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Articles

Affichage des articles du mai, 2017

Fils de Laufey

Du coup, je remets en ordre des notes sur le Trickster . En voilà une autre volée (revenant sur une histoire dont je suis loin d'avoir fait le tour) : -- Loki est généralement considéré comme un trickster , un dieu fripon, à la fois malicieux qui joue des tours, héros civilisateur qui apporte des innovations, mais aussi fauteur de troubles et de catastrophes. Le personnage est dès l'origines porteur de cette double nature, c'est un dieu ambigu, mais pas dieu du mal en soi, ce qu'il ne deviendra que plus tard, peut-être sous l'influence culturelle du monde chrétien. Mais il n'est pas porteur initialement de la caractéristique eschatologique du "dieu du mal". Par contre, un de ses avatars la contient peut-être en germes : S'il est un personnage très mystérieux et très mal connu du panthéon nordique, c'est Utgarda Loki. Dans le mythe qui nous est conservé dans la Gylfaginning ( La Mystification de Gylfi , une section de l' Edda prosaïque de

Tricky Snake

Vous me connaissez, depuis le temps, vous savez sans doute que j'accumule des notes sur des tas de sujets farfelus, et que je mène des recherches poussées dans des directions parfois bizarroïdes. Dernièrement, à l'occasion de ma conférence sur le Roman de Renart, j'ai remis en ordre des notes concernant la figure du "trickster", ce personnage mythologique qu'on retrouve dans pas mal de cultures sous diverses formes, et qui est le Coyote d'Amérique du Nord, l'Anansi d'Afrique, Renart le Goupil par chez nous, Loki plus au Nord, etc. Mais il y a aussi un trickster dans la Bible, à un endroit où l'on ne s'y attend pas. Je vous livre, brutes de décoffrage, mes notes sur le sujet que j'ai remises à jour suite à une conversation avec un de mes frangins. --- Le récit du Serpent d’Airain (Nombres, ch 10), pose question. La représentation la plus ancienne du serpent, dans la Bible, est celle du serpent d’Eden, le tentateur qui entra

Where next ?

Hop, un petit rappel de mes prochaines sorties : Jeudi 15 juin à 19 heures, Booken Café au Dernier Bar avant la Fin du Monde, à Paris. C'est organisé par un libraire d'e-books qui m'a interviouvé au passage, mais si vous voulez amener des exemplaires papier pour avoir un grigris dessus, vous pouvez ! Samedi 1er juillet après-midi, dédicace au Gibert Jeunes, place St Michel, à Paris. Et en octobre, une table ronde sur Kirby à la Sorbonne, je vous tiendrai au courant d'ici-là.

Déesse 19

Je reviens vite fait sur cette question, lors du colloque de Lyon, qui nous avait entraîné si loin. Le colloque portait sur les figures du Héros, et mon intervention sur l'us et abus du schéma campbellien de voyage initiatique (ce qu'on appelle aussi, dans notre jargon, le cycle de Skywalker, vu que le petit Luke en est l'exemple paradigmatique). La question posée en fin de conférence portait sur ce schéma omniprésent, justement. Elle était formulée approximativement ainsi : "mais tout ça, c'est une initiation masculine. pourquoi n'y a-t-il pas un équivalent féminin ?" L'explication elle-même est assez simple : les messieurs ont le machin tourné vers l'extérieur et les dames vers l'intérieur, et les schémas initiatiques correspondants suivent ça. Pour devenir un homme, le jeune guerrier quitte le village pour aller tuer un bison/ours/ennemi, pour devenir une femme, la jeune fille s'enferme dans la hutte des femmes et apprend les secre

Dans la jungle, terrible jungle

Il existe au fin fond de la jungle amazonienne un bras mort non pas du fleuve, mais de l'affluent d'un affluent, voire peut-être même de l'affluent d'un affluent d'un affluent. Bref. N'importe où ailleurs, on le qualifierait de « bayou ». Sauf qu'ici, il n'y a plus personne pour se soucier de lui donner un nom. Ou peut-être la tribu jivaroïde qui s'était installée brièvement dans les parages et en était repartie peu après avec armes et bagages en appelant l'endroit « ah-také-na-baga-no-taka », ce qu'on pourrait approximativement traduire par « putain-restons-pas-là-ça-craint », mais ça sonne mieux en Jivaro, surtout qu'ils mettent l'accent tonique sur la troisième syllabe, eux. Quand on dit qu'il n'y a personne pour se soucier de lui donner un nom, ça ne veut pas dire qu'il y ait personne-personne. Juste personne pour s'en soucier, ce qui est tout à fait différent. En effet, le bayou ah-také-na-baga-no-taka se trou

