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Articles

Affichage des articles du octobre, 2019

Now Future

Bon, dans deux jours, on sera dans la temporalité du premier Blade Runner. Je passe la tête par la fenêtre, et je ne vois toujours pas de voitures volantes ni de répliquants. Par contre, la reconnaissance faciale et son exploitation fine (avec analyse des expressions et mouvements) se rapproche dangereusement du test Voight-Kampf. Les formes de ségrégation insidieuse vendue en boucle par les idiots utiles du fascisme (qui affectent de ne pas se rendre compte qu'en cas de victoire de leur camp, ils n'auront pas d'immunité pour autant : tout au plus voyageront-ils dans le troisième ou quatrième train au lieu d'être fourrés dans le premier, ils seront les Strasser des coteries qui tentent de prendre le pouvoir) et le flicage intégral sont à l'ordre du jour. Et c'est en cela que Blade Runner demeure à l'ordre du jour. Ce film est l'incarnation visuelle de la tendance "No Future" de la fin des années 70. Eh bien nous y voilà. Les pires fantasme

Microstories

Tout est de la faute d'Arthur Morgan. Cet affreux poste presque toutes les semaines sur Touitaire des tirages de dés "storycubes" en demandant aux confrères et amateurs d'en tirer une micronouvelle. Et forcément, je me suis pris au jeu (il faut savoir qu'en ateliers BD, je fais beaucoup travailler mes élèves sur des éléments aléatoires, jusqu'à utiliser un tarot comme générateur aléatoire d'histoires, on en recausera à l'occasion). Florilège de mes tentatives dans le domaine : 09/09 : Le monstre voleur et dévoreur de petits beurres est filmé sur un téléphone et fait un malheur sur youtube et twitter 16/09 : Notre aventurier était allé chercher la statuette de la déesse mère au fin fond de la pyramide maudite, mais la malédiction du pharaon frappe encore sous la forme d'une marche traitresse et il peut faire une croix sur ses ligaments croisés 23/09 : Au dessus de Gotham City, le commissaire Gordon allume le nouveau signal. Armé

Bowie Ken

Bon, demain soir samedi, je serai à partir de 18 heures à la Brasserie de l'Être, rue Duvergier à Paris, pour signer des bouquins. Et à 19 heures, je causerai un peu, en public, des Trois Coracles et de la façon dont j'ai travaillé mon sujet, la légende d'Uther, et pourquoi j'ai travaillé de la sorte. Et par ailleurs, vous pouvez voir à la liste ci-dessus qu'il y aura du beau linge dans le domaine des littératures imaginaires. Le lendemain, je serai aux Galactic Days d'Auxerre, pour poser la question : "Quelle forme pour la vie extraterrestre". C'est un peu un grand écart conceptuel, mais bon, vous me connaissez, quand on me tend un micro, je dégoise.

Les Canaux du Mitan

 Bon, ayé, c'est officiel, mon prochain bouquin pour les Moutons électriques sort en avril prochain. C'est celui dont je vous ai déjà causé ici même en l'appelant "Projet Péniche". On y retrouvera une partie de mes fixettes, mais la forme sera encore différente de ce que j'ai pu faire auparavant. J'attends de pied ferme la couverture de Melchior Ascaride pour pouvoir me régaler les yeux et vous la montrer. Dans l'intervalle, voilà la quatrième de couve : Une enfance parmi les" freaks" dans les canaux d'un monde différent. Un roman initiatique entre steampunk et Steinbeck. Le Mitan, vaste plaine couturée de canaux, creusés en des temps immémoriaux, et que les colons parcourent désormais sur de lentes péniches tirée par des chevaux. C'est sur l'une d'entre elles qu'embarque le jeune Gabriel, attiré par son côté exotique : peuplée de phénomènes de foire, elle lui permet d'échapper à un quotidien morose. Mais à q

Ô temps suspends ton vol (ou sinon, mets sur avance rapide)

Je reviens sur la table ronde de l'autre soir et sur ce qui s'y est dit. L'un des sujets en était le temps, comment on le gère dans la narration. C'était intéressant parce que cela nous confrontait à nos méthodes de travail et nos façons de structurer le récit. Jacques Martel avouait son malaise quant à l'ellipse, qu'il tentait d'éliminer en ramassant ses histoires sur des durées courtes. Le temps du récit avec lequel il est le plus à l'aise, c'est une poignée de jours. On a tous ces points aveugles. De mon côté, ce sont certaines formes de tension dans la relation, la mise en scène de certaines émotions. Je n'ai jamais écrit de personnages à la Nellie Oleson ou à la King Joffrey, parce que j'ai toujours peur d'être trop caricatural, et que ma façon de me projeter dans mes personnages ne me permet pas d'aller jusqu'à ces abymes de mesquinerie malveillante, l'écriture devient pour moi alors une souffrance (alors qu'il y a

Manger du Lyon

Bon, me voici rentré de Lyon, où j'ai participé à une très chouette table ronde avec Karine Gobled et Jacques Martel, suivi d'une interview d'Ellen Kushner (où j'ai fait un peu de traduction à la volée, très peu parce qu'elle parle très bien le français) et d'une conf de Mathieu Rivero. Je ne crois pas avoir dit trop de conneries, l'ambiance était très agréable, j'ai passé une excellente soirée, merci encore aux organisateurs et à Jérôme Vincent, éditeur d'Actu-SF qui a animé le truc (et qui publie accessoirement A la pointe de l'épée , le roman de cape et d'épée de l'invitée d'honneur) (Je recommande, y a du Alatriste, là-dedans, des complots, de beaux combats, et un univers tout simple. C'est à peine de la fantasy, c'est encore un de ces hybrides entre roman historique et imaginaire pur que je goûte fort et dont j'ai déjà parlé ici ). Bon, ça aurait été parfait si je n'avais pas été réveillé alors que je venai

Feuilles d'automne

Bon, je suis le nez dans le guidon jusqu'à la fin du mois. Outre une très grosse traduction, je dois boucler un bouquin qui sortira au printemps prochain, une espèce de roman à clés / recueil de nouvelles en mode fix-up dans un univers lovecraftien mais pas que (c'est mon "Projet Tentacules 2" dont je causais dernièrement. le "projet Péniche" avance, mais je ne le bouclerai que vers Noël, tel que c'est parti). En attendant, un petit extrait : De nos jours, la Frontière a disparu, balayée par la marche conjointe de l’histoire et du progrès. Cette ligne mouvante, qui structurait du temps de nos pères tout l’imaginaire de la Conquête de l’Ouest, marquait la limite entre les territoires civilisés et des régions sans lois, celles où sévissaient les frères Dalton ou Liberty Valance. Sur la Frontière fleurissaient comptoirs commerciaux, villes de mineurs exploitant des filons parfois vite taris, et troupeaux de bestiaux laissés à paître sur des éten