J'ai hésité à faire une note hier sur l'anniversaire d'une entreprise de démolition à grande échelle qui a un peu révolutionné son marché. Et puis en fait, je n'avais pas envie d'être grinçant. Je dois m'assagir avec l'âge, ou alors je suis fatigué. Ou les deux.
Sans doute quand même un peu plus le deuxième, parce que du coup, cette nuit, ça a été insomnie. En général, ce n'est pas un problème pour moi : j'ai toujours des piles de bouquins à lire (là, je suis à fond dans le cycle de Lanmeur, de Christian Léourier, très belle saga de SF bourrée d'idées, avec un ton très particulier) (merci encore à Xavier, l'éditeur qui m'a filé les tomes de l'intégrale qui me manquaient, me poussant à tout me relire dans l'ordre). Sauf que cette nuit, c'était une de ces insomnies où l'on n'arrive pas à dormir, mais où l'on est trop cassé pour lire, même quand on essaie. On n'imprime pas, les mots n'atteignent pas le cerveau.
Et donc, une fois n'est pas coutume, et en l'absence de cerveau opérationnel (mais peut-être son temps était-il disponible, à ce con) je suis descendu d'un étage pour me foutre devant la télé.
Et quand on est dans cet état de nerfs, en fait, ce n'est pas la peine non plus d'essayer de se mater un film. Primo, à l'heure en question, il n'y a plus grand-chose, et puis là non plus on imprime mal. Donc on zappe de façon plus ou moins compulsive et automatique. Entre des chaînes d'info qui passent en boucle les mêmes fumosités expertes (et quand elles essaient de sortir des sentiers battus, comme la nouvelle franceinfo: , ce n'est pas convainquant non plus), alors on cherche, zappant convulsivement entre des séries auxquelles on n'arrive pas à s'intéresser (les séries policières, par exemple, je n'y parviens décidément plus), des débats mités, des rediffs de talk shows, des téléréalités moisies à base de métiers où il s'agit de faire mieux que le voisin, etc… Du coup, je suis monté dans le haut des canaux, là où je ne vais jamais, où je ne sais même pas quelles chaînes j'ai ou j'ai pas (j'ai découvert que j'avais Fashion TV et Luxe TV, dont je savais même pas qu'elles existaient) et que même celles que j'ai, je ne les différencie pas (les chaînes musicales passent toutes du rap et des trucs dans le genre, de nos jours, sauf celles qui passent des trucs pour boites de nuit) (je saurais même pas vous dire depuis combien de temps j'ai pas regardé plus de dix secondes à la file d'une chaîne musicale) (j'ai dû décrocher quand Ray Cokes a quitté MTV, et déjà à l'époque il n'y avait plus qu'un clip sur dix qui me parlait)(ah si, entretemps dans l'agence de presse où j'ai bossé, les mecs mettaient une chaîne de clips, en coupant le son, pour mater Beyoncé quand le boss n'était pas là)(ça remonte à déjà plus de dix ans)(j'ai pas promis au moins vingt fois d'arrêter ces parenthèses envahissantes, moi ?)(oui)(ou trente, d'ailleurs).
Et j'ai découvert la télé conceptuelle. Je ne sais pas si ses propagateurs l'appellent comme ça (probablement pas)(mais allez savoir, après tout), mais c'est l'effet que ça m'a fait. Des écrans d'images mouvantes, parfois concrètes (paysages avec de l'eau qui coule ou des vagues, et en prime une musique vaguement new age) ou abstraites (formes et couleurs qui, dans une série comme le Prisonnier, auraient servi à conditionner un candidat mandchou). L'une de ces chaînes est destinées au chiens (il me semblait bien avoir lu à l'époque un truc sur le lancement de cette chaîne-là) et les deux autres, je ne sais pas. Probablement aux insomniaques dans mon genre (mais vérification faite ce matin pendant que le café passait, elles émettent aussi en journée) ou aux gens qui veulent regarder la télé sans se fader les commentaires d'Eric Zemmour ou la quatorzième interview de Florian Phillipot de la semaine ni les exploits des Ch'tis contre les cagoles, parce qu'en ce moment, c'est un peu ça l'alternative).
Dieu me pardonne, j'ai scotché pendant bien une demi-heure devant ces machins et quand je suis remonté, j'ai très bien dormi.
