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Affichage des articles du 2016

Die, 2016, die !

Bon, vu le nombre de gens que 2016 a enterrés (dans le tas, des gens dont je me fichais un peu, mais aussi pas mal de gens que j'admirais beaucoup), il est peut-être temps d'enterrer 2016 à notre tour. Bon, tout n'a pas été négatif (à mon petit niveau, entre une petite nièce toute neuve, un premier roman, de belles rencontres, j'ai pas à me plaindre) mais même de mon petit point de vue y a eu des coups de grisou (des soucis de santé chez des très proches). Bref, il est temps d'effacer l'ardoise et de passer à autre chose. Même si les perspective ne sont pas mirobolantes et qu'elles évoquent même un trip encore plus de la même chose. Enfin, bon réveillon à tous et à l'an prochain !

Mes nuits sont plus belles que vos futurs

Ce qu'il y a de bien, avec l'insomnie (faut que ça ait un côté positif, hein, sinon ce serait déprimant), c'est que la cervelle y fonctionne à plein régime sans rien pour la déranger. Parce qu'à deux heures du mat', pas de téléphone qui sonne, pas de ménage ni de vaisselle à faire (le lave-vaisselle programmé s'en charge précisément à cette heure, et passer l'aspi c'est un coup à se faire démonter la tronche à coup de tabouret ikéa par les autres habitants de la maison ligués), et donc, quand on est trop éclaté pour lire, on coupe la lumière et on laisse les neurones divaguer. Le problème du procédé, c'est que le lendemain, en général, on a globalement tout oublié de ce à quoi on a pensé. Ou une fois bien réveillé, quand on n'a pas oublié, on a vite fait de se rendre compte que la machine à tourné à vide et n'a produit que du fumier. Et puis des fois, on se souvient, et le truc est pas mal. Et là, au lieu de se remettre au boulot (au choi

Le livre des rêves

C'est quand je suis tendu (quelqu'un a eu des soucis de santé assez lourds dans la famille, donc là ouais, j'ai été grave tendu) que je fais le plus de rêves idiots, quand j'arrive à dormir. Mais quand je parle de rêves idiots alors là c'est du  complètement con, d'une absurdité foncière qui me confond au réveil, des choses auxquelles je n'arrive même pas à trouver un sens aux détails les plus triviaux. Là, par exemple, j'ai rêvé d''une ancienne collègue avec laquelle j'ai bossé y a des années, et à qui je n'avais pas repensé depuis bien longtemps. C'était quelqu'un que j'appréciais, un peu fofolle, une personne rigolote avec laquelle j'ai eu plaisir à travailler. Dans mon rêve, je découvrais qu'en fait, quand elle n'était pas au boulot, elle écrivait des bouquins. Et que c'était elle, Preston Child. C'est là que ça devient absurde. Dans la réalité, je crois que j'ai jamais lu de ma vie un bouquin d

Le complot (ou quand le sot montre la Lune, le sage regarde dans les tuyaux)

C'est assez épatant, le nombre de théories du complot qui visent la conquête spatiale, et plus particulièrement la Nasa. Entre les tenants de la Terre Plate, ceux de l'Univers Electrique dans lequel la gravité n'existe pas, la vieille histoire selon laquelle Neil Armstrong ne serait jamais allé sur la Lune, les dissimulations de preuves extraterrestres orbitale, lunaires ou martiennes, on se demande pourquoi cette déjà vénérable institution s'en prend autant dans la gueule. Et puis, fort heureusement, Donald Trump nous donne la réponse avec l'absence de subtilité qui le caractérise. Merci, Donald. Car il a annoncé à la Nasa qu'elle avait mieux à faire que de perdre du temps avec des recherches sur le climat. C'est astucieux, hein ? On conteste les résultats des recherches et ensuite, sous prétexte que c'est contesté, on essaie d'empêcher la recherche d'obtenir des résultats. (Notons que la mère Pécresse essaie de nous faire la même sur les re

Trou Defective (saison 2)

