Accéder au contenu principal

Return of the Niko

-----System check

-----Loading

-----Error error error

-----Diagnosis

-----Running 100%

-----Loading appropriate maintenance program : Coffee, 1,5 liter

-----Glou

-----Glou

-----Glou

Aaaaaah.

Bon, me voilà rentré du festival d'Angoulème, qui s'est très bien passé. Petit passage en revue.

Jeudi :
Sauté ce soir dans un train pour Angoulème, lu du Dashiell Hammett et du Mikey Spillane pendant le voyage, par respect de la notion de pluralisme. Arrivé en début de soirée, récupéré à la gare et emmené au dîner par Phil, mon éditeur à La Cafetière.

Premier arrêt : le Billard. La salle est toujours fermée, comme l'année dernière. Je suis donc orphelin de cet endroit, qui était le QG idéal pendant la période de festival. Zut.

Puis après le repas, un saut à la soirée des éditions Même pas Mal. J'y croise Cromwell, ce qui nous permet de discuter du bouquin en cours, et Reed Man, d'Organic Comics. J'avais apporté un flask de gnôle distillée par ma tata, il s'en siffle un tiers en moins de 7 secondes. Quel homme.

Croisé aussi une bande d'auteurs ex-yougoslaves underground, absolument sympas. Manque de bol, j'oublie en cours de route où est leur stand, et je ne les retrouverai pas du reste du festival.

Puis fin de soirée au bar du Mercure, j'y croise Mike Huddleston, dessinateur de The Coffin, accompagné d'un type avec lequel je bosse et que nous appellerons Izu pour respecter son anonymat. Mike a commencé à apprendre l'Anglais à Izu, en commençant par l'essentiel : les gros mots. Izu ponctue à présent toute ses phrases d'un "bitch !" sonore. Et invente de nouvelles grossièretés, comme l'improbable "cock-cutter". Pour ne pas demeurer en reste, j'apprends à Mike quelques gauloiseries en Français, parce que je suis partisan des échanges culturels, qui sauveront le monde, j'en suis sûr.

Vendredi :
J'installe mes crayons Bulle New York, sur le stand de Vertige Graphic et de La Cafetière. J'y signe quelques La Dernière Cigarette, ainsi que des exemplaires de Crusades, amenés par des lecteurs. En début d'après-midi, j'essaie de passer au Champ de Mars, chez les grands éditeurs. Il y a déjà des masses compactes de gens énervés venus quêter de la dédicace, c'est l'enfer sur terre, je ne reste pas dix minutes et je me replie aussi sec à New York, où l'ambiance est quand même plus détendue, même quand il y a du monde.

Je note avec un certain amusement que je dédicace à côté d'un type que je croise souvent chez Delcourt, vu qu'il y bosse, et qui vient en cachette faire des bouquins chez Vertige Graphic. Ça a l'air très bien, son bouquin, d'ailleurs. Et ça me fait plaisir de voir ce gars-là.

Le soir, à l'occasion d'un repas avec le studio Makma, je découvre le troquet qui va probablement devenir mon nouveau QG à l'avenir. Pas trop cher, bonne bouffe, personnel sympathique. J'y croise entre autres Laurent Queyssi, ce qui nous permet de causer d'un projet commun dont je vous reparlerai à l'occasion, stay tuned.

Izu me fait découvrir la backroom Glénat, puisque je suis désormais aussi un auteur Glénat. Ambiance chaleureuse et sympathique, mais qui sent quand même bien l'after.

Samedi :
L'expérience de la veille m'ayant quand même échaudé, je ne tente même plus la descente vers le Champ de Mars et je reste Bulle New York à dédicacer et à aller voir les copains sur les petits stands. Je note que Monsieur Lainé, annoncé en dédicace chez Eyrolles, n'est jamais là quand je viens le voir, et qu'on me balance de fallacieux prétextes pour justifier ses absences. Je repense à lui plus tard dans l'après-midi, quand je teste le panini tartiflette (aucun lien avec les éditions du même nom, je veux dire les éditions Panini -j'ignore s'il existe des éditions Tartiflette-), parce que c'est Monsieur Lainé qui m'avait mentionné un jour l'existence de ce genre d'improbable crossover. Je reste peu convaincu par le panini tartiflette.