Gna

Me voilà bien fracassé, avec plus de voix et un bon coup de fatigue. Faut dire que j'ai enchaîné deux jours de dédicaces au Salon Fantastique ( Peter a l'air de bien intriguer les gens, c'est cool) qui est un nid à courants d'air, et que ce matin, c'était intervention dans une bibliothèque pour expliquer mon métier à des lycéens. Tout ça, c'est toujours très sympa, mais en fait c'est crevant. Me voilà par terre. Bon, encore une conférence jeudi et ça va se tasser un peu après, tout ça. Et puis il serait temps de me remettre au boulot, en plus. Pour la peine, je vous remets un extrait de L'île de Peter, rien que pour vous donner envie : L’équipage affichait un air inquiet et cela, pour le coup, combla effectivement d’aise son capitaine. Il aimait à régner par la terreur. Il se demanda si, finalement, il n’avait pas fait exécuter le professeur de clavecin. Il ne parvenait pas à s’en souvenir. Cela n’avait de toute façon aucune importance, il avait

El Cid is back !

Passé en coup de vent sur Paris. J'avais un rendez-vous chez un de mes éditeurs pour relancer un vieux projet. En sortant, je suis passé voir l'expo d'un pote dans une galerie… qui avait, aussi, dans un dossier, des originaux de Palacios, auteur espagnol que j'affectionne (je parlais pas plus tard que ce week-end encore de son formidable Roland à Roncevaux qui est une tuerie à tous les niveaux). Et donc, je me suis pris en pleine face ces planches étonnamment petites (j'aurais cru qu'il travaillait en plus grand, vu à quel point son dessin est gratté) de McCoy et du Cid . Pour découvrir qu'il sortait ces jours-ci une intégrale du Cid par Palacios. Il me la faut. J'ai plus une thune, là, mais il va falloir que je craque les 32 balles très bientôt. Et je vous encourage à faire pareil.

Toute l'actu

Bon, L'Île de Peter est dans les bacs depuis hier (mais quelques apifiou s'en sont fait signer à Lyon dimanche dernier) et les parisiens pourront venir se le faire dédicacer dimanche et lundi au Salon Fantastique (au Paris Event Center de La Villette, sur le stand des Indés de l'Imaginaire). J'en profite pour faire le point sur mes prochains déplacements. Plusieurs trucs ont sauté depuis le dernier point, et d'autres sont venus se greffer. Cette liste, selon l'expression consacrée, annule et remplace les précédentes : Donc dimanche 7 et lundi 8, vous avez déjà noté. Jeudi 11 mai à 18h30 conférence sur le Roman de Renart et son époque, à la bibliothèque de Commeny (95), c'est dans le Vexin, vers Chars, Magny, etc. Dimanche 21 mai toute la journée, aux Imaginales d'Epinal, avec les Indés de l'Imaginaire. Jeudi 15 juin à 18 heures, Booken Café au Dernier Bar avant la Fin du Monde, à Paris. C'est une espèce de speed dating auteur-lecteurs, org

Au bord de l'eau, sur le fleuve du souvenir

Je m'aperçois que ça m'a pas fait pas de mal, l'autre jour, de causer d'iris et de poules d'eau, en fait. Ce sont des sujets qui me touchent plus que les Macron, Lepen et autres Francis Heaulme qui trustent l'actu. En repassant devant ces iris dont je causais, je repensais à cette histoire évangélique des "lys des champs qui ne tissent ni ne filent" et aux "oiseaux du ciel dont pas un ne tombe sans que le big boss barbu ne soit au courant" (je paraphrase). Ça m'a renvoyé à un vieux souvenir. Quand j'étais môme, on allait faire de grandes balades à vélo avec mon grand-père. Fils d'un champion cycliste qui avait fait plusieurs fois le Tour à l'époque héroïque, il utilisait encore pour tailler la route les bicyclettes paternelles. Du coup, j'ai abattu des centaines de kilomètres sur des clous qui avaient fait la grande boucle juste avant et après la grande guerre. Rien à voir avec les machins en fibre de carbone de mainte

Le chaos final

Une fois encore, j'ai du mal à venir m'épancher sur la War Zone. Parce qu'une fois encore, c'est le souk par ici. Entre divers trucs de boulot que je dois concilier, encore un de mes proches qui vient de passer une petite semaine à l'hosto (pour un truc pas grave, mais qui a dérapé), une cavalcade à Lyon qui m'a accessoirement permis de prendre le petit dèj avec deux auteurs que j'apprécie fort, à savoir Thomas Day et Norman Spinrad (en fait, Spinrad était à la table d'à côté, on n'a échangé que quelques phrases, mais ça m'a fait quelque chose) (c'est Spinrad, quoi) (bon, à présent, l'écrivain le plus punk de sa génération est devenu un vieux monsieur, c'est très étrange) (et j'ai pu me faire signer son dernier bouquin sorti) (qui m'a agacé, parce qu'il reprend une idée que j'ai échoué à développer en BD y a quelques années) (mais tant qu'à voir ses idées trouvées par quelqu'un d'autre, autant que ce soit p