Ayant passé pas mal de temps dans le train depuis une dizaine de jours, j'ai eu l'occasion, comme j'en parlais dernièrement, de regarder la série True Detective* , produite et écrite par Nic Pizzolatto, un auteur de polar dont j'ai un des bouquins sur ma pile depuis des mois. Tout le monde m'avait dit que la saison un était super. Et que la saison deux était pourrie. Je viens de m'enfiler les deux (huit épisodes chaque), et j'ai été enthousiasmé par la saison un. Scénario, acteurs, photographie, cadrage, tout y était épatant. Une enquête bien poisseuse sur un tueur en série jouissant au moins de complicités haut placées, le tout dans l'ambiance moite des bayous de Louisiane. Avec une charge malsaine qui la faisait flirter avec le fantastique, sans jamais franchir la ligne. Exercice brillant, donc. Auquel il était difficile de livrer une suite sans se planter. Sauf que la saison 2 n'est pas une suite, et emprunte complètement d'autres chemin

Trou defective

Bon, mon passage sur Bordeaux fut bref, mais intense. Seule ombre à la journée : on m'avait filé un billet de première classe, et je me suis retrouvé avec un vieux qui lisait l'Equipe en poussant de gros soupirs. Je ne sais pas si vous savez, mais les gens qui lisent l'Equipe dès le matin, ça me fait flipper grave. C'est pas naturel. Ça a un côté vraiment malsain, je trouve. Même pas le matin, d'ailleurs. C'est un peu comme un mec de Daesh, un buveur de Red Bull ou un type qui se taillade la bite au rasoir, on peut pas avoir de valeurs communes avec des gens comme ça. Du coup, j'ai fini le voyage à la voiture bar, c'était plus prudent, pour le repos de mon âme. Le reste de la journée fut très sympathique, et merci encore à la Zone du Dehors d'avoir accueilli mes vaticinations. J'ai profité du voyage de retour pour rattraper (un peu) mon retard en séries TV en avançant dans True Detective . Très impressionné par le travail du cadre et des lu

Et dire que j'aurais pu avoir le Nobel

Ah, déceptions que nous inflige un monde cruel, par le truchement des plus sympathiques coups de mains. J'étais convié comme vous le savez sans doute à une animation autour de Lovecraft. Y participait également un auteur qui, quand il n'écrit pas des bouquins, bosse dans la physique des particules. Comme j'ai le ciboulot qui surchauffe non stop, j'ai forcément, vous vous en doutez, tout un tas de foultitudes de théories qui me trottent dans les neurones, mais que je manque de l'équipement et, osons le dire, du niveau en maths pour valider ou infirmer. Il me fallait donc un spécialiste pour répondre à quelques questions. Comme j'en avais un sous la main (je lui avais demandé auparavant par mail si ça ne l'embêtait pas de m'éclairer, ce qu'il avait fort aimablement accepté), j'ai dévoilé mes batteries. Bon, à moins qu'il soit fourbe et qu'il garde ma piste pour lui, je me suis fourvoyé. Les perturbations du champs scalaire de Higgs au p

Dessert qui tue

Il vous reste une galette pour fajitas et vous n'avez plus de bidoche et de poivrons ? Qu'à cela ne tienne, voilà un petit dessert vite fait bien fait qui vous fera péter le compte de calories et vous permettra d'adresser un gros doigt métaphorique aux docteurs Dukon et consorts. Tartiner un peu de beurre, saupoudrez de cassonade, et mettez une barre de chocolat (ou deux). Dans un récipient à part, délayez deux cuillers à soupe d'ovomaltine et deux cuillers à soupe de lait en poudre dans l'équivalent une cuiller à soupe d'eau bouillante. Nappez vos barres de chocolat avec la patouille obtenue. Repliez votre galette. Passez trente secondes au micro-onde. Enjoy.

