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Articles

Affichage des articles du juillet, 2019

Projet Péniche

Bon, mon prochain roman a atteint aujourd'hui les 300.000 signes, ce qui est à peu près la taille que faisait L'Île de Peter . Et il est loin d'être bouclé, le bougre. Je pense qu'il culminera à 450.000 signes, voire 500.000, ce qui le rapprocherait du format d' Eschatôn . Curieusement, je n'en ai pas encore écrit la fin, contrairement à mon habitude. Les grandes lignes en sont déjà tracées, bien sûr, mais je me réserve la possibilité de prendre quelques chemins et canaux de traverse. C'est déjà le cas, d'ailleurs : le narrateur de la portion que je vous donne à lire aujourd'hui était un personnage assez secondaire au départ, dont j'ai fini par étoffer le rôle, histoire de multiplier encore un peu plus les points de vue (ce sera un roman choral, un patchwork de textes très différents les uns des autres, comme le sera un autre bouquin que je prépare, un recueil de nouvelles à fil conducteur dans lequel on trouvera pèle-mêle coupures de journaux,

Irresponsables, mais pas coupables

Les comics sont remplis de personnages de savants fous. Mais ils regorgent aussi de savants posés en modèles, qui travaillent pour l'amour de la science et le progrès de l'humanité. L'archétype en est bien entendu Reed Richards, un monsieur que tout le monde s'accorde à trouver fantastique. Pourtant, quand on y regarde de plus près, les savants "bons" des comics sont aussi dangereux que leurs contreparties maléfiques. Commençons donc par Reed Richards, emblématique des Marvel Comics. Lançant sa fusée au mépris du danger, il s'expose à des radiations inconnues, et pourrit au passage ses compagnons d'aventure. Par la suite, il inventera des transmetteurs de matière, qui deviennent prétexte à une invasion skrull, et le célèbre portail vers la Zone Négative, source d'emmerdes incroyables, exposant la Terre à des menaces de type Annihilus ou Blastaar. Pourtant, Richards est souvent présenté comme le savant le plus génial de la planète, caution morale

L'appeau à apo

Y a quelques semaines, en attendant un train à gare de l'Est, je suis sorti par l'accès latéral, histoire de prendre le frais. Deux clodos discutaient, de façon animée. Et l'un d'eux dit soudain : « Y a une barrière qui s’est brisée et maintenant ils sont là à nous attendre. Toi aussi tu l’as senti, non? »  Je me suis prudemment replié, préférant clapoter dans ma bienheureuse ignorance de qui étaient ces "ils", de ce qu'était cette "barrière" et tout.  Quand les clodos vautrés sur les marches de la gare de l’est se muent en prophètes d’apocalypse, c'est un signe indubitable, je crois…   C'est vrai que ces mecs ont toujours eu des allures de clodo  Du coup, plutôt que de vous remettre une giclée de cosmonauterie, je vous gratifie d'un extrait de mon vieux bouquin sur l'Apocalypse, sorti à l'occasion de la précédente fin du monde, en 2012. -- Ce monde nouveau dans lequel l’ennemi est insaisis

Super-traumas de destruction massive

On le sait tous, pour peu qu'on ait un peu mis le nez dans les illustrés racontant les aventures de l'un ou l'autre super-slip combattant au nom de la vérité, de la justice ou de quoi que ce soit du même genre : leur origine est généralement lié à un traumatisme personnel plus qu'à l'obtention des pouvoirs. Pas de Spider-man s'interrogeant sur ses responsabilité sans la mort de l'Oncle Ben. Pas de Batman en croisade, sacrifiant sa vie dorée de milliardaire à une guerre sans fin sans l'agression subie par Thomas et Martha Wayne. Pas de Billy Butcher sans le viol de Rebecca et ses conséquences. (oui, bon, Butcher n'est pas exactement un super-héros, je sais). Pas de Docteur Strange sans la perte de sa dextérité de chirurgien qui l'a conduit à chercher des solutions drastiques et irrationnelles et à se remettre totalement en question sur le plan personnel. Pas de Wolverine en quête de lui-même sans les tripatouillages du projet

Cosmonautes 3

Suite de ma petite série de rediffs en hommage au cinquantenaire du débarquement sur la Lune. Aujourd'hui, le 2001 de Kubrick : Si Stanley Kubrick est sans doute trop bien éduqué pour le formuler ainsi, ce qu’il cherche à faire avec 2001, l’Odyssée de l’espace ( 2001: A Space Odyssey , 1968)* , c’est bien à ringardiser le cinéma de science-fiction spatiale tel qu’il se pratiquait depuis les années 1950. Il cherche à créer une expérience totalement inédite tout en employant des motifs visuels familiers aux spectateurs. Il faut dire qu’à l’époque, la course à l’espace bat son plein et que la Lune est en ligne de mire et à portée de main. L’imagerie du film, d’un réalisme glacial issu des bureaux d’étude de la NASA (qui a largement contribué au projet) oppose formellement l’espace infini et ouvert du cosmos à des espaces infiniment clos qui se referment de plus en plus : intérieur du vaisseau spatial, puis intérieur de la capsule de sortie, puis intérieur du scapha