Un café en salle de presse, puis retour à mon stand et encore dédicaces. Puis repas au même restau que la veille, avec les Belges de La Grande Ourse / L'Inédit, toujours aussi sympas et cordiaux, ainsi qu'avec Monsieur Lainé, qu'on a retrouvé. Dès qu'il s'agit de manger, on le revoit, lui. Pffff. J'y apprends une belle expression belge pour "fin beurré" : "chargé à balles de guerre". Je note précieusement, parce que ça me plait beaucoup.

Ce repas est aussi l'occasion de causer avec Damien. Damien n'est pas spécialement lecteur de BD, mais c'est un des héros du festival. Il fait partie de la petite équipe chargée d'assembler et de démonter les bulles et autres chapiteaux, et d'en assurer la maintenance en cours de route. Un boulot de fou, qu'il effectue avec le sourire. Damien et ses collègues, ce sont des gens auxquels ont ne pense que quand il y a des problèmes. Et justement, ils font ce qu'il faut pour qu'il y en ait le moins possible, et pour les régler rapidement et discrètement. Merci à eux tous, c'est grâce à eux que tout est possible.

Dimanche :
Couché tard, et je sens dans ma chair ma transformation graduelle en film de George Romero. Petit déjeuner du dimanche avec Alain, non loin du Champ de Mars, une tradition bien ancrée qui remonte à des années et à un très improbable double quiproquo qui a fait de nous d'excellents amis.

Je tente un passage sur les stands des grands éditeurs. Cela me permet de voir de près un être étrange, le Fabien V. Il faut savoir qu'il y a, dans ma profession, deux types qui m'agacent, parce qu'ils ont bien relevé le niveau, et que leurs bouquins m'épatent très souvent. Face à des cadors pareils, on a l'air de quoi, nous, les scénaristes normaux ? On les appellera, par commodité, Fabien N. et Fabien V. (un être plus paranoïaque que moi verrait une sorte de complot dans cette homonymie, d'ailleurs. et la fatigue a tendance à rendre ma paranoïa fluctuante et galopante, mais c'est un autre débat). J'ai de temps en temps l'occasion de discuter avec le premier, que j'apprécie autant sur le plan personnel que je suis épaté par son boulot (et au passage, félicitations pour un prix bien mérité, vieux), mais l'autre est encore un mystère, une abstraction, un nom sur des couvertures. Je passe devant par hasard, il dédicace sur un stand. Je l'approche, l'air de rien, je suis presque à le toucher. Il discute aimablement avec un lecteur, affable, l'air sympathique. La foule est le meilleur des camouflage, il n'a aucune conscience de ma présence, ce qui me permet de l'observer à l'envie. Non seulement il est super bon, mais en plus il a l'air vraiment sympa. Ulcéré, je m'en vais, sans me manifester. Et puis bon, avec la claque je me suis mis la veille au soir, je dois avoir une haleine à tuer un troupeau de hyènes, ce n'est peut-être pas le moment de chercher à faire connaissance, en fait.

Encore un passage Bulle New York, puis un sandwich, puis train. Je bouquine un peu dans le TGV, mais je n'ai pas le temps de finir le bouquin, vu que curieusement, le voyage Angoulème-Paris dure genre un quart d'heure. Ou alors c'est que je me suis endormi.

Puis retour chez moi, bisou à ma femme et à mes enfants, puis écroulage et dodo.

Meuh.

Commentaires

Zaïtchick a dit…
Meuh toi-même.
Anonyme a dit…
C'est marrant... tu n'as donc aucun souvenir de la nuit du vendredi au samedi. Le GHB a été efficace. Bon. Si tu retrouves ma montre, tu la mets de côté, hein ?
Anonyme a dit…
"Laurent Queyssi, ce qui nous permet de causer d'un projet commun..."

Fais-moi peur: c'est lequel des deux qui dessine? Ó____ò

Et par ailleurs, ton Fabien W, tu ne lui aurais pas collé un V en trop? Vérifie, mais je crois qu'on pense au même.
Odrade a dit…
Salopard ! T'avais une flask de gnôle de ta tata !
Sale égoaste ! Je te déteste !


