Accéder au contenu principal

Considérations en vrac

Un général de la Légion a été arrêté l'autre jour dans une manif anti-immigrés menée à l'appel de Pegida, une officine d'extrême droite allemande. Bien entendu, tous les copains du général montent au créneau, dénonçant une arrestation arbitraire et politique. Rappelons néanmoins que les "partis de l'ordre" soutiennent souvent les factieux. Et qu'ils demanderaient directement la tête d'un militaire sortant de son devoir de réserve pour participer à des manifestations violentes et illégales à la demande d'un parti étranger, s'il n'était pas des leurs. Juste pour dire, hein, histoire que tout le monde joue selon les mêmes règles.

Bernard Arnaud a perdu une occasion de se taire en qualifiant les fonctionnaires de "faux emplois". Outre le fait qu'il doit être bien content d'avoir des policiers et des pompiers pour maintenir un peu sa sécurité (et celles des autres citoyens), des médecins et des infirmiers à l'hôpital (mais peut-être ne se mélange-t-il pas à la populace et va-t-il dans ces cliniques pour riches), rappelons qu'il a fait fortune dans l'industrie du luxe, et qu'il faudra alors qu'il m'explique, si pompiers, policiers et infirmiers ne participent pas selon lui à la richesse de la collectivité, à quoi servent les emplois qu'il génère lui. C'est vrai, quoi : à quoi servent concrètement Louis Vuitton, Berlutti ou les parfums Guerlain, si l'on va par là* ? Et la Samaritaine, qu'il a rachetée ? Ça a créé des emplois ? Je vois plus beaucoup de vendeuses dans la boutique, depuis quelques années. Pardon, dans cet espace vide et moche dont plus personne ne fait rien et dont je me demande s'il n'a pas tenté de le refourguer à des Qataris ou des gens comme ça. Et lui, du coup, à quoi sert-il ? La prime au connard se porte toujours aussi bien.

Et à ce propos, d'ailleurs, on annonce un chiffre de 70.000 bouquins vendus pour le dernier roman de Sarkozy. C'est pas mal. C'est 0,1 Marc Lévy, mais faut bien commencer quelque part (et puis je serais bien mal placé pour me moquer des tirages de qui que ce soit, en plus). Je dis roman, parce qu'il y a quand même pas mal de fiction dans le truc, pour ce que j'en ai lu. Ça me fait penser à ces bouquins de bobos qui font de l'autofiction et expliquent à quel point ils sont malheureux et incompris dans leurs intentions. Fais gaffe, mon Nico, tu files un mauvais coton, tu te boboïses à toute allure.

Bref, ça va comme un lundi.





*Je mets un peu à part son activité dans les cognacs. Faut bien qu'il fasse quelque chose de correct, des fois. C'est pas Bolloré non plus, ce type. M'sieur Bernard a au moins une qualité et pour le coup je participe occasionnellement à son chiffre d'affaires.

Commentaires

Tonton Rag a dit…
Tu écris "histoire que chacun joue selon les mêmes règles"... Vaste programme. Le problème, c'est que les idées d’extrêmes droites, dans notre pays, font l'objet de deux poids et deux mesures. Sais tu que chaque année, la Biélorussie ou la Russie propose une motion à l'ONU pour condamner les célébrations néonazi (sont visés les états baltes, pronazi pendant la seconde guerre mondiale et qui célèbrent les héros de ce temps) ? Chaque année, la France s'abstient et les Etats-Unis votent contre, pour ne pas froisser des pays appartenant à l'OTAN. Alors, la condamnation de l'extrême droite par des antifa autoproclamés me fait rire. Philippe Devillier est un réel antifascistes, ce que ne sont pas la plus part des gens qui se déclarent de gauche ou d'extrême gauche. Je ne sais rien de ce général et je ne vais pas faire de recherche à son sujet car il est en retraite, son pouvoir est donc limité. Vals et Fabius soutiennent des gens eux-mêmes soutenus par des néo nazi, on n'entend pas les antifa (ni la droite)... Vals prépare l'état-d'urgence permanent et les réactions des syndicats et des partis (je n'entends pas Melenchon à ce sujet) sont extrêmement modéré. Vals veut détruire le code du travail comme aucun gouvernement ne l'a fait en France depuis qu'il existe (pas même Laval et Pétain) et les syndicats se focalisent sur des sujets secondaires ...
L'extrême droite a gagné depuis longtemps en France. Elle a affiché le chiffon rouge Lepen, que tous le monde a regardé, et a avancée sans le dire.
La France ne sera pas un pays démocratique tant qu'elle sera dans la construction européenne et dans l'OTAN. Se focaliser sur ce général, s'est se plaindre du manque d'amabilité d'un steewart sur le Titanic
Alex Nikolavitch a dit…
On peut parler d'un truc sans que tu dises qu'on "se focalise" ? le coup d'état permanent (pour citer un homme de gauche) pratiqué par Valls, je n'en parle jamais, peut-être ?
Notons au passage que le général en question n'assume pas du tout son affaire. comme souvent avec les gens de ce genre. Jawad style, quoi.
Tonton Rag a dit…
j'essaye de ne plus employer le verbe "instrumentaliser" alors il semble que je tombe dans un autre travers récurrent... "se focalise" dis-tu ? Je vais faire attention.
Alex Nikolavitch a dit…
à une époque, c'était un marqueur assez net des trotskos et anciens trotskos, "instrumentaliser". et puis Xavier Bertrand l'a employé pour je ne sais plus quoi (ou alors c'était Fredo Lefebvre) et ça a instantanément ringardisé le truc.

