Accéder au contenu principal

La centrale est niquée, et l'indice aussi

Ce qui est le plus terrifiant, en fait, quand on entend les nouvelles de la centrale japonaise, c'est surtout l'inculture scientifique de nos journalistes. Je ne sais pas qui rédige leurs trucs, mais pas des gens qui s'y connaissent. Ou alors c'est que la technologie nucléaire a connu des sauts quantiques ces dernières années.

Déjà, tout le monde parle, dans ces réacteurs en surchauffe, d'un risque de fusion nucléaire. Là, j'ouvre de grands yeux. Arrêtez tout ! Envoyez les plus grands experts du monde ! La conjonction fortuite d'un séisme, d'un tsunami, et de règles de sécurité foireuses a permis l'émergence du Saint Graal ! La centrale à fusion nucléaire ! Le truc qu'on veut construire dans le Sud de la France à titre de test sans même savoir si ça marchera. Wow. Trop forts, les Japonais. Vérification faite, il s'agit d'une bête fusion du cœur. Pas du tout ce qu'on appelle normalement "fusion nucléaire".

Du coup, par contre, les vapeurs d'hydrogène qui sortent du truc sont suspectes. D'après la petite dame des infos, l'hydrogène était radioactif. Diantre, cela accréditerait la thèse de la fusion nucléaire, vu que l'hydrogène radioactif, c'est ce qu'on appelle vulgairement le deutérium ou le tritium, et que ce sont des produits de fusion, justement. De fusion nucléaire, pas de fusion du cœur. J'ai été médisant, la Fusion existerait-elle donc vraiment ? Même pas. C'est juste que les vapeurs emportaient avec elle du cesium et de l'iode radioactifs, de bêtes produits de fission classique. Pfff. Quelle déception.

Pendant ce temps, madame Parisot, du Syndicat des Capitalistes Avides (dont l'acronyme n'est curieusement pas SCA, mais Medef) expliquait que Carlos Ghosn était venu "s'excuser à la japonaise" devant les caméras, alors qu'un patron européen aurait tenté de noyer le poisson. C'est très bien de reconnaitre que les patrons européens sont de gros faux-culs, madame. On le savait, mais ça va mieux en le disant. Par contre, les excuses à la japonaise ? Wow, je ne savais pas que Monsieur Ghosn s'était ouvert le bide au sabre, ou s'était coupé le petit doigt. On doit pas avoir la même conception de la culture japonaise, à l'heure où ses employés réclament qu'il se la joue Ghosn baby Ghosn.

Commentaires

soyouz a dit…
Merci Professeur Niko, que deviendrait-on sans votre culture ?!

Bon, les journalistes sont dans le même état que lors de la grippe aviaire : incultes et raccourcis !
Zaïtchick a dit…
Le principe de la bombe H, c'était pas la fusion des atomes ? (Ou un truc comme ça ?)
Alex Nikolavitch a dit…
oui, oui, dans la bombe H, c'est bien de la fusion nucléaire.

le truc touchy, c'est de le faire autrement que dans une grosse explosion. Et si, sur le papier, on a des idées (le truc de Cadarache en sera un des protos), pour l'instant, on sait pas faire fonctionner.

Et la "fusion du coeur", c'est juste la liquéfaction de tout le bordel en une grosse flaque radioactive. ça n'a rien à voir avec la fusion nucléaire. Et j'ai entendu parler de fusion nucléaire dans la centrale aussi bien à la radio qu'à la télé, aujourd'hui.

Ils sont vraiment pas bons.
Anonyme a dit…
C'est en effet absolument terrible ce qui se passe au Japon. Le nucleaire est la source d'energie la plus propre jusqu'au moment ou tout semble partir en couilles. Ce genre d'accident devait malheureseument arriver et arrivera malheureusement encore.