Miracle de Noël

Dans la série "ça paye d'être raisonnable", je trainais mes bottes dans une librairie qui vend de l'occase et de la vieillerie, comme ça m'arrive souvent. Mon regard a été attiré par un recueil d'un illustrateur de la Belle Epoque que j'apprécie. Mais le prix du truc était dissuasif. Pas si élevé que ça, ceci dit, mais pas raisonnable en ce moment. En octobre, je l'aurais pris sans hésister, par exemple. Au prix d'un effort de volonté qui m'emplit d'une fierté sans borne, tel le pochetron qui repose une bouteille sans en dépuceler le goulot, j'ai reposé le bouquin. Et j'ai continué à fureter. Et dans un bac, j'ai déniché pour même pas une poignée d'Euros un exemplaire des Chants de Guerre et de Mort, de Robert E. Howard. Bouquin que je n'avais eu qu'une fois entre les mains en vingt ans, et qui est à peu près introuvable. Et que j'ai eu pour rien. (bon, c'était pas l'édition illustrée, mais même l'

Da Rohonczi Code

C'est sans doute assez idiot, mais je me passionne en ce moment pour l'iconographie du Codex Rohonczi. Moins connu que le Manuscrit Voynich, c'est un de ces bouquins dont le texte a longtemps résisté à toute lecture (dans les deux cas, on a proposé des traductions assez prosaïques, que les aficionados des secrets et mystères rejettent parce que comme souvent, la solution du mystère est inférieure au mystère lui-même) (c'est ce que j'appelle le "Principe de Felt", du nom du clampin médiocre entré dans l'histoire sous le nom de "Gorge Profonde"). C'est de ce truc là que je vais parler Bref, tel quel, le Codex découvert en Hongrie est probablement une Histoire Sainte écrite dans un dialecte archaïque du roumain, avec un alphabet qui n'en est pas un (150 caractères, quand même) et date du XVIe siècle (mais est peut-être une copie d'un ouvrage plus ancien). Pour le coup, sans les illustrations à base d'auréoles, d'ailes

Saturday Night Terror

Un petit générique, à chanter sur l'air de La Croisière s'Amuse : Lovecraft, exciting and new Come aboard. We're expecting you. Lovecraft, fear's strangest reward. Let it flow, it floats back to you. The Lovecraft soon will be making another run The Lovecraft promises madness for everyone Set a course for insanity, your mind on a new abyss. And Lovecraft will hurt anyone It's an open mouth on a ghastly shore. It's Lovecraft! Welcome abord It's Lovecraft! Et tout ça pour annoncer ce samedi une grande soirée Lovecraft, à partir de 17 heures au Gibert de Barbes, 13-15 Boulevard Barbes, Paris 18. Seront présents, outre votre serviteur, les excellents Raphael Granier de Cassagnac, Nicolas Fructus et peut-être Thomas Day, tout ça pour causer Contrées du Rêve, tentacules et indicibilités diverses (oui, il y a beaucoup d'actes d'indicibilité, chez Lovecraft).

Il ferait beau voir aux Portes de corne et d'ivoire…

J'ai rendu dernièrement un texte qui a été un peu compliqué à accoucher. Il s'agissait d'une nouvelle destinée à une anthologie sur le thème du rêve. Par certains côtés et pour certains passages, l'écriture en a été paradoxalement facile : si vous me lisez depuis longtemps, vous avez déjà dû tomber sur ces textes un peu absurdes où je vous raconte mes rêves, et vous savez donc qu'ils sont parfois très riches de paysages et de lieux. J'ai donc exploité sans vergogne ce fond onirique personnel, et cela a donné quelques descriptions que je crois belles et poétiques. Le gros problème, quand on écrit le rêve, mais qu'on est également censé livrer un texte qui se tienne et qui dépasse le côté surréaliste d'une recension d'aventures  nocturnes, c'est que la logique de l'écriture et celle du rêve coïncident rarement.  D'ailleurs, étymologiquement, le mot "logique" renvoie au langage articulé. Les rêves procèdent de représentations bea