Posts les plus consultés de ce blog

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Le dessus des cartes

 Un exercice que je pratique à l'occasion, en cours de scénario, c'est la production aléatoire. Il s'agit d'un outil visant à développer l'imagination des élèves, à exorciser le spectre de la page blanche, en somme à leur montrer que pour trouver un sujet d'histoire, il faut faire feu de tout bois. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Les canaux du Mitan est né d'un rêve, qu'il m'a fallu quelques années pour exploiter. Trois Coracles , c'est venu d'une lecture chaotique conduisant au télescopage de deux paragraphes sans lien. Tout peut servir à se lancer. Outre les Storycubes dont on a déjà causé dans le coin, il m'arrive d'employer un jeu de tarot de Marseille. Si les Storycubes sont parfaits pour trouver une amorce de récit, le tarot permet de produite quelque chose de plus ambitieux : toute l'architecture d'une histoire, du début à la fin. Le tirage que j'emploie est un système à sept cartes. On prend dans

Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

 Retravailler un essai vieux de dix ans, c'est un exercice pas simple. Ça m'était déjà arrivé pour la réédition de Mythe & super-héros , et là c'est reparti pour un tour, sur un autre bouquin. Alors, ça fait toujours plaisir d'être réédité, mais ça implique aussi d'éplucher sa propre prose et avec le recul, ben... Bon, c'est l'occasion de juger des progrès qu'on a fait dans certains domaines. Bref, j'ai fait une repasse de réécriture de pas mal de passages. Ça, c'est pas si compliqué, c'est grosso modo ce que je fais une fois que j'ai bouclé un premier jet. J'ai aussi viré des trucs qui ne me semblaient plus aussi pertinents qu'à l'époque. Après, le sujet a pas mal évolué en dix ans. Solution simple : rajouter un chapitre correspondant à la période. En plus, elle se prête à pas mal d'analyses nouvelles. C'est toujours intéressant. La moitié du chapitre a été simple à écrire, l'autre a pris plus de temps parce q

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Le silence des anneaux

 C'était un genre de malédiction : chaque fois que j'ai essayé de me mettre aux Anneaux de Pouvoir, j'ai eu une panne d'internet dans la foulée. Et comme je peux pas tout suivre non plus, et que sans m'avoir totalement déplu, les premiers épisodes ne m'avaient pas emporté, j'étais passé à autre chose. Finalement, j'ai complété la première saison. Je vous ai dit que j'étais toujours super en avance sur les série télé ? Genre j'ai fini The Expanse l'an passé seulement. Et donc, qu'est-ce que j'en pense ? On est un peu sur le même registre que Fondation . Des tas de concepts sont repris, d'autre sont pas forcément compris, et on triture la chronologie.   C'est compliqué par le fait que les droits ne couvrent que le Seigneur des Anneaux et ses appendices, une source forcément incomplète dès qu'on se penche sur les origines de ce monde. Le reste est zone interdite et les auteurs ont dû picorer dans des références parfois obsc

Nettoyage de printemps

 Il y a plein de moyens de buter sur un obstacle lorsqu'on écrit. Parfois, on ne sait pas comment continuer, on a l'impression de s'être foutu dans une impasse. C'est à cause de problèmes du genre qu'il m'arrive d'écrire dans le désordre : si je cale à un endroit, je reprends le récit plus tard, sur un événement dont je sais qu'il doit arriver, ce qui me permet de solidifier la suite, puis de revenir en arrière et de corriger les passages problématiques jusqu'à créer le pont manquant.  D'autres tiennent à des mauvais choix antérieurs. Là, il faut aussi repartir en arrière, virer ce qui cloche, replâtrer puis repartir de l'avant. Souvent, ça ne tient qu'à quelques paragraphes. Il s'agit de supprimer l'élément litigieux et de trouver par quoi le remplacer qui ne représente pas une contrainte pour le reste du récit. Pas praticable tout le temps, ceci dit : j'en parlais dernièrement, mais dès lors qu'on est dans le cadre d'