Chez Lex Luthor

Je vais déroger à tous mes principes et coller un lien facebook dans mon beau blog, alors que je continue à penser tout le mal du monde de cette plate-forme et de ceux qui la font tourner. Mais j'ai donné cet hiver un genre de master-class à l'université de Lorraine, à Nancy, autour des notions de travail personnel versus travail de commande. Et c'est par ce canal qu'ils ont diffusé la petite interview qui s'est ensuivie.  Du coup, je poste la vidéo ici : https://www.facebook.com/etudesculturellesnancy/videos/2269694089944173/ PS : Geek le Mag vient de sortir. J'y signe un article sur Garth Ennis, Preacher et the Boys .

Cosmonautes 2

Deuxième livraison d'extraits de Cosmonautes !, histoire de fêter dignement le cinquantenaire du premier voyage sur la lune. De toute façon, pour atteindre les vitesses et traverser les distances mises en jeu par le vol spatial, le monde réel ne dispose pas encore d’un matériel approprié. Si le principe de la fusée et des carburants liquides est rapidement accepté par tous ceux qui s’intéressent au sujet, reste à le concrétiser. Dès avant-guerre, le physicien Robert Goddard tente de résoudre un à un les problèmes techniques qui se posent : c’est en 1913 qu’il développe des moyens mathématiques de calculer la position et la vitesse d’une fusée en vol vertical en fonction de la masse des propergols, ces carburants et comburants liquides qui deviendront rapidement la règle, et de la vitesse de leur éjection. L’idée était de créer des engins météorologiques permettant l’étude des hautes couches de l’atmosphère * . En 1914, il put ainsi déposer des brevets pour des fusées à p

230

230, c'est donc le nombre d'années nous séparant de la transformation d'une forteresse vide ou presque (si je me souviens bien, quand il est attaqué, ce gigantesque machin ne sert à garder que sept types) en une place embouteillée où chaque matin, ce sont des milliers de gusses qui tournent lentement dans leur cellule à roulettes (la voiture, si j'en crois la pub, c'est la liberté). Meilleur rendement, meilleur turnover, moi je dis. Bien entendu, la république bourgeoise craint pis que la peste les mouvement de foule et la populace. Donc, la commémoration de ce mouvement de foule se fait sous la forme d'un gros déploiement de force militaire, une force militaire dont une bonne partie de l'encadrement, encore à ce jour, est constitué de ci-devants à particule (y en a aussi des paquets dans nos ministères, et ces derniers temps, ce sont les moins compétents qui font le plus bombance à nos frais, semble-t-il). Il ne s'agit pas d'un paradoxe, mais

Il y a bien longtemps, dans une Anatolie lointaine, très lointaine

Voilà, j'ai exhumé mon papier sur le Star Wars Turc , ce qui me permet de boucler la trilogie. Il date de 2005, celui-ci. Enjoy un voyage au pays du pas pareil ! L'incroyable Jay Wicky m'a passé Dünyayi Kurtaran Adam , un film daté de 1983, le célèbre remake turc de Star Wars, classé en tête des nanars mythiques et invisibles que personne n'a vu ou presque (NdA : depuis, pas mal de festivals l'ont projeté), mais dont tous les connaisseurs ont entendu parler. Pour la peine, je m'en vais polluer les internets en vous livrant mes impressions sur la chose. En trois mots comme en cent : C'est terrifiant. Mal filmé comme j'ai rarement vu, mal joué, avec des combats absurdes, des costumes hautement débiles, et une intro avec un long récitatif planant sur un mauvais montage de scènes de combat spatial du vrai Star Wars américain, le film est d'un abord assez difficile et doit se mériter, ne révélant ses charmes qu'à l'explorateur de

Cosmonautes 1

Ce mois-ci, c'est le cinquantième anniversaire du vol historique d'Armstrong, Aldrin et Collins qui conduisit les deux premiers jusqu'à la Lune tandis que le troisième leur tenait la chandelle en orbite. Pour fêter ça, j'ai décidé de vous balancer quelques extraits épars de mon bouquin sur le sujet, sorti il y a déjà quelques années chez les Moutons électriques. J'en mettrai un tous les deux ou trois jours, en alternance avec des articles "normaux" jusqu'au 21 juillet, date du petit pas pour l'homme…     Ce truc-là, oui « Car il faut bien qu’on sache qu’il a été démontré, d’une manière générale, qu’aucun corps ne peut exister en dehors de ce monde. » Aristote Depuis l’aube de l’humanité, l’homme a toujours levé la tête et regardé le ciel. Et comme l’homme est un être doué d’imagination, il eut vite fait de nommer ce qu’il voyait en haut, de le classer, et de projeter dessus idées et croyances. C’est cette ca