On pourrait croire (j'aurais pu le croire moi-même) qu'après avoir bouclé Howard P. Lovecraft, Celui qui écrivait dans les ténèbres (toujours en vente en librairie, dispo le 2 septembre en version anglaise aux USA), je n'en pourrais plus de l'œuvre tentaculaire d'HPL. Mais les circonstances veulent que je continue d'en bouffer, vu que je participe à la traduction du Je suis Providence de S.T. Joshi. Et puis, en rangeant la doc et l'étagère Cthulhu, je me suis avisé que je n'avais jamais fini le recueil L'horreur dans le cimetière, qui reprend une partie des collaborations d'HPL avec d'autres écrivains. Je m'étais arrêté juste après "La chevelure de Méduse", co-écrit avec l'autrice Zealia Bishop. J'ai donc attaqué celui des trois Bishop que je n'avais pas lu, "Le tertre", qui a bonne réputation auprès des amateurs. Et dans la foulée, j'ai relu les deux autres, "Méduse", bien sûr, mais aussi "La malédiction de Yig". La traduction de chez Pocket n'est pas extraordinaire, mais hormis sur des points de détails, passe pas mal.
"Méduse" est assez rigolo, très classique, et joue astucieusement sur le fait que le titre spoile déjà une partie de l'histoire. Par ailleurs, c'est une démonstration spectaculaire, s'il en était besoin, du racisme de Lovecraft qu'il tartine ici à grands traits.
De leur côté, "Yig" et "Le tertre", chose rare chez HPL (mais on peut y voir l'univers de l'autrice qu'il assiste), forment un diptyque, partageant un contexte (les territoires de l'Oklahoma) et même un personnage secondaire (la vieille mémé Compton). Le fond, ce sont de vieux mythes indiens complètement inventés par Lovecraft, même s'il les raccroche en cours de route à Quetzalcoatl et qu'ils pourraient évoquer aussi les hommes reptiles qu'affronte Kull, chez Robert E. Howard (même si les deux Howard ne commencent à correspondre que deux ans après la rédaction de "Yig"). Mais ce contexte change de façon sympa de la Nouvelle-Angleterre.
Le résultat n'est pas du très grand Lovecraft, mais reste très lisible (le twist de "Yig" est très bien, et il y a quelques fulgurances dedans), et au passage s'inscrit complètement dans le "mythe de Cthulhu", vu que la créature y est citée à plusieurs reprises sous la graphie "Ctulu". C'est intéressant, parce que Cthulhu n'est pas la cheville ouvrière de ce mythe, à la base, ce rôle revenant plutôt à Yog-Sothoth, mais HPL le réinjecte dans des textes qui ne sont pas publiés sous sa signature (il n'en est officiellement que le "réviseur") confortant son univers dans l'esprit des lecteurs avec cette astuce canulardesque.
Bref, j'ai complété ma culture dans ce domaine, et j'ai passé un bon moment, si vous avez l'occasion, je recommande.
Et sinon, j'ai profité de quelques TPBs récupérés à vil prix pour me relire tout le run de Carey sur Hellblazer, que je n'avais pas en entier jusqu'alors. Gros plaisir, avec Constantine qui s'en prend plein la tête (normal) et ses proches qui prennent encore plus cher que lui (habituel dans cette série). Plein de belles idées et de trucs bien malsains. Je vais peut-être me relire les Azzarello dans la foulée, tiens (oui, du coup c'est pas dans l'ordre, je sais).
"Méduse" est assez rigolo, très classique, et joue astucieusement sur le fait que le titre spoile déjà une partie de l'histoire. Par ailleurs, c'est une démonstration spectaculaire, s'il en était besoin, du racisme de Lovecraft qu'il tartine ici à grands traits.
De leur côté, "Yig" et "Le tertre", chose rare chez HPL (mais on peut y voir l'univers de l'autrice qu'il assiste), forment un diptyque, partageant un contexte (les territoires de l'Oklahoma) et même un personnage secondaire (la vieille mémé Compton). Le fond, ce sont de vieux mythes indiens complètement inventés par Lovecraft, même s'il les raccroche en cours de route à Quetzalcoatl et qu'ils pourraient évoquer aussi les hommes reptiles qu'affronte Kull, chez Robert E. Howard (même si les deux Howard ne commencent à correspondre que deux ans après la rédaction de "Yig"). Mais ce contexte change de façon sympa de la Nouvelle-Angleterre.
Le résultat n'est pas du très grand Lovecraft, mais reste très lisible (le twist de "Yig" est très bien, et il y a quelques fulgurances dedans), et au passage s'inscrit complètement dans le "mythe de Cthulhu", vu que la créature y est citée à plusieurs reprises sous la graphie "Ctulu". C'est intéressant, parce que Cthulhu n'est pas la cheville ouvrière de ce mythe, à la base, ce rôle revenant plutôt à Yog-Sothoth, mais HPL le réinjecte dans des textes qui ne sont pas publiés sous sa signature (il n'en est officiellement que le "réviseur") confortant son univers dans l'esprit des lecteurs avec cette astuce canulardesque.
Bref, j'ai complété ma culture dans ce domaine, et j'ai passé un bon moment, si vous avez l'occasion, je recommande.
Et sinon, j'ai profité de quelques TPBs récupérés à vil prix pour me relire tout le run de Carey sur Hellblazer, que je n'avais pas en entier jusqu'alors. Gros plaisir, avec Constantine qui s'en prend plein la tête (normal) et ses proches qui prennent encore plus cher que lui (habituel dans cette série). Plein de belles idées et de trucs bien malsains. Je vais peut-être me relire les Azzarello dans la foulée, tiens (oui, du coup c'est pas dans l'ordre, je sais).
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