O.

Posts les plus consultés de ce blog

Dans le coin

 Tiens, je m'avise que j'ai fait un peu silence radio, dernièrement. La faute à pas mal de cavalcade. Marmande d'abord, en chouette compagnie, puis Limoges. Agréablement surpris par Limoges, d'ailleurs. J'y ai été fort bien accueilli, le vieux centre ville historique est très sympa, ça s'est merveilleusement bien passé. Seul bémol, la petite crèche chopée au retour, à passer d'espace climatisés un peu fort à des nids à courants d'air lors des correspondances. Bref.  Pour ceux qui n'y étaient pas, la conf limousine sur H.P. vous savez qui.     L'autre info du moment, c'est la fondation des éditions Askabak, par de vieux complices à moi. Je pense que vous reconnaîtrez la patte graphique. Première sortie annoncée, Les Demeures terribles , une anthologie fantastique.  Bien entendu, je serai dedans, avec un texte intitulé "Vortace".

Chronique des années de Peste, livre 15

 Normalement, on arrive à cette période de l'année où mes aventures absurdes en Charente alimentent la War Zone. Pas cette fois-ci, vu que le festival est reporté en juin. Et vu l'ambiance, pas sûr que j'y aille, ne serait-ce que pour soutenir le mouvement des collègues appelant au boycott du festival tant que certaines choses n'auront pas été revues au niveau du statut des auteurs, notamment au niveau des conditions de venue en festival. On échange donc avec les copains des messages gag nous donnant rendez-vous à tel ou tel bar d'Angoulème, et c'est quand même bien grinçant. On rit tellement jaune qu'on s'interroge sur l'état de notre foie, ou qu'on se croit dans les Simpsons. Alors qu'en vrai, nos gouvernants fonctionnent comme dans un épisode de South Park. Bref, tenez pas compte, je suis aigri et grognon, là, entre ces confinements qui devraient en être mais n'en sont pas, et ont tous les inconvénients des vrais sans en avoir l'ef...

C Jérôme

 Ah, on me souffle dans l'oreillette que c'est la Saint Jérôme, en l'hommage au patron des traducteurs, et plus précisément des traducteurs qui se fâchent avec tout le monde, parce qu'il était très doué dans ce second domaine, le gaillard.   Jéjé par Léonard   Bon, après, et à sa décharge, c'est une époque où le dogme est pas totalement fixé et où tout le monde s'engueule en s'envoyant des accusations d'hérésie à la figure. À cette occasion, le Jéjé se montre plus polémique que traducteur et doit se défendre parce qu'il a aussi traduit des types convaincus ensuite d'hérésie. De nos jours, son grand oeuvre c'est la traduction latine de la Bible. Ce n'est pas la première du genre, mais c'est la plus précise de l'époque. Il s'est fondé notamment sur une version d'Origène (un des hérétiques qui lui vaudront des problèmes) qui mettait en colonnes six versions du texte, deux en hébreu et quatre en grec et fait des recherches de ...

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d...

Si tu ne viens pas à Cthulhu, Cthulhu viendra à toi !

Ça ne change pas, je vais encore passer du temps et noircir du papier à cause de Lovecraft. Il ne me lâchera jamais. Ou je ne le lâcherai pas, c'est comme une valse indicible.    Bref, dans les semaines à venir, il va encore y avoir du tentacule, c'est moi qui vous le dis. Jeudi 9  octobre à 18h30 je donnerai une conférence sur Lovecraft à la Bibliothèque Francophone Multimédia (non, je ne suis pas invité sur BFM, je me respecte, un peu, quand même) de Limoges. Si vous avez des bouquins à signer, amenez-les, c'est prévu.   Vendredi 21 et samedi 22 novembre je serai au Campus Miskatonic de Verdun comme tous les ans, et cette année, en partenariat avec Actu-SF il y aura une anthologie thématique, Pixels Hallucinés, à laquelle je participe. Par ailleurs, le samedi 3 octobre je serai à Marmande pour le petit salon des Ukronies du Val, dans un joli cadre et avec une organisation très sympathique. 

