Ce que j'aime bien, avec la Gauche, c'est qu'il y a souvent un responsable de Gauche qui parvient à synthétiser en une phrase simple tout ce qui me fatigue terriblement dans la Gauche telle qu'elle se pratique aujourd'hui (en dehors du fait que Cahuzac y ait mis tu pognon, à gauche, ou que la conscience sociale du PS y ait passé l'arme. à gauche aussi).
Celui qui s'y est collé, cette semaine, c'est Julien Dray. Il est bien, Julien Dray, pour ça. Il arrive toujours à mettre le doigt où ça fait mal. Souvent sans le faire exprès, à la Pierre Richard, mais quand même. Là, il a eu cet aveu magnifique : «Si la gauche n'est pas capable de faire barrage au FN, à quoi sert-elle?»
Paf. Comme ça. Cash.
Donc, si on le comprend, ce à quoi sert la Gauche, c'est à faire rempart aux Autres. Un peu comme la garde de nuit dans le Trône de Fer, mais sans le vieil aveugle rigolo et les peaux de bêtes (et puis DSK et Hollande, avec le vœu de chasteté des gardes, ce serait passablement rigolo)*.
Alors je dois être un archéo, un indécrottable passéiste, je dois tourner sur une version obsolète du logiciel. Parce que dans ma tête, mais après tout, je n'y connais rien, j'ai pas fait les écoles de chef, ni les écoles de gros bras du système, juste les écoles de gros bras d'chef parce que j'aimais les taches de vin, enfin bref, pour moi, la Gauche, c'était le combat pour la Justice sociale, le pouvoir au Peuple, le respect des petits. Un peu les ennemis de la Finance, quoi. Les damnés de la terre qui chantent le lendemain et tout le bastringue.
Or, l'énergie de la Gauche n'est plus bandée toute entière dans la lutte contre les plans sociaux (on préfère à présent défendre les chemises plutôt que les emplois) ni dans un combat sans merci contre les forces aveugles et irrationnelles d'un Marché tout puissant. Peut-être cela vient-il de l'époque où plutôt que de s'attaquer au Marché, le PS torpillait Marchais, je ne sais pas.
En tout cas, aujourd'hui, les volontés semblent canalisées toute entières pour faire "barrage au FN". Pauvre ambition, quand même. Même Chirac y arrivait, alors si vous n'êtes pas capables de faire au moins aussi bien que Chirac, c'est que vous méritez ce qui vous arrive, les mecs. Et franchement, dans mon patelin, avec pourtant 51% des voix, la Gauche n'est même plus capable de faire barrage à la Droite.
On se fout complètement du FN. Les récentes affaires démontrent qu'en dépit de leurs prétentions, ils sont aussi pourris que les autres. Quand on leur met le nez dans leur propre caca, ils ont EXACTEMENT le même discours que Balkany : "c'est un complot contre nous", alors que quand les affaires mouillent leurs adversaires, ils disent "c'est bien la preuve que ce sont des pourris".
Quelle crédibilité ont donc tous ces gens ? Aucune, zéro. Et en en faisant leur adversaire principal, la Gauche fendille elle aussi le peu de crédibilité qu'il lui restait (et qui n'existait, je le reconnais, que par la grâce d'un effet quantique assez similaire à l'énergie du vide).
On a reproché pendant des années au petit Nicolas S., de Neuilly, sa dialectique de cours de récréation (niveau deuxième année de Maternelle). Mais il n'était visiblement que le reflet d'une époque.
Alors oui, je sais que ça fait longtemps que la Gauche est perdue pour la cause. Mais j'aime bien, en fait, quand elle le reconnaît aussi explicitement que viens de le faire Julien Dray.
Sinon, rien à voir, mais n'oubliez pas de mettre Europe 1 à quinze heures cet après-midi. J'y dissèquerai la figure du Répliquant, un personnage dont les sentiments sont peut-être factices. Un peu comme un politicien, quoi. Sauf qu'on peut éprouver de l'empathie pour un répliquant.
* "you know nothing, Julien Dray", a-t-on envie de glisser.
Celui qui s'y est collé, cette semaine, c'est Julien Dray. Il est bien, Julien Dray, pour ça. Il arrive toujours à mettre le doigt où ça fait mal. Souvent sans le faire exprès, à la Pierre Richard, mais quand même. Là, il a eu cet aveu magnifique : «Si la gauche n'est pas capable de faire barrage au FN, à quoi sert-elle?»
Paf. Comme ça. Cash.
Donc, si on le comprend, ce à quoi sert la Gauche, c'est à faire rempart aux Autres. Un peu comme la garde de nuit dans le Trône de Fer, mais sans le vieil aveugle rigolo et les peaux de bêtes (et puis DSK et Hollande, avec le vœu de chasteté des gardes, ce serait passablement rigolo)*.
Alors je dois être un archéo, un indécrottable passéiste, je dois tourner sur une version obsolète du logiciel. Parce que dans ma tête, mais après tout, je n'y connais rien, j'ai pas fait les écoles de chef, ni les écoles de gros bras du système, juste les écoles de gros bras d'chef parce que j'aimais les taches de vin, enfin bref, pour moi, la Gauche, c'était le combat pour la Justice sociale, le pouvoir au Peuple, le respect des petits. Un peu les ennemis de la Finance, quoi. Les damnés de la terre qui chantent le lendemain et tout le bastringue.
Or, l'énergie de la Gauche n'est plus bandée toute entière dans la lutte contre les plans sociaux (on préfère à présent défendre les chemises plutôt que les emplois) ni dans un combat sans merci contre les forces aveugles et irrationnelles d'un Marché tout puissant. Peut-être cela vient-il de l'époque où plutôt que de s'attaquer au Marché, le PS torpillait Marchais, je ne sais pas.
En tout cas, aujourd'hui, les volontés semblent canalisées toute entières pour faire "barrage au FN". Pauvre ambition, quand même. Même Chirac y arrivait, alors si vous n'êtes pas capables de faire au moins aussi bien que Chirac, c'est que vous méritez ce qui vous arrive, les mecs. Et franchement, dans mon patelin, avec pourtant 51% des voix, la Gauche n'est même plus capable de faire barrage à la Droite.
On se fout complètement du FN. Les récentes affaires démontrent qu'en dépit de leurs prétentions, ils sont aussi pourris que les autres. Quand on leur met le nez dans leur propre caca, ils ont EXACTEMENT le même discours que Balkany : "c'est un complot contre nous", alors que quand les affaires mouillent leurs adversaires, ils disent "c'est bien la preuve que ce sont des pourris".
Quelle crédibilité ont donc tous ces gens ? Aucune, zéro. Et en en faisant leur adversaire principal, la Gauche fendille elle aussi le peu de crédibilité qu'il lui restait (et qui n'existait, je le reconnais, que par la grâce d'un effet quantique assez similaire à l'énergie du vide).
On a reproché pendant des années au petit Nicolas S., de Neuilly, sa dialectique de cours de récréation (niveau deuxième année de Maternelle). Mais il n'était visiblement que le reflet d'une époque.
Alors oui, je sais que ça fait longtemps que la Gauche est perdue pour la cause. Mais j'aime bien, en fait, quand elle le reconnaît aussi explicitement que viens de le faire Julien Dray.
Sinon, rien à voir, mais n'oubliez pas de mettre Europe 1 à quinze heures cet après-midi. J'y dissèquerai la figure du Répliquant, un personnage dont les sentiments sont peut-être factices. Un peu comme un politicien, quoi. Sauf qu'on peut éprouver de l'empathie pour un répliquant.
* "you know nothing, Julien Dray", a-t-on envie de glisser.
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