Einstürzende Mecha Nihon Go

Ça fait plusieurs jours que j'avais envie de vous asséner un texte sur la perte de légitimité des politiques, leur démonétisation foncière, en prenant comme exemple probant la mayonnaise Macron que les médias tentent de monter avec une absence de subtilité qui forcerait l'admiration si elle n'horrifiait pas par son cynisme intégral. En parallèle, la primaire RPR UMP LR signe l'incapacité à faire émerger une figure d'auctoritas (au sens latin du terme) indiscutable : Juppé est celui qui en semble le moins loin, mais ça présuppose d'oublier la façon dont il avait été sorti à coups de pompes au cul il y a une petite vingtaine d'années, sans même parler de son casier. Et à Gauche, n'en parlons même pas. La récente réponse de Cazeneuve sur le fichier nazi des gens honnêtes, dans laquelle il expliquait doctement qu'il ne pouvait pas être détourné de ses objectifs premiers par un gouvernement malintentionné, et que de toute façon les gens n'avaient q

Prochainement dans les bacs

Le bouquin ne sort qu'au printemps (et d'ici là, faut que je le termine, ce serait mieux) mais les impératifs de la diffusion font qu'on me réclame toutes sortes d'infos sur lui pour le catalogue et tout le bastringue. Donc, voilà quelques infos sur mon prochain roman . Comme ça on est dans l'officiel et je ne vous prendrai pas par surprise quand il sera en librairie. Il s'intitulera : L'île de Peter Et voilà la quatrième de couverture que j'ai proposée. Je ne sais pas encore si c'est définitif, mais elle me plaît bien : « Tout bien considéré, vous avez eu de la chance dans votre malheur. Vous avez échoué sur cette île-ci, et pas sur celle où les enfants se transforment en ânes, ni celle où les marins deviennent des cochons. Y avez-vous pensé à ça, capitaine ? » Qui est ce vieux marin qui traîne sa dégaine dans les rues de l'East Village à la recherche d'herbes médicinales très particulières et pourquoi Joab, le caïd du

Nikolavitch en tournée près de chez vous

Vu que je vais pas mal bouger dans les semaines à venir, il est peut-être temps de faire un point de mes prochaines conférences et signatures. Samedi 26 novembre, je dédicacerai Eschatôn toute la journée aux Rencontres de l'Imaginaire de Sèvres, c'est au SEL, sur la grande avenue. Vendredi 2 après-midi et dimanche 4 décembre toute la journée, je signerai Les Dieux de Kirby au Salon des Ouvrages du la BD, à la Halle des Blancs Manteaux, 48 rue vieille du Temple à Paris (c'est derrière Beaubourg). Samedi 3 à partir de 17 heures, je participe à une rencontre autour de Lovecraft au Gibert du 15 Boulevard Barbès à Paris. Mercredi 7 décembre, il devrait y avoir une séance de signatures à la librairie La Zone du Dehors à Bordeaux (je dois y participer à une table ronde, et on va y adosser une dédicace). Y a encore des détails à régler, genre l'horaire, mais voilà, ça devrait se faire. Dimanche 11 décembre, je serai présent avec les Moutons électriques aux Galactic Da

Le problème, ce n'est pas la connerie, c'est de l'ériger en système

Je n'ai pas voulu réagir à chaud sur l'élection de Trump aux Etats-Unis. Bien sûr que je suis horrifié : mon critère le plus simple, en ces matières, c'est "est-ce que je serais capable de bosser avec un mec comme ça sans avoir envie de lui coller des pains dès la première semaine ?" Bon, Trump, c'est typiquement le genre de type qui me conduirait à tenir la première matinée, puis à filer à la DRH pour mettre immédiatement fin à la période d'essai (rigolez pas : la seule fois où j'ai tenu 5 jours avec un guignol pareil dans une boîte, c'est parce que j'avais vraiment besoin des ronds) (et là fois suivante où j'ai eu un cas dans le genre, j'ai décidé que le besoin de ronds n'excusait pas tout)(je peux bosser sans aucun problème avec des cons, pas avec des cons arrogants, fiers de leur ignorance et méprisant par principe toute interrogation sensée)(ça doit être pour ça que je suis pas ministre, tiens). Bref. La leçon à tirer, en l&#

