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Articles

Affichage des articles du juillet, 2016

Go, go, go !

Je ne me suis pas particulièrement intéressé au phénomène Pokemon Go. D'une part parce que je n'ai pas l'équipement pour (mon téléphone portable est un "gloup-phone", un vieux crouton pas smart du tout), d'autre part parce que je n'ai pas de nostalgie de ces bestioles. La seule fois où j'ai joué avec des cartes Pokemon, c'était il y a une quinzaine d'années avec un de mes mômes qui voulait me montrer comment ça marchait. De base, je me sens assez peu concerné. Mais le phénomène actuel, forcément, m'intéresse pas mal de par son ampleur, sa nature, et surtout par les commentaires qu'il génère. L'ampleur et l'hystérisation du phénomène s'expliquent assez par ce que j'appelle généralement le "facteur nouveau jouet", un truc auquel je suis aussi soumis que les autres : une nouveauté cool, on a tendance à bricoler dedans et à essayer de la découvrir extensivement dès lors que l'on vient de se la procur...

Des mots et des bestiaux

Je parlais hier de "consultations en trucs absurdes". Dans le genre, pour dépanner un collègue traducteur l'autre jour, j'ai épluché un manuel de fauconnerie. Avec un glossaire très bien fait de termes spécifique à cette forme de chasse. Et j'y ai découvert un mot que je croyais avoir inventé : alèthe. Ceux d'entre vous qui auront lu Eschatôn (encore en vente dans toutes les bonnes librairies) se souviendront peut-être que l'alèthe, dans ce contexte-là, est une plante psychotrope utilisée dans cet univers pour provoquer une forme violente d'anamnèse, un retour du refoulé, un réveil des souvenirs enfouis. Du coup, pour caractériser cette plante imaginaire, j'avais forgé un nom construit sur léthé, le fleuve de l'oubli de la mythologie grecque (une plante de ce nom est d'ailleurs utilisée comme narcotique dans l'univers d' Eschatôn ) en y ajoutant un préfixe privatif "a". D'où l'alèthe anamnestique que le vieux Lo...

Vaticinations nées des coups de soleil et du manque de pastaga

Il m'arrive de plaisanter (et en fait, j'ai même fini par le mettre sur ma carte de visite) en me présentant comme un "consultant en trucs foutraques". C'est quand même un super métier, ça. Je me retrouve à inventer des trucs pas possibles pour des confrères auteurs, ou à faire pour eux des recherches sur des sujets complètement ésotériques genre propulsions avancées, sectes apocalyptiques, mythes des constellations ou contextualisation de corpus de manuscrits fragmentaires. Hier, par exemple, j'ai passé une petite heure à une table de buvette à inventer une base secrète de méchant façon James Bond, dans un décor bien entendu aussi insolite que grandiose, pour la bande dessinée d'un copain. Bon, les gens des tables d'à-côté nous regardaient bizarre, à force. C'est la rançon du génie, il n'est pas toujours compris à sa juste valeur. Pour le même projet, il va falloir que je me plonge dans le droit international des siècles passés, notamment ...

Opération Bullshit Storm

Il est presque devenu cliché de dire que nous vivons à présent dans un monde Orwellien, une prison panoptique évoquant le Village du Numéro 6, sauf que les Numéros 2 et autre Big Brothers sont plus insidieux, d'une nature plus distribuée. Les caméras de surveillance ne valent que ce que valent les types qu'on place à la surveillance des écrans, et l'actualité a démontré s'il en était besoin qu'ils ne valent pas grand-chose et que l'utilité de ces machins est toujours rétroactive, quand l'enquête épluche les bandes. "Vidéoprotection" ? C'est du flan. Du Novlangue. Oui, tous les tocards qui dénoncent "la" novlangue tout comme ils fustigent "la pensée unique" démontrent à la volée qu'ils n'ont pas lu Orwell : c'est "le" Novlangue, dans 1984* . Et donc, Orwell. Et outre Big Brother et le Novlangue, Orvell a pas mal développé un autre concept, conçu pour servir d'antidote aux deux autres : la "c...