J'ai entendu ce matin l'interview d'un connard californien, "responsable" haut place dans l'energie atomique expliquer que les centrales nucleaires americaines etaient a l'epreuve des tremblements de terre...
Hey! connard! les tremblements de terre forment des montagnes, detruisent des iles entieres et creusent des gouffres si grands qu'ils feraient passer celui de la secu pour une tranchee faite par un gamin sur une plage quelle conque....Alors si tu crois que tes dix ou vingt metres d'epaisseur de mur en ciment vont resister face a la colere de Mere Nature....Je me marre! En fait non, j'ai plutot envie de faire dans mon froc car rien que le fait d'entendre des RHP (responsables haut places) proclamer haut et fort que tout est "under control" ca me fait flipper. La seule consolation si il y en a une c'est que ce connard sera aussi radioactif que moi quand la Grande Cata arrivera!

Posts les plus consultés de ce blog

Back to back

 Et je sors d'une nouvelle panne de réseau, plus de 15 jours cette fois-ci. Il y a un moment où ça finit par torpiller le travail, l'écriture d'articles demandant à vérifier des référence, certaines traductions où il faut vérifier des citations, etc. Dans ce cas, plutôt que de glander, j'en profite pour avancer sur des projets moins dépendants de ma connexion, comme Mitan n°3, pour écrire une nouvelle à la volée, ou pour mettre de l'ordre dans de vieux trucs. Là, par exemple, j'ai ressorti tout plein de vieux scénarios de BD inédits. Certains demandaient à être complétés, c'est comme ça que j'ai fait un choix radical et terminé un script sur François Villon que je me traîne depuis des années parce que je ne parvenais pas à débusquer un élément précis dans la documentation, et du coup je l'ai bouclé en quelques jours. D'autres demandaient un coup de dépoussiérage, mais sont terminés depuis un bail et n'ont jamais trouvé de dessinateur ou d

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Le dessus des cartes

 Un exercice que je pratique à l'occasion, en cours de scénario, c'est la production aléatoire. Il s'agit d'un outil visant à développer l'imagination des élèves, à exorciser le spectre de la page blanche, en somme à leur montrer que pour trouver un sujet d'histoire, il faut faire feu de tout bois. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Les canaux du Mitan est né d'un rêve, qu'il m'a fallu quelques années pour exploiter. Trois Coracles , c'est venu d'une lecture chaotique conduisant au télescopage de deux paragraphes sans lien. Tout peut servir à se lancer. Outre les Storycubes dont on a déjà causé dans le coin, il m'arrive d'employer un jeu de tarot de Marseille. Si les Storycubes sont parfaits pour trouver une amorce de récit, le tarot permet de produite quelque chose de plus ambitieux : toute l'architecture d'une histoire, du début à la fin. Le tirage que j'emploie est un système à sept cartes. On prend dans

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Défense d'afficher

 J'ai jamais été tellement lecteur des Defenders de Marvel. Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs. J'aime bien une partie des personnages, au premier chef Hulk, dont je cause souvent ici, ou Doctor Strange, mais... mais ça s'est pas trouvé comme ça. On peut pas tout lire non plus. Et puis le concept, plus jeune, m'avait semblé assez fumeux. De fait, j'ai toujours plus apprécié les Fantastic Four ou les X-Men, la réunion des personnages ayant quelque chose de moins artificiel que des groupes fourre-tout comme les Avengers, la JLA ou surtout les Defenders.   Pourtant, divers potes lecteurs de comics m'avaient dit aimer le côté foutraque du titre, à sa grande époque.   Pourtant, ces derniers temps, je me suis aperçu que j'avais quelques trucs dans mes étagères, et puis j'ai pris un album plus récent, et je m'aperçois que tout ça se lit ou se relit sans déplaisir, que c'est quand même assez sympa et bourré d'idées.   Last Defenders , de J

