Du fait d'une panne de courant due aux orages qui m'a paralysé une partie non négligeable de la journée d'hier, je n'avais pas trop suivi l'actualité.
La fée électricité enfin revenue, j'ai pu découvrir ce qui s'était passé ces derniers jours dans notre beau pays.
Et j'avoue avoir du mal à complètement assimiler un concept comme celui de la vente privée de polos pour extrémistes. Parce que c'est ça la clé du fait divers dont tout le monde parle. Le fait qu'il y ait eu des fachos d'un côté et des anars antifafs de l'autre n'est qu'anecdotique*, à ce stade (bon, sauf pour le type qui s'est fait repasser, on est bien d'accord). Le point qui me chiffonne, c'est que les deux bords se présentent comme des genres de rebelles, étant chacun à sa façon contestataire du consensus républicain. Et que ces deux bords, rebelles et ennemis, se retrouvent dans une vente privée de fringues, le truc bourge par excellence, déjà ça me fait hausser le sourcil. Qu'en plus, les fringues en question soient des polos conçus initialement pour le tennis, et qu'ils puissent être vus comme un marqueur de rebellitude, alors là j'ai de quoi m'esclaffer : voyez les valeurs que porte le tennis, sponsorisé par la BNP, avec du rupin embagouzé par paquet de soixante dans les tribunes de Roland-Garros, et vous comprendrez qu'il y a là comme un décalage conceptuel, une dissonance cognitive que je ne pense pas être pleinement en mesure de surmonter**.
Il faut dire déjà que les marques de fringues comme moyen d'assumer son identité, c'est un truc qui m'est toujours passé un peu au-dessus de la tête (genre tellement au-dessus que ça a failli percuter Pluton pas plus tard que l'autre jour). J'ai toujours vécu en suivant une conception visiblement rétrograde selon laquelle l'identité se construit à partir de ce que l'on fait, et pas des chiffons dont on s'affuble ou qu'on brandit. D'accord, le résultat c'est que je m'habille notoirement comme un sac (j'ai remarqué que c'était un marqueur identitaire des auteurs de BD, d'ailleurs : j'en connais des tas qui sont dans le même cas, mais je vous jure que c'est pas exprès. et puis il y en a quand même quelques uns qui s'habillent classe. pas beaucoup, mais y en a). Le côté uniforme, signe d'appartenance et de reconnaissance, j'ai toujours trouvé que c'était un truc de Nazis***. C'est valable pour le bomber à croix gammée comme pour la kipa, la soutane, le pantalon de survète rentré dans les chaussettes blanches sous la djellaba, le costume Armani avec la cravate qui va bien et le sourire de fourbe, le short de footballeur, la gourmette, la casquette trop grande et de travers, le carré Hermès et ainsi de suite. Tous ces trucs m'inquiètent d'emblée, m'incitent à la méfiance. C'est même une des raisons qui me conduisent à penser du mal de gens qui s'affublent du masque de Guy Fawkes pour aller manifester, même si c'est une icône que j'apprécie, et même si je peux à l'occasion sympathiser avec leurs idées.
Toujours est-il que mourir pour des idées, c'est un truc que je peux éventuellement comprendre (même si je suis du clan Brassens, pour ça, plutôt partisan que ce soit de mort lente). Mais mourir pour des polos, là, non, j'ai quand même du mal à me faire au concept, je suis pas capable d'assimiler ça.
Sinon, j'ai étrenné aujourd'hui mon bidule à découper facilement les avocats en lamelles (les trucs verts qui se mangent, hein. Pour les baveux du prétoire, je ne crois pas qu'il existe un instrument spécifique, et s'il existait, il ne serait probablement pas en vente libre. alors que mon machin pour les salades, oui), et c'est vachement pratique. Vachement bien. Je ne regrette pas mon achat. Effectué il y a six mois. Et je crois que ça risque d'être la fréquence d'utilisation du truc, parce que je les manges à la cuiller, mes avocats, la plupart du temps. Je fais rarement des salades avec. Mais sinon, excellent ustensile, astucieux, efficace et tout. Les gens devraient plus faire la cuisine et moins acheter de polos, ils ne s'en porteraient que mieux, moi je dis.
*Que les choses soient claires, hein : de base, quand un facho tape un gaucho, je suis plutôt dans le camp du gaucho. Et quand c'est un gaucho qui tape un facho, j'ai du mal à donner tort au gaucho. Bon, quand un gaucho attrape une vache en Argentine, mon affiliation est plus nuancées. Faut dire que j'ai failli me péter le nez la seule fois où j'ai tenté de manier leur bidule à boules, là.
**Alors je sais, j'ai été vu en public et par des millions de personnes vêtu de polos bariolés. Le cas était néanmoins un peu différent : on m'avait demandé de porter des trucs de couleur, et vu que j'avais essentiellement du noir dans mon placard, j'ai été passablement emmerdé. Ça s'est soldé par un passage éclair en grande surface pour toper un lot de n'importe quoi de couleurs vaguement télégéniques, et à pas cher histoire ne pas y laisser ma chemise, parce que bon. Du coup, j'ai une pile de polos qui prend la poussière dans mon placard. Mais c'est pas de la marque, alors l'honneur est vaguement sauf (enfin bon, c'est ce que j'essaie de me faire croire, en tout cas). Non, là où il faudra vraiment s'inquiéter, c'est si je mets à porter des pantalons en velours côtelé. Ce jour-là, abattez-moi directement.
***Du coup, on reparle beaucoup de Batskin, là, alias Serge Ayoub. Et je suis le seul que ça chiffonne, de voir un leader skin avoir un nom debic... de bougn... Enfin, un nom pas plus Francuz que le mien ?