Ils se fichent de nous

Le "fichier monstre" des papiers d'identité avance pesamment vers le réel qu'il va tenter d'enserrer dans ses griffes comme le python s'enroule autour de l'innocent agneau qui pour le coup ne s'appelle plus Pascal mais Méchoui*. La population s'inquiète à juste titre de cette évolution, surtout qu'elle est à présent proposée par un camp politique qui s'y était opposé farouchement la dernière fois que la Bête avait pointé le bout de sa truffe immonde de gestapiste aviné au schnapps. Et, avec l'absence ostensible d'élégance et le mépris qui le caractérisent, le Sinistère de l'Intérieur balaye large toutes les critiques, même celles venant des propres rangs de son gouvernement. Mais on finit par être habitués à ce genre de serrages de vis sécuritaires, on a eu assez d'excités des coups de menton au pouvoir ces dernières années. Ce qui me rassure, là-dedans, c'est que la bureaucratie française est par construction inca

Souvenirs du futur

Dans la petite brochette de blogs qui s'affichent dans la marge de celui-ci, je ne saurais trop encourager les amateurs de belles images à aller faire un tour sur celui de mon vieux comparse Toni Fejzula , qu'on a revu dernièrement dans les bacs avec le très joli Veil sorti en VF chez Delcourt et qui semblent mitonner d'autres choses que personnellement j'attends de pieds ferme. Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, Toni et moi avions commis il y a quelques années un album de SF, Central Zéro, dont je reste encore à ce jour très fier. Petit florilège :

Relativisons avec Cüneyt Arkin

Ayant découvert avec horreur qu'un de mes vieux articles mis en ligne il y a des années, puis réuploadé suite au naufrage du vieux forum de Superpouvoir avait perdu toute son iconographie*, je me suis dit qu'il fallait y remédier. Et donc, revoici pour vos yeux ébahis et sous un tonnerre d'applaudissement ma critique d'un superbe film de capes et d'épées turc. Le Star Wars Turc n'était qu'un épiphénomène particulier dans l'immense et tentaculaire carrière du plus grand héros d'action anatolien de tous les temps : l'immense Cüneyt Arkin ! Alors que la politique de nos jours semble essentiellement consister à pointer du doigt l'autre, dans sa culture et même sa civilisation, pour se goberger d'une illusoire supériorité basée sur des clichés rassis, j'ai décidé qu'il serait amusant de voir les clichés que véhiculent à propos de l'occident chrétien d'autres peuples avec lesquels les rapports sont parfois conflictuels.  

La bibliothèque de Bordel

Dans la série "petites irritations absurdes qui vous pourrissent bien la tête", je vous parlerai aujourd'hui non pas de la mycose, mais du bouquin perdu. Mais revoyons l'action au ralenti. L'autre jour, m'avisant que le fond d'une de mes étagères à bouquins était en train de lâcher, j'ai entrepris de la vider et de la réparer. Et comme dans mon foutoir les trucs tiennent par l'opération du Saint Esprit et la géométrie subtile qui me permet de les appuyer les uns sur les autres, cela m'a obligé à en vider une deuxième (et j'en ai profité pour la retaper aussi, parce que si son fond à elle n'avait pas encore lâché, il s'en fallait néanmoins de peu). Avec ma pratique systématique de l'optimisation spatiale par double (voire triple) rayonnage, je vous laisse imaginer la quantité de bouquins que ça pouvait représenter, posés en piles branlantes dans mon salon et mon bureau. Un spectacle apocalyptico-gastonnesque de première magni