Nécrologie ou résurrection

 Hasard du calendrier, voici que ressurgit d'outre-tombe un personnage mort-vivant apparu dans un récit de Spawn, le "Necrocop", créations frankensteinienne de savants fous cherchant à créer un Spawn qu'ils pouvaient contrôler. Ce qui était sans doute illusoire, vu que les créateurs du vrai Spawn n'ont jamais pu contrôler leur propre mort-vivant. Back to the retour (Dans Scorched : L'Escouade Infernale tome 3) Bref. Pourquoi j'en parle ? Parce que derrière les savants-fous, il y avait des auteurs. Les vrais créateurs du personnage, ce sont Jeff Porcherot (alias Arthur Clare) et... moi-même. Et c'était y a pile vingt ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Spawn Simonie , où était apparu le personnage, était un beau projet, une coédition entre Semic, l'éditeur de Spawn en France à l'époque, et Todd McFarlane, créateur et éditeur du personnage, qui nous a prêté son jouet. C'était exactement ça, quelque chose de beaucoup plus détendu que ce à quoi n

Vlad Tepes, dit Dracula

" Vous allez vous manger entre vous. Ou bien partir lutter contre les Turcs. " (Dracula, 1430 -1476) Dracula... Le surnom du prince des Valaques est devenu au fil du temps synonyme d'horreur et de canines pointues, principalement sous l'impulsion d'un écrivain irlandais, Bram Stoker, qui le dégrada d'ailleurs au point de le faire passer pour un comte, un bien triste destin pour un voïévode qui fit trembler l'empire qui faisait trembler l'Europe chrétienne. Tout se serait pourtant bien passé s'il n'avait pas été élevé à la cour du Sultan, comme cela se pratiquait à l'époque. En effet, il fut avec son demi-frère Radu otage des Turcs, afin de garantir la coopération de la famille, son père Vlad Dracul étant devenu par la force des choses le fantoche de l'envahisseur (le père se révolta pourtant et y laissa la vie. Mircea, le grand-frère, tenta le coup à son tour avec le même résultat. il est intéressant de noter que les otages

Le super-saiyan irlandais

Il y a déjà eu, je crois, des commentateurs pour rapprocher le début de la saga Dragonball d'un célèbre roman chinois, le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) source principale de la légende du roi des singes (ou du singe de pierre) (faudrait que les traducteurs du chinois se mettent d'accord, un de ces quatre). D'ailleurs, le héros des premiers Dragonball , Son Goku, tire son nom du singe présent dans le roman (en Jap, bien sûr, sinon c'est Sun Wu Kong) (et là, y aurait un parallèle à faire avec le « Roi Kong », mais c'est pas le propos du jour), et Toriyama, l'auteur du manga, ne s'est jamais caché de la référence (qu'il avait peut-être été piocher chez Tezuka, auteur en son temps d'une Légende de Songoku ).    Le roi des singes, encore en toute innocence. Mais l'histoire est connue : rapidement, le côté initiatique des aventures du jeune Son Goku disparaît, après l'apparition du premier dr

L'Empereur-Dieu de Dune saga l'autre

Hop, suite et fin des redifs à propos de Dune. Si jamais je me fends d'un "les hérétiques", ce sera de l'inédit. Le précédent épisode de notre grande série sur la série de Frank Herbert avait évoqué l'aspect manipulatoire de la narration dans  Dune , cette façon d'arriver à créer dans l'esprit du lecteur des motifs qui ne sont pas dans le texte initial. La manipulation est patente dans le domaine du mysticisme. Demandez à dix lecteurs de  Dune  si  Dune  est une série mystique, au moins neuf vous répondront "oui" sans ambage, considérant que ça va de soi. Il y a même des bonnes sœurs. C'est à s'y tromper, forcément. Et, un fois encore, le vieil Herbert (on oubliera charitablement le jeune Herbert et son sbire Kevin J. en personne) les aura roulés dans la farine. Dune  est une série dont l'aspect mystique est une illusion habile, un savant effet de manche. Certains personnages de la série sont mystiques. Certaines

Banzaï, comme disent les sioux dans les films de cape et d'épée

Hop, pour bien finir le mois, un petit coup de Crusades, tome 3 (non, on n'a pas encore déterminé le titre de l'épisode à ce stade). C'est toujours écrit par Nikolavitch (moi), Izu (lui) et dessiné par Zhang Xiaoyu (l'autre*). *je dis l'autre, parce qu'il existe aussi une Zhang Xiaoyu qui est un genre de star de l'internet en Chine pour des raisons de photos dévêtues, si j'ai bien tout compris)