La fée électricité enfin revenue, j'ai pu découvrir ce qui s'était passé ces derniers jours dans notre beau pays.
Et j'avoue avoir du mal à complètement assimiler un concept comme celui de la vente privée de polos pour extrémistes. Parce que c'est ça la clé du fait divers dont tout le monde parle. Le fait qu'il y ait eu des fachos d'un côté et des anars antifafs de l'autre n'est qu'anecdotique*, à ce stade (bon, sauf pour le type qui s'est fait repasser, on est bien d'accord). Le point qui me chiffonne, c'est que les deux bords se présentent comme des genres de rebelles, étant chacun à sa façon contestataire du consensus républicain. Et que ces deux bords, rebelles et ennemis, se retrouvent dans une vente privée de fringues, le truc bourge par excellence, déjà ça me fait hausser le sourcil. Qu'en plus, les fringues en question soient des polos conçus initialement pour le tennis, et qu'ils puissent être vus comme un marqueur de rebellitude, alors là j'ai de quoi m'esclaffer : voyez les valeurs que porte le tennis, sponsorisé par la BNP, avec du rupin embagouzé par paquet de soixante dans les tribunes de Roland-Garros, et vous comprendrez qu'il y a là comme un décalage conceptuel, une dissonance cognitive que je ne pense pas être pleinement en mesure de surmonter**.
Il faut dire déjà que les marques de fringues comme moyen d'assumer son identité, c'est un truc qui m'est toujours passé un peu au-dessus de la tête (genre tellement au-dessus que ça a failli percuter Pluton pas plus tard que l'autre jour). J'ai toujours vécu en suivant une conception visiblement rétrograde selon laquelle l'identité se construit à partir de ce que l'on fait, et pas des chiffons dont on s'affuble ou qu'on brandit. D'accord, le résultat c'est que je m'habille notoirement comme un sac (j'ai remarqué que c'était un marqueur identitaire des auteurs de BD, d'ailleurs : j'en connais des tas qui sont dans le même cas, mais je vous jure que c'est pas exprès. et puis il y en a quand même quelques uns qui s'habillent classe. pas beaucoup, mais y en a). Le côté uniforme, signe d'appartenance et de reconnaissance, j'ai toujours trouvé que c'était un truc de Nazis***. C'est valable pour le bomber à croix gammée comme pour la kipa, la soutane, le pantalon de survète rentré dans les chaussettes blanches sous la djellaba, le costume Armani avec la cravate qui va bien et le sourire de fourbe, le short de footballeur, la gourmette, la casquette trop grande et de travers, le carré Hermès et ainsi de suite. Tous ces trucs m'inquiètent d'emblée, m'incitent à la méfiance. C'est même une des raisons qui me conduisent à penser du mal de gens qui s'affublent du masque de Guy Fawkes pour aller manifester, même si c'est une icône que j'apprécie, et même si je peux à l'occasion sympathiser avec leurs idées.
Toujours est-il que mourir pour des idées, c'est un truc que je peux éventuellement comprendre (même si je suis du clan Brassens, pour ça, plutôt partisan que ce soit de mort lente). Mais mourir pour des polos, là, non, j'ai quand même du mal à me faire au concept, je suis pas capable d'assimiler ça.
En plus, si on les laisse porter des polos,
ils seraient foutus d'aller danser en boite au Club Med, après !
Sinon, j'ai étrenné aujourd'hui mon bidule à découper facilement les avocats en lamelles (les trucs verts qui se mangent, hein. Pour les baveux du prétoire, je ne crois pas qu'il existe un instrument spécifique, et s'il existait, il ne serait probablement pas en vente libre. alors que mon machin pour les salades, oui), et c'est vachement pratique. Vachement bien. Je ne regrette pas mon achat. Effectué il y a six mois. Et je crois que ça risque d'être la fréquence d'utilisation du truc, parce que je les manges à la cuiller, mes avocats, la plupart du temps. Je fais rarement des salades avec. Mais sinon, excellent ustensile, astucieux, efficace et tout. Les gens devraient plus faire la cuisine et moins acheter de polos, ils ne s'en porteraient que mieux, moi je dis.
*Que les choses soient claires, hein : de base, quand un facho tape un gaucho, je suis plutôt dans le camp du gaucho. Et quand c'est un gaucho qui tape un facho, j'ai du mal à donner tort au gaucho. Bon, quand un gaucho attrape une vache en Argentine, mon affiliation est plus nuancées. Faut dire que j'ai failli me péter le nez la seule fois où j'ai tenté de manier leur bidule à boules, là.
**Alors je sais, j'ai été vu en public et par des millions de personnes vêtu de polos bariolés. Le cas était néanmoins un peu différent : on m'avait demandé de porter des trucs de couleur, et vu que j'avais essentiellement du noir dans mon placard, j'ai été passablement emmerdé. Ça s'est soldé par un passage éclair en grande surface pour toper un lot de n'importe quoi de couleurs vaguement télégéniques, et à pas cher histoire ne pas y laisser ma chemise, parce que bon. Du coup, j'ai une pile de polos qui prend la poussière dans mon placard. Mais c'est pas de la marque, alors l'honneur est vaguement sauf (enfin bon, c'est ce que j'essaie de me faire croire, en tout cas). Non, là où il faudra vraiment s'inquiéter, c'est si je mets à porter des pantalons en velours côtelé. Ce jour-là, abattez-moi directement.
***Du coup, on reparle beaucoup de Batskin, là, alias Serge Ayoub. Et je suis le seul que ça chiffonne, de voir un leader skin avoir un nom de
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