(et j'ai peur d'être un candidat mandchou, maintenant)
Sans doute quand même un peu plus le deuxième, parce que du coup, cette nuit, ça a été insomnie. En général, ce n'est pas un problème pour moi : j'ai toujours des piles de bouquins à lire (là, je suis à fond dans le cycle de Lanmeur, de Christian Léourier, très belle saga de SF bourrée d'idées, avec un ton très particulier) (merci encore à Xavier, l'éditeur qui m'a filé les tomes de l'intégrale qui me manquaient, me poussant à tout me relire dans l'ordre). Sauf que cette nuit, c'était une de ces insomnies où l'on n'arrive pas à dormir, mais où l'on est trop cassé pour lire, même quand on essaie. On n'imprime pas, les mots n'atteignent pas le cerveau.
Et donc, une fois n'est pas coutume, et en l'absence de cerveau opérationnel (mais peut-être son temps était-il disponible, à ce con) je suis descendu d'un étage pour me foutre devant la télé.
En théorie, ça a fait des progrès, les programmes de la nuit
Et quand on est dans cet état de nerfs, en fait, ce n'est pas la peine non plus d'essayer de se mater un film. Primo, à l'heure en question, il n'y a plus grand-chose, et puis là non plus on imprime mal. Donc on zappe de façon plus ou moins compulsive et automatique. Entre des chaînes d'info qui passent en boucle les mêmes fumosités expertes (et quand elles essaient de sortir des sentiers battus, comme la nouvelle franceinfo: , ce n'est pas convainquant non plus), alors on cherche, zappant convulsivement entre des séries auxquelles on n'arrive pas à s'intéresser (les séries policières, par exemple, je n'y parviens décidément plus), des débats mités, des rediffs de talk shows, des téléréalités moisies à base de métiers où il s'agit de faire mieux que le voisin, etc… Du coup, je suis monté dans le haut des canaux, là où je ne vais jamais, où je ne sais même pas quelles chaînes j'ai ou j'ai pas (j'ai découvert que j'avais Fashion TV et Luxe TV, dont je savais même pas qu'elles existaient) et que même celles que j'ai, je ne les différencie pas (les chaînes musicales passent toutes du rap et des trucs dans le genre, de nos jours, sauf celles qui passent des trucs pour boites de nuit) (je saurais même pas vous dire depuis combien de temps j'ai pas regardé plus de dix secondes à la file d'une chaîne musicale) (j'ai dû décrocher quand Ray Cokes a quitté MTV, et déjà à l'époque il n'y avait plus qu'un clip sur dix qui me parlait)(ah si, entretemps dans l'agence de presse où j'ai bossé, les mecs mettaient une chaîne de clips, en coupant le son, pour mater Beyoncé quand le boss n'était pas là)(ça remonte à déjà plus de dix ans)(j'ai pas promis au moins vingt fois d'arrêter ces parenthèses envahissantes, moi ?)(oui)(ou trente, d'ailleurs).
Et j'ai découvert la télé conceptuelle. Je ne sais pas si ses propagateurs l'appellent comme ça (probablement pas)(mais allez savoir, après tout), mais c'est l'effet que ça m'a fait. Des écrans d'images mouvantes, parfois concrètes (paysages avec de l'eau qui coule ou des vagues, et en prime une musique vaguement new age) ou abstraites (formes et couleurs qui, dans une série comme le Prisonnier, auraient servi à conditionner un candidat mandchou). L'une de ces chaînes est destinées au chiens (il me semblait bien avoir lu à l'époque un truc sur le lancement de cette chaîne-là) et les deux autres, je ne sais pas. Probablement aux insomniaques dans mon genre (mais vérification faite ce matin pendant que le café passait, elles émettent aussi en journée) ou aux gens qui veulent regarder la télé sans se fader les commentaires d'Eric Zemmour ou la quatorzième interview de Florian Phillipot de la semaine ni les exploits des Ch'tis contre les cagoles, parce qu'en ce moment, c'est un peu ça l'alternative).
Dieu me pardonne, j'ai scotché pendant bien une demi-heure devant ces machins et quand je suis remonté, j'ai très bien dormi.
(et j'ai peur d'être un candidat mandchou, maintenant)
Commentaires
Perso j'utilise généralement Tweeter pour combler mes insomnies, mais on est pas à l'abri d'un commentaire ou d'une info bien nauséabonds, surtout en ce moment. Du coup, ça remet 100 balles dans la machine du manque de sommeil...