Dune saga l'autre

Encore une rediff du vieux Superpouvoir. Cette fois-ci : Dune, premier article d'une série qui s'est poursuivie quelques temps. Il est à noter que, lors de la rédaction de cet article-ci, il y avait longtemps que je n'avais pas relu les romans d'origine. J'ai du coup corrigé certaines petites imprécisions présentes dans l'article initial. Décidément, je l'aime pas, Kevin J. Anderson. Son boulot sur Star Wars, roman et comics, m'avait emmerdé chaque fois que j'avais mis le nez dedans. Ou tenté de le mettre, d'ailleurs, je ne m'accrochais jamais très longtemps. J'avais essayé un de ses préquelles à Dune, et ça avait été pire : j'avais dû tenir à peine deux chapitres tellement j'avais trouvé ça hors sujet dans l'écriture comme dans ce qu'elle racontait. C'était il y a longtemps. Et puis j'étais passé à autre chose, parce que j'ai passé l'âge de beugler comme un fanboy qui se sent trahi. M...

Dans la vallée, oho, de l'IA

 J'en avais déjà parlé ici , le contenu généré par IA (ou pour mieux dire, par LLM) envahit tout. Je bloque à vue des dizaines de chaînes par semaine pour ne pas polluer mes recommandations, mais il en pope tous les jours, avec du contenu de très basse qualité, fabriqué à la chaîne pour causer histoire ou science ou cinéma avec des textes assez nuls et des images collées au petit bonheur la chance, pour lequel je ne veux pas utiliser de bande passante ni perdre mon temps.   Ça me permet de faire un tri, d'avoir des vidéos d'assez bonne qualité. J'y tiens, depuis des années c'est ce qui remplace la télé pour moi. Le problème, c'est que tout le monde ne voit pas le problème. Plein de gens consomment ça parce que ça leur suffit, visiblement. Je suis lancé dans cette réflexion en prenant un train de banlieue ce matin. Un vieux regardait une vidéo de ce genre sans écouteurs (ça aussi, ça m'agace) et du coup, comme il était à deux places de moi, j'ai pu en ...

Général Jean-Joseph-Amable Humbert

" - Mais que comptiez-vous faire avec si peu de monde? -Aller à Dublin et libérer une nation qui souffre sous votre joug. - Voilà bien une idée qui ne pouvait germer que dans une tête française. " (Général Jean-Joseph-Amable Humbert, 1767-1823, dialogue avec le général Lake) Il y a des gens qui ont la poisse. Ils accomplissent des exploits incroyables, et sont néanmoins disgraciés et oubliés. Le général Humbert est de cette sorte : héros des Révolutions Française et Irlandaise, de la défense de la Louisiane et de la flibuste, il est mort en exil, renié par sa patrie. Avant de devenir général, l'homme avait été tanneur de peau de lapin. La Patrie étant en danger, il fut promu capitaine de la garde nationale de Lyon, participa au siège de Mayence puis à la guerre en Vendée, et fut nommé général de brigade à 26 ans. Devenu second de Lazare Hoche, il l'accompagna lors de la première opération (ratée) de soutien à la révolution en Irlande. Après une deuxième tentative, Hum...

Le slip en peau de bête

On sait bien qu’en vrai, le barbare de bande dessinées n’a jamais existé, que ceux qui sont entrés dans l’histoire à la fin de l’Antiquité Tardive étaient romanisés jusqu’aux oreilles, et que la notion de barbare, quoiqu’il en soit, n’a rien à voir avec la brutalité ou les fourrures, mais avec le fait de parler une langue étrangère. Pour les grecs, le barbare, c’est celui qui s’exprime par borborygmes.  Et chez eux, d’ailleurs, le barbare d’anthologie, c’est le Perse. Et n’en déplaise à Frank Miller et Zack Snyder, ce qui les choque le plus, c’est le port du pantalon pour aller combattre, comme nous le rappelle Hérodote : « Ils furent, à notre connaissance, les premiers des Grecs à charger l'ennemi à la course, les premiers aussi à ne pas trembler d’effroi à la vue du costume mède ». Et quand on fait le tour des autres peuplades antiques, dès qu’on s’éloigne de la Méditerranée, les barbares se baladent souvent en falzar. Gaulois, germains, huns, tous portent des braies. Ou alo...

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H...