Sortie de piste

 Deux sorties culturelles cette semaine. C'est vrai, quoi, je ne peux pas rester confiner non stop dans mon bunker à pisser du texte. La première, ça a été l'expo sur les chamanes au musée du Quai Branly, tout à fait passionnante, avec un camarade belge. Je recommande vivement. Les motifs inspiré des expériences psychédéliques Les boissons locales à base de lianes du cru Les tableaux chamaniques Truc intéressant, ça s'achève par une expérience en réalité virtuelle proposée par Jan Kounen, qui visiblement n'est jamais redescendu depuis son film sur Blueberry. C'est conçu comme un trip et c'en est un L'autre sortie, avec une bonne partie de la tribu Lavitch, c'était le Dune part 2 de Denis Villeneuve. Y a un lien entre les deux sorties, via les visions chamaniques, ce qu'on peut rapprocher de l'épice et de ce que cela fait à la psyché de Paul Muad'dib. Par ailleurs, ça confirme ce que je pensais suite à la part 1, Villeneuve fait des choix d&#

Archie

 Retour à des rêves architecturaux, ces derniers temps. Universités monstrueuses au modernisme écrasant (une réminiscence, peut-être, de ma visite de celle de Bielefeld, il y a très longtemps et qui a l'air d'avoir pas mal changé depuis, si j'en crois les photos que j'ai été consulter pour vérifier si ça correspondait, peut-être était-ce le temps gris de ce jour-là mais cela m'avait semblé bien plus étouffants que ça ne l'est), centres commerciaux tentaculaires, aux escalators démesurés, arrière-lieux labyrinthiques, que ce soient caves, couloirs de service, galeries parcourues de tuyauteries et de câblages qu'on diraient conçues par un Ron Cobb sous amphétamines. J'erre là-dedans, en cherchant Dieu seul sait quoi. Ça m'a l'air important sur le moment, mais cet objectif de quête se dissipe avant même mon réveil. J'y croise des gens que je connais en vrai, d'autres que je ne connais qu'en rêve et qui me semblent des synthèses chimériqu

Da Rohonczi Code

C'est sans doute assez idiot, mais je me passionne en ce moment pour l'iconographie du Codex Rohonczi. Moins connu que le Manuscrit Voynich, c'est un de ces bouquins dont le texte a longtemps résisté à toute lecture (dans les deux cas, on a proposé des traductions assez prosaïques, que les aficionados des secrets et mystères rejettent parce que comme souvent, la solution du mystère est inférieure au mystère lui-même) (c'est ce que j'appelle le "Principe de Felt", du nom du clampin médiocre entré dans l'histoire sous le nom de "Gorge Profonde"). C'est de ce truc là que je vais parler Bref, tel quel, le Codex découvert en Hongrie est probablement une Histoire Sainte écrite dans un dialecte archaïque du roumain, avec un alphabet qui n'en est pas un (150 caractères, quand même) et date du XVIe siècle (mais est peut-être une copie d'un ouvrage plus ancien). Pour le coup, sans les illustrations à base d'auréoles, d'ailes

Werner Heisenberg

" L'univers n'est pas seulement plus étrange que nous le pensons, il est aussi plus étrange que nous pouvons le penser. " (Werner Heisenberg, 1901-1976) Heisenberg, en faisant avancer la science, lui porta aussi un bien mauvais coup. En effet, il formula le célèbre principe d'incertitude (dit aussi principe d'indétermination) qui porte son nom, et qui consomma le divorce entre le sens commun et la science de haut niveau, jetant les bases de la physique quantique. Après Heisenberg, la physique devint relativement inaccessible même à la vulgarisation, brassant des concepts difficiles à exprimer sans un solide bagage mathématique, et dont la formulation verbale était obligée de passer par des métaphores hardies comme celle du Chat de Shö… Shü… Shreude… Schrödinger, putain, voilà, j'ai réussi à l'écrire, à la fois mort et pas mort, un état que l'on ne retrouve guère dans le monde à échelle humaine que chez les papes en fin de règne et les dictateurs so