C'est rigolo, c'est quand on est le plus débordé que tout conspire à vous faire perdre le plus de temps. Genre quand vous passez vos journées dans un bureau exigu à taper du texte au kilomètre, et que soudain, paf, le radiateur électrique dudit bureau passe de vie à trépas, comme ça, sans prévenir. Alors que ça pèle grave dehors. Et que du coup, ça se met à peler grave dedans aussi.
Taper du texte au kilomètre quand on a les doigts gourds et qu'il bise et vente dans ma mansarde, ce n'est pas facile. Et donc l'on doit s'arracher à son clavier pour tenter de ranimer le défunt radiateur. On y arrive brièvement, puis il faut se rendre à l'évidence : le radiateur est dans l'état du perroquet de John Cleese. Il faut donc le remplacer, c'est à dire arrêter de chier du texte, trouver un plan bagnole, aller en racheter un et l'installer.
Oh, par les temps qui courent, on pourrait aussi commander sur internet le bidule, attendre la livraison, puis attendre qu'un artisan compétent vienne le brancher. Mais primo, ça prend du temps (et du temps, quand la température du bureau se fait polaire et qu'on a des délais à tenir, on n'en a pas) et ça coûte des ronds (et des ronds, si l'on explose par trop les délais de l'éditeur, on n'en aura vite plus).
C'est là qu'entre en jeu le concept de l'Unscheissirung.
Il provient d'un philosophe allemand qui, alors que ses admirateurs béats lui demandaient de leur expliquer le sens de la vie et comment devenir riche et célèbre, leur a répondu un lapidaire, mais resté célèbre "Unscheissiren Sie ihnen." C'est puissant. Ça me colle des frissons à chaque fois. J'ai presque une demi-molle rien qu'à le taper. C'est ça qu'il y a de bien, avec les philosophes allemands. Ils manient de purs concepts que la langue française a du mal à exprimer avec autant de force, c'est pour ça qu'il faut les lire dans le texte. Et que les universitaires français lisaient même les philosophes danois en version allemande. Si, si, je vous jure.
Bref, suivant le sagace conseil de ce grand philosophe, j'ai pratiqué l'Unsheissirung. J'ai trouvé le plan bagnole, acheté le bidule, je l'ai installé (en m'y reprenant à trois fois parce que le poids du truc a arraché le mur), et après plusieurs bordées de jurons en au moins quatre ou cinq langues (y compris le Cthulhu) mon bureau est douillet, cosy, praticable. Merci, philosophe allemand.
Dernièrement, j'ai aussi traversé tout Paris en trimballant plusieurs kilos de sauce chinoise au piment extra forte. Parce que. J'ai pas à me justifier, il y a des raisons rationnelles à ça qui ne vous regardent pas. C'était pour rendre service, en plus. Et je l'ai fait en ayant peur, dans le métro, que les bousculades fassent tout péter, Salaire de la Peur style. J'aurais eu l'air malin, avec ma barbe, à essayer d'expliquer que non, ce n'était pas un attentat d'Al-Qaeda, mais la faute aux Chinois. On ne m'aurait probablement pas cru.
Enfin bref, tout ça pour dire qu'en fait, je serai samedi matin de 10 à 11 dans l'émission le Pitch, sur Le Mouv. Je sais, ça n'a aucun rapport avec ce qui précède, ni d'ailleurs avec le titre. Mais je m'en fous, c'est MON blog, ici.
Taper du texte au kilomètre quand on a les doigts gourds et qu'il bise et vente dans ma mansarde, ce n'est pas facile. Et donc l'on doit s'arracher à son clavier pour tenter de ranimer le défunt radiateur. On y arrive brièvement, puis il faut se rendre à l'évidence : le radiateur est dans l'état du perroquet de John Cleese. Il faut donc le remplacer, c'est à dire arrêter de chier du texte, trouver un plan bagnole, aller en racheter un et l'installer.
Oh, par les temps qui courent, on pourrait aussi commander sur internet le bidule, attendre la livraison, puis attendre qu'un artisan compétent vienne le brancher. Mais primo, ça prend du temps (et du temps, quand la température du bureau se fait polaire et qu'on a des délais à tenir, on n'en a pas) et ça coûte des ronds (et des ronds, si l'on explose par trop les délais de l'éditeur, on n'en aura vite plus).
C'est là qu'entre en jeu le concept de l'Unscheissirung.
Il provient d'un philosophe allemand qui, alors que ses admirateurs béats lui demandaient de leur expliquer le sens de la vie et comment devenir riche et célèbre, leur a répondu un lapidaire, mais resté célèbre "Unscheissiren Sie ihnen." C'est puissant. Ça me colle des frissons à chaque fois. J'ai presque une demi-molle rien qu'à le taper. C'est ça qu'il y a de bien, avec les philosophes allemands. Ils manient de purs concepts que la langue française a du mal à exprimer avec autant de force, c'est pour ça qu'il faut les lire dans le texte. Et que les universitaires français lisaient même les philosophes danois en version allemande. Si, si, je vous jure.
Bref, suivant le sagace conseil de ce grand philosophe, j'ai pratiqué l'Unsheissirung. J'ai trouvé le plan bagnole, acheté le bidule, je l'ai installé (en m'y reprenant à trois fois parce que le poids du truc a arraché le mur), et après plusieurs bordées de jurons en au moins quatre ou cinq langues (y compris le Cthulhu) mon bureau est douillet, cosy, praticable. Merci, philosophe allemand.
Dernièrement, j'ai aussi traversé tout Paris en trimballant plusieurs kilos de sauce chinoise au piment extra forte. Parce que. J'ai pas à me justifier, il y a des raisons rationnelles à ça qui ne vous regardent pas. C'était pour rendre service, en plus. Et je l'ai fait en ayant peur, dans le métro, que les bousculades fassent tout péter, Salaire de la Peur style. J'aurais eu l'air malin, avec ma barbe, à essayer d'expliquer que non, ce n'était pas un attentat d'Al-Qaeda, mais la faute aux Chinois. On ne m'aurait probablement pas cru.
Enfin bref, tout ça pour dire qu'en fait, je serai samedi matin de 10 à 11 dans l'émission le Pitch, sur Le Mouv. Je sais, ça n'a aucun rapport avec ce qui précède, ni d'ailleurs avec le titre. Mais je m'en fous, c'est MON blog, ici.
Commentaires
Unscheissiren Sie ihnen.
Qu'il sempresse de ne pas traduire.
Or, contrairement à nikolavitch, je ne parle pas la langue de son ami de basse naissance, le gueux Bels.
Donc j'essaye la traduction google.
Je donne en allemand :
Unscheissiren Sie ihnen.
Il me répond dans le cadre réservé au français :
Unscheissiren eux.
Alors je me dis qu'il faut peut-être tenter une césure :
Je tape donc :
Un scheissiren Sie ihnen
Google me répond :
"Un putain vous Irlandais eux."
Si, si, c'est vrai.
Alors, qu'est-ce que cela veut dire?
Mais je suis toujours estomaqué par la capacité de Google à faire la démonstration de l'intérêt intrinsèque de la traduction par voie humaine.
bon, allez, je vous le dis en VF : "Démerdez-vous".
c'est pas unscheissiEren Sie sich ?
Ce qui explique le problème du pôvgoug.
O.
Va falloir revoir tout ça.
O.