Zombie zombie la mouche

Il a fallu sortir un peu tard pour un rendez-vous toubib, puis faire quelques courses. Je dis un peu tard, parce qu'avec le changement d'heure il fait nuit noire super tôt, maintenant. Et comme le toubib en question est à l'autre bout de la ville, on s'est tapé une petite demi-heure de marche dans le noir avec la petite dernière, à compter les étoiles quand on en voyait (et j'en vois de moins en moins, parce que l'éclairage urbain dans tous les sens, ça me nique les yeux d'une force). Et on s'est rappelé en croisant des individus louches que oui, c'était ce soir Halloween. Ma cervelle est ainsi faite que j'en ai causé ces jours derniers, mais que j'avais pas tilté que c'était aujourd'hui (c'est tout moi, ça :ça me fait pareil avec mon annive). Question qui se pose, quand on croise un fox terrier avec un foulard couleur citrouille : est-ce un vrai chien, ou un chat qui fait le guignol et a enfilé un costume ? Oui, la petite d

En passant par l'Halloween avec mes gros sabots

Je n'ai jamais été un gros consommateurs de films d'horreur. C'est sans doute un genre qui, chez moi, marche mieux en littérature. Lovecraft et Barker m'ont mis la tête et les nuits à l'envers plus qu'à leur tour. Sans doute parce qu'ils suggéraient énormément en allant gratter dans des coins vraiment inquiétants et dérangeants. (alors que King m'emmerde assez globalement). Au cinéma, j'ai plus de mal. Sans doute parce que c'est plus direct, et qu'il faut des réalisateurs vraiment doués pour passer par la pure suggestion de façon vraiment efficace. Ce que j'appelle l'effet ballon, en référence à la scène du ballon dans le couloir, dans Shining , qui arrive à mettre très mal à l'aise avec zéro effet. Les films qui parviennent à me faire cet effet-là, j'adore. Mais ils sont peu nombreux. Après, si je ne dédaigne pas les trucs gores et sanguinolents, je n'en pense pas grand-chose. Leur "shock value" s'émouss

Chants d'Halloween

Vu que ça va être Halloween, et donc que tous les français se doivent maintenant de célébrer cette fête, vu que c'est la version moderne de celle de Samain, et donc un truc de Celtes et de Gaulois, eh oui, et donc obligatoire pour des raisons évidentes d'identité ancestrale et nationale, j'appelle à la barre Gérard Lenorman, qui n'est probablement pas un bon patriote, parce qu'on le sait tous, les Normands n'ont pas des ancêtres gaulois mais barbares venus du Nord-Est, des pillards qui ont opéré un grand remplacement avec la complicité d'un état en déréliction, dont le représentant était à l'époque Charles le Simple, un "roi normal", donc, comme son surnom l'indique. Allors que Gérard avait porté haut et fort jadis l'étendard de l'exception culturelle française en brocardant dans une de ces célèbres chansons un non moins célèbre film de Steven Spielberg, le voilà qui revient en s'attaquant à la fête d'Halloween (et probablem

Where no one has gone before ? En vrai ?

J'ai enfin vu le dernier Star Trek , comme d'hab avec un poil de retard. Et comme d'hab avec ces Star Trek non pas nouvelle génération, mais nouvelle formule, j'ai des sentiments vachement mitigés. Y a plein de trucs que j'adore : les acteurs sont très bien, l'interaction entre personnages fonctionne nickel (le tandem Spock/McCoy, par exemple, est un classique qu'on retrouve toujours avec plaisir) et surtout, y a des caisses de sense of wonder . Du coup, comme avec les précédents, j'ai passé un bon moment. Et puis y a les trucs qui me gênent plus, comme le scénario assez convenu quand même, les scènes d'action/catastrophe déjà vues, les enjeux un peu faciles. Le scénario multiplie d'ailleurs les "fusils de Tchekov" prévisibles, (gadget alien, moto, radio) mais n'en file aucun à ce pauvre Pavel. Rien de tout ça ne torpille le film, soyons clairs, mais on se dit que bon, ça aurait pu mériter un peu plus d'affinage : rien que

Guy Lux, Fiat Lux et Fiat Uno sont dans un bateau

Dans la série des petites questions de logique qui me font marrer, en une époque où le fondamentalisme fait son grand retour, accompagné d'une lecture littérale des textes, j'en ai une à vous soumettre. Dans la Genèse, Dieu crée le monde et tout ce qu'il contient et l'entoure sur un mode itératif. Dieu dit "que la lumière soit", et la lumière fut, vous connaissez la chanson. Parfois, il sculpte les choses en soufflant dessus : le mot pour "souffle" et "esprit" sont exactement le même à l'époque, et donc quand "l'esprit de Dieu se meut à la surface des eaux", on peut le lire comme quelque chose de bien tempêtueux. Et l'équivalence "souffle / esprit" se retrouve au moment où Dieu confère une âme à l'Homme en lui soufflant dans les narines. Donc la question est la suivante : si Dieu crée le monde par la parole, en nommant donc les choses… et qu'il demande ensuite à l'Homme de nommer tous les anim

Dry bones

J'ai appris un truc rigolo, aujourd'hui… Vous avez sans doute déjà vu ces photos très impressionnantes des cimetières d'avions dans l'Arizona et le Nevada, ces coins de désert où l'US Air Force range les zincs de réforme. On pourrait croire qu'elle aurait meilleur temps de les envoyer à la casse, mais non, elle les parque pour certains depuis des décennies. Parfois, les machines sont finalement remises en état, d'autres sont cannibalisées pour récupérer des pièces détachées qui ne se font plus (il paraît que ça couvre largement les frais de stockage, d'ailleurs), mais globalement le tout est laissé à pourrir. Si ça vous intéresse, il y a une très belle séquence là-dessus dans le film Baraka , de Ron Fricke (qui avait été le directeur de la photo sur Koyaanisqatsi et a poursuivi dans le même esprit). Mais pourquoi ces décharges aériennes ? Peur de laisser des secrets filer dans la nature, ou de voir des avions récupéré par des puissances pas am

Illumination matutinale

En fait, c'est en regardant les infos l'autre jour que je me suis avisé d'un truc que je crois fondamental : La compétence de base que l'homme politique doit maîtriser en tout premier lieu, ce n'est ni la capacité à gérer des dossiers de façon intelligente, ni la connaissance des sujets dont il parle, ni la diplomatie, ni l'éthique, ni la délicatesse, ni le respect de la fonction, ni la retenue, ni le talent. Si nos hommes politiques disposaient de ces capacités là, je crois que ça se saurait. En fait, la seule compétence particulière que je leur ai remarqué, c'est la capacité à s'emmerder pendant des heures. Regardez les infos, et comptez le genre de cérémonies à la con qu'ils doivent se fader à longueur de temps : hommage au collègue parti trop tôt, hommage aux victimes de telle ou telle catastrophe, inauguration de machin inutile dont ils ne comprennent pas la fonction, en dehors de recaser les copains dans des sinécures, réunions inter-truc o

Le point trad d'octobre

Pas mal de traductions continuent à sortir avec ma signature quelque part dans les crédits. Donc, je fais le point sur les plus récentes. Ce mois-ci, deux Warren Ellis chez Urban Comics : la suite de Trees , et surtout la réédition de ses vieux Stormwatch , série absolument fondatrice qui mêle politique, super-héros, SF et mauvais esprit. La quintessence d'Ellis, donc. Et toujours chez Urban, la suite de Batman et Robin . Le mois prochain, toujours chez Urban, il y a la suite de Flash. Chez Delcourt, Genius , un petit polar sympa sur une révolte des quartiers, puis la suite de Spawn Renaissance et le tome 5 de Star Wars Classics avec une chouette période de la série sous les crayons de Walt Simonson. Chez Glénat, Shame, la trilogie de la honte est un chouette conte peint par Bolton. Le troisième Drifter sort bientôt, et le mois prochain il y a l'intégrale des strips de  Betty Boop (strip au sens de bande dessinée, bande de voyous voyeurs !) dont j'ai assuré t

Mars, the bringer of war

Ah, vous les avez cliqués, mes liens idiots d'hier, hein, bande de grands malades. C'était fait pour. C'est le "régime infaillible" qui vous a le plus motivés, je note. Faut dire que c'était le premier lien, donc après vous aviez pigé le truc. mais y a eu des clics sur tous les autre quand même. J'aurais dû monétiser le blog, tiens, ça m'aurait payé un pack de bières ou deux. Je note que celui qui vous a le moins motivé, ce sont les "orgies romaines de Ciotti". Ça se comprend. On préfère ne pas savoir, hein ? Mais il a été cliqué quand même. Petits coquins, va. Bref. C'est même pas de ça que je voulais vous causer aujourd'hui, mais de la présentation des projets martiens d'Elon Musk. Il annonce un lanceur pharaonique (550 tonnes de charge utile), des chiffres étonnants (trois mois de voyage aller, contre six actuellement), un projet en l'état difficilement croyable, d'autant que le calendrier prévoit un premier vol d

La huitième photo vous laissera sur le cul

Ça faisait une paye que je n'avais pas repris les transports. Depuis mon retour de vacances, y a bien un mois, je n'ai quasiment pas fait de longs trajets, claquemuré que j'étais dans mon bunker pour y pisser du texte. Depuis le temps que vous me lisez, vous connaissez le topo. Là, deux trois courses à faire sur Paris, le genre de trucs que je ne pouvais pas récupérer dans mon patelin ni dans les patelins adjacents. Donc RER, métro, changements, tout le bastringue. Et j'avais beau avoir emmené de la lecture ( Neutron Star, un vieux recueil de nouvelles de SF par Larry Niven), je n'ai pas pu m'empêcher de regarder ce qui se passait autour de moi. Les gens. Ce qu'ils font, la façon dont ils sont attifés, tout ça. Et de temps en temps, je glisse un œil pour voir ce que les gens fond avec leur téléphone. Souvent, c'est de la causerie sur SMS. D'autre fois, des jeux (pas vu de Pokemon Go, mais un métro en mouvement me semble pas le meilleur endroit p

Délivrez les livres

Toujours en quête d'info et de doc, je suis devenu un gros consommateur de bibliothèques virtuelles. Google et d'autres ont en effet numérisé un fonds documentaire considérable. Pour quelqu'un comme moi, c'est pain béni, surtout que pas mal de bibliothèques universitaires y sont passées. Et ce genre d'institution est très fourni. Il y a juste un petit hic. Sur le matos en anglais, tout va bien. Le scan a été fait proprement, et le fichier de reconnaissance de caractères en général relu. C'est dans les autres langues que c'est souvent pénible. Parce qu'il n'y a personne pour relire ces bouquins scannés en masse, et comme le traitement est automatisé, le logiciel d'OCR est souvent paramétré par défaut. Et n'identifie donc pas correctement les caractères accentués. Les bouquins sont donc totalement inutilisables. Tout ce boulot de Romain, dont on nous a rebattu les oreilles, pour que dalle. Alors, je suis méchant, les bouquins sont aussi dis

Et ça leur fout la gaule, de dire des conneries, vous croyez ?

Ah, c'est beau quand ceux qui ont piétiné De Gaulle se réfèrent aux Gaulois comme carte Joker. Mais revoyons l'action au ralenti. Ces derniers temps, des candidats à la Candidature ont dégoisé sur l'Histoire de France, la façon dont on l'enseigne, et ses éléments les plus iconiques. Pour l'un de ces tristes sires, que nous appellerons Droopy pour ne pas lui faire une pub qu'il ne mérite pas, il ne faut surtout pas enseigner le doute en matière d'Histoire et le remplacer par une doxa qu'on devine conforme à un agenda politique conservateur. Sachant que le doute constructif est à la clé de la profession d'historien, une telle proposition est en soi une négation de l'Histoire dans ce qu'elle est fondamentalement. Pour l'autre, que nous appellerons Little Nick, le fait de devenir Français impliquerait directement de reconnaître les Gaulois comme ses ancêtres. Comme lui-même est encore moins gaulois que moi, je ne sais pas s'il fau