J'étais sur Paris ce matin.
Et, en remontant la rue Lamarck, j'ai découvert un fait curieux : on a filé une rue plus longue à un certain Abbé-Patureau (qui n'a pour lui que d'avoir été curé dans le quartier) qu'à Alfred Nobel et Pierre Dac, qui sont quand même deux bienfaiteurs de l'humanité, l'un, pour avoir avec l'invention de la dynamite trouvé un moyen tout à fait darwinien d'éliminer les artificiers maladroits, et l'autre pour avoir inventé la recette de la confiture de nouille qui compte au rang des plus grandes conquêtes de l'esprit humain. Cette inégalité des rues prouve bien qu'on n'en a pas fini du sinistre pouvoir de la soutane. Y a des trucs à faire avec les tripes des derniers patrons et les derniers curés, je vous raconte même pas.
Bref, je suis scandalisé de voir qu'en ce pays de la laïcité, on en fait plus pour les calotins que pour les philosophes (les vrais, ceux dans la tradition de Nasr'uddin Hodja, pas les parasites médiatiques à brushing), alors que les comiques tentent de donner aux gens une vraie distance critique, ce qui n'est généralement pas le cas des prêcheurs (sauf Jesse Custer, mais c'est un cas particulier, vous en conviendrez sans peine).
Alors histoire de poser ma pierre au militage pour une rue Pierre Dac digne de ce nom (Nobel, on s'en fout. Depuis que Kissinger a eu le Prix Nobel de la Paix, on se dit que le Nobel, c'est comme la Légion d'Honneur, on l'a trop filé à n'importe quoi pour le prendre encore au sérieux), je vais vous rediffuser, sous vos yeux ébahis et un tonnerre d'applaudissements un vieux texte écrit en hommage au Maître soixante-trois :
Et, en remontant la rue Lamarck, j'ai découvert un fait curieux : on a filé une rue plus longue à un certain Abbé-Patureau (qui n'a pour lui que d'avoir été curé dans le quartier) qu'à Alfred Nobel et Pierre Dac, qui sont quand même deux bienfaiteurs de l'humanité, l'un, pour avoir avec l'invention de la dynamite trouvé un moyen tout à fait darwinien d'éliminer les artificiers maladroits, et l'autre pour avoir inventé la recette de la confiture de nouille qui compte au rang des plus grandes conquêtes de l'esprit humain. Cette inégalité des rues prouve bien qu'on n'en a pas fini du sinistre pouvoir de la soutane. Y a des trucs à faire avec les tripes des derniers patrons et les derniers curés, je vous raconte même pas.
Bref, je suis scandalisé de voir qu'en ce pays de la laïcité, on en fait plus pour les calotins que pour les philosophes (les vrais, ceux dans la tradition de Nasr'uddin Hodja, pas les parasites médiatiques à brushing), alors que les comiques tentent de donner aux gens une vraie distance critique, ce qui n'est généralement pas le cas des prêcheurs (sauf Jesse Custer, mais c'est un cas particulier, vous en conviendrez sans peine).
Alors histoire de poser ma pierre au militage pour une rue Pierre Dac digne de ce nom (Nobel, on s'en fout. Depuis que Kissinger a eu le Prix Nobel de la Paix, on se dit que le Nobel, c'est comme la Légion d'Honneur, on l'a trop filé à n'importe quoi pour le prendre encore au sérieux), je vais vous rediffuser, sous vos yeux ébahis et un tonnerre d'applaudissements un vieux texte écrit en hommage au Maître soixante-trois :
Le sirop de ravioli
Prenez une boîte de 800 grammes de raviolis en conserve. Pas des raviolis frais en barquette. D'abord parce que ma recette est conçue pour cette quantité précise de 800 grammes, et que les barquettes en font entre 250 et 300, en général. Et pour le goût, c'est pas pareil non plus. Il faut donc une de ces boîtes avec une marque se terminant par "i", ou une version de distributeur des mêmes, une de celles dont la dégoulinante sauce tomate cache pudiquement bien des choses. Une de celles dont une ancienne collègue, qui avait bossé dans l'inspection sanitaire, disait jadis : "la fabrication du ravioli, c'est de la science fiction".
Ouvrez la boîte sans vous blesser (très important. Je ne veux pas être tenu pour responsables de vos maladresses) et faites réchauffer à feu moyen. Quand la sauce tomate frémit, mixez doucement (avec un de ces mixeurs à main qui servent à faire la soupe) et en ajoutant 800 grammes de sucre en poudre. Baissez à feu doux et continuez à mixer, en ajoutant graduellement un demi-litre d'eau. Laissez mijoter une vingtaine de minutes en touillant régulièrement. Filtrez au chinois pour récupérer le jus. Laissez mijoter le jus (le dépôt peut être utilisé pour la célèbre recette du sorbet au ravioli) en ajoutant encore 200 ml d'eau. Ajoutez en remuant doucement encore 500 grammes de sucre. Laissez mijoter à feu doux encore une vingtaine de minutes. Puis mettez en bouteille. Vous devez avoir entre 750 ml et 1 l de sirop. Servez frais, avec un volume de sirop pour cinq d'eau. Vous pouvez aussi l'utiliser pour des cocktails à parasol en papier dont l'incroyable originalité ravira vos amis bobos.
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