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Articles

Affichage des articles du février, 2018

Garder l'alien fraîche

Vous vous souvenez peut-être de mes diatribes enflammées* à propos de Prometheus , film magnifiquement loupé qui démontrait par l'exemple à quel point l'obsession d'Hollywood pour les prélogies, origines secrètes et autres au commencement était problématique. Certes, ça peut donner des trucs chouettes, mais la moitié du temps, ça répond de travers aux questions qu'on se posait, et ça prend le temps de répondre à côté de la plaque à des questions qu'on ne se posait même pas. Et Prometheus prend valeur d'exemple (et il prend pour les autres, aussi : le Hannibal au Commencement m'intéressait tellement pas que je n'ai pas été y voir) parce que ce trop plein d'informations finit par abîmer la saga sur laquelle il se branche. à force de réinteprétations, on peut dire qu'il en a bavé Et ça ne s'arrange pas avec sa suite, Alien Covenant . Vous allez me dire que je pouvais m'estimer prévenu avec Prometheus , et en effet, j'ai rési

Voyages, voyages

Les choses arrivent parfois en rafale : c'est une deuxième nouvelle qui est sélectionnée pour publication, cette fois-ci dans Le Novelliste , une nouvelle revue, qui devrait m'accueillir dans son deuxième numéro. Autre ambiance pour ce texte-ci, Le Second Voyage de Hakem , l'errance d'un Andalou déraciné après 1492, et qui essaie de se reconstruire un rapport au monde : Le lendemain, Hakem était parti. Il avait échangé un ancien manuscrit relié de cuir d'onagre contre une paire de dromadaires et des vivres pour plusieurs semaines, et s'était enfoncé dans le désert profond. Il n'avait finalement pas demandé à son hôte le secret de l'enchanteresse fontaine, décidant finalement que toute la magie venait de sa propre ignorance et qu'il tenait à la conserver intacte dans les replis de sa mémoire, comme un pur don de Dieu à destination du voyageur écrasé par le soleil du Sud. Imaginer un ingénieur calculant, un architecte dessinant ou un terrassie

Ville de lumière

Ayé, c'est officialisé, j'ai une nouvelle dans l' anthologie Dimension Paris , à sortir en avril chez Rivière Blanche et compilée par Oliver Deparis (ça m'aurait de toute façon fait bizarre si l'anthologiste s'était appelé Marcel Derouen ou Aristide DeStrasbourg). Ce que j'ai découvert, c'est que j'y étais publié notamment aux côtés de Pierre Stolze et Christian Léourier, deux auteurs dont j'adore le boulot depuis longtemps. Le thème, si le titre n'était pas encore assez explicite, c'est Paris, et chacun des auteurs a eu à utiliser deux lieux emblématiques de la capitale. En ce qui me concerne, j'ai eu la Tour Saint-Jacques et le Louvre, et j'ai choisi pour les traiter de tenter le genre épistolaire, auquel je n'avais pas encore touché, dans un style XIXe siècle qui plaira à ceux qui suivent déjà mes vaticinations apocryphes dans la Gazette des Etoiles. Hop, en attendant, un petit extrait : Le Caire, 1832, le 30 août.

Préfaces

Ce mois-ci, je suis concerné par trois préfaces : La très gentille intro que David Camus a signée pour ma BD sur Lovecraft, la préface que j'ai écrite pour l'intégrale du Cycle des Hommes-dieux de Philip José Farmer, et celle de Manhattan Projects, un comic book de Hickman. Ce n'est pas la première fois qu'on me demande une préface, mais par contre c'est la première fois qu'on préface un de mes bouquins, et ça me fait un peu bizarre. Un livre qui sort, il échappe toujours un peu à son auteur, il prend une vie propre. Mais avec une préface, le phénomène est avancé, il arrive beaucoup plus tôt. C'est vraiment étrange, comme sensation. Du coup, c'est peut-être l'occasion de vous lister mes propres préfaces (c'est comme les Pokemon, gotta catch'em all, tout ça, heureusement il y en a moins). La première (non signée, d'ailleurs) avait été rédigée pour la VF du premier tome de Sleeper , de Brubaker et Phillips, une série d'espionna

Réincarnations

Il y a un truc plus étrange, pour un auteur, que de tuer un personnage. Parce qu'on peut le réincarner. Voire le réincarner de son vivant. Car tel est le pouvoir démiurgique de l'auteur, il est quasi illimité. Là, par exemple, dans le cadre de mon prochain roman, je mélangeais allègrement personnages a priori historiques, personnages à demi légendaires et personnages complètement inventés pour les besoins de l'intrigue. Et l'un de mes personnages inventés, Aelius le Romain, avait quelques caractéristiques communes avec un personnage qu'on considère généralement comme historique, le général Ambrosius Aurelianus. Je comptais me servir de ce dernier vers la fin du roman, mais à l'usage, il s'avérait que mon Aelius attirait à lui, de façon quasi mécanique, par ses origines, sa pratique particulière de la romanité et sa nécessaire évolution personnelle au fil du récit de plus en plus d'éléments qui auraient dû appartenir à Ambrosius. Du coup, la confronta

Fhtagn runner

Bon, les premiers articles sur HP Lovecraft, celui qui écrivait dans les ténèbres sont plutôt élogieux. Ça fait plaisir. D'autant que sur un projet de ce genre, je me doutais que les cultistes m'attendaient au tournant. Et le financement participatif du tirage de tête avance bien. Du coup, on réfléchit à des contreparties supplémentaires, y aura une annonce à ce sujet jeudi, normalement. Et puis, ce ouiquende, j'ai gagné des places pour la soirée Blade Runner 2049 au Grand Rex (avec d'ailleurs les trois courts-métrages diffusés précédemment sur internet, dont le chouette anime de Watanabe). Ça m'a permis de revoir le film dans de bonnes conditions, et de confirmer ma bonne impression de l'ensemble. J'avais déjà causé d' Arrival , du même réalisateur, film que j'avais trouvé d'une grande finesse, et qui m'avait rassuré quant à mes craintes pour la suite de Blade Runner . Faire une suite tardive à un chef d'œuvre est toujours un e