Accéder au contenu principal

So hotte

On m'a fait remarquer dernièrement que je me faisais un peu rare. Bon, l'année s'est terminée sur les chapeaux de roue en termes de boulot : des traductions, la réalisation du deuxième chapitre de Projet Tentacules (c'est pas le vrai titre, hein) (au passage, si quelqu'un sait à quoi ressemblait Halloween en 1926, et si même ça se fêtait, n'hésitez pas à me tenir au jus), les relectures d'Eschatôn Diakonoï... Bref, je chôme pas.

Et puis bon, vu que maintenant, rien que le fait d'éternuer de travers peut tomber sous le coup d'une accusation d'apologie du terrorisme, je me méfie de ce que je raconte.

Du coup, je vais parler de mes dernières lectures du mois écoulé. Si ça se trouve, ça vous donnera des idées pour les cadeaux de dernière minute aux copains.

Enfin mis le nez dans le bouquin de Gleick sur la Théorie du Chaos. C'est un classique, dont tellement d'éléments ont été diffusés par ailleurs que j'avance en terrain relativement connu, mais l'avantage c'est que là, tout est remis en séquence et en perspective.

Enfin lu Jurassic Park, de Crichton, le bouquin qui a inspiré vous savez quoi. C'est pas mal. Je suis pas client des grosses astuces de thriller et des gros clichés du genre (punaise, ça se sentait dans le film, mais de ce point de vue là, le bouquin est encore pire, c'est cliché sur cliché) mais y a aussi plein de chouettes idées, et c'est rigolo de voir de quelle façon les films ont picoré dedans, et de voir comment telles scènes, recontextualisées, se sont retrouvées dans le 2, ou quels bouts d'éléments assemblés dans le récent truc avec Chris Pratt (film globalement très con, malgré quelques idées très intelligentes). Faudra que j'essaie de toper la suite, le Monde Perdu, pour voir ce que ça raconte.

Relu tous les Fantastic Four de John Byrne. Il m'en manquait quelques uns que j'ai récupérés dernièrement, et du coup, là aussi je me suis tout relu en séquence et à la file. C'est toujours curieux, Byrne, une succession d'idées brillantes (Kristoff, le procès de Galactus), d'idées sympas (She-Hulk et Wyatt Wingfoot) et d'idées très con (le retour de Jean Grey, Tante Pétunia). Mais bon, ça se lit encore très bien, contrairement aux FF de Hickman où là, j'y arrive vraiment pas. (par contre, les épisodes récents de James Robinson sont vachement bien, et signent pour moi le vrai retour de l'auteur de Starman et de Golden Age) (il sort enfin de l'ornière karmique dans laquelle l'avait foutu son scénar pour le film LXG).

Enfin mis le nez dans La Forêt des Mythagos, grand cycle de fantasy de Robert Holdstock, qui m'effrayait un peu et que je n'avais dès lors pas encore abordé. C'