Doctus cum libro (air connu)

Je me suis plongé dans l'étude d'une Histoire Romaine publiée en 1748, soit trente ans avant la construction de la vieille bicoque que je retape doucement, et qui se trouve être un bouquin chopé à vil prix il y a quelques temps de ça dans une brocante (il est dépareillé : c'est le deuxième tome d'une série dont le premier était consacrée à l'Histoire de France). Ce truc était l'équivalent d'un manuel scolaire de l'époque, un recueil à destination des précepteurs et de leurs élèves, permettant d'acquérir le "savoir nécessaire à l'éducation de l'honnête homme". C'est un joli bouquin, dont la reliure a bien tenu le coup malgré son âge vénérable. Le plus ancien de ma bibliothèque, aussi, qui commence à avoir un beau rayonnage d'édition du XIXe siècle (dont quelques traités d'astronomie qui alimentent mon boulot dans la Gazette des Etoiles) mais qui n'a que celui-ci au XVIIIe. Et puis c'est un plaisir de lecture, av...

Analyse spectrale

Il y a eu une assez longue coupure de courant, hier. Vous vous en foutez complètement, j'imagine, mais en faisant par la suite des recherches, j'ai découvert qu'elle était plus étendue que ce que j'avais cru au départ (il y en a de temps en temps qui ne concerne que ma rue et les rues adjacentes, mais là, c'était au moins la moitié de la ville) et que ces choses sont plus fréquentes que d'habitude (il y en a eu d'autres du même genre ces derniers jours dans d'autres patelins, sans explication claire). Du coup, j'étais en chômage technique : impossible de taper une traduction (d'autant que je suis depuis longtemps passé au zéro papier en ce domaine : je travaille à partir de pdf fournis par les éditeurs plutôt que d'exemplaires du bouquin en dur, sauf exception une fois tous les huit à douze boulots). Comme mon téléphone fixe est un sans fil, donc raccordé au secteur via la boîte émettrice, le coup de fil important d'un éditeur est passé...

Fear the zovchile

Ça fait quelques soirs qu'à nouveau, je fais des rêves grotesques. Je bouffe sans doute trop riche, c'est un signe. La nuit dernière, j'ai rêvé que je dînais avec Ardisson, accompagné d'une meute de clebs aux dents monstrueuses et dans tous les sens qui leur donnaient un sourire inquiétant. Alors que lui, ça fait des années que je ne le regarde plus à la télé même quand j'ai bu. Cette nuit, après des considérations savantes sur les arbres de la Forêt Noire (mais ça ressemblait vachement plus à la Lozère, pourtant) et des coups de volants pour éviter les chiens qui traversaient la route en forte pente et en lacets serrés (je conduisais un autocar. ce qui est parfaitement improbable, vu qu'à l'état de veille, même à jeun, je serais même bien en peine de conduire une bagnole). Il y avait des inondations (séquelles probables des évènements du mois dernier) et surtout une bonne femme qui, me parlant de son bonhomme, m'a expliqué doctement (je cite verbati...

On dirait le Sud (mais un peu plus à l'Ouest)

Tumaxta, une émission du Pays Basque, m'a interviewé pour la dernière de la saison à l'occasion de la sortie d'Eschatôn ! Je vous fais passer le lien pour vous en faire profiter, et encore merci à Photonik pour une interview très sympa (et presque effrayante : ça me fait peur quand les gens connaissaient aussi bien mon boulot). http://xiberokobotza.org/artxiboak/eman ... umatxa.mp3

Publish or perish

Hop, un petit point sur mes dernières publications. Parce que bon. Alors, comme vous devez le savoir, je l'ai suffisamment trompetté ici et ailleurs, je viens de sortir un roman, Eschatôn , chez les Moutons électriques. Je n'en avais pas parlé, par contre, mais j'ai rédigé les bonus d'un euromanga, L'Ordre d'Avalon , sorti ces jours-ci chez Glénat. C'est la suite de Mont Tombe , un polar au Mont Saint Michel, et c'est toujours une production de mon vieux complice Izu. Côté traductions : Chez Glénat, le troisième Sex Criminals arrive. Accrochez-vous à vos slips, donc. Chez Urban, il y a la suite de Flash (le 4), celle de Superman, Terre Un (le 2) et surtout la réédition de Planetary , géniale série complètement méta et post-moderne par Warren Ellis et John Cassaday. Et puis tous les mois je fais les traductions de Flash et Robin, son of Batman dans les magazines. Le mois prochain, il y a aussi le Batman & Robin 5 (sans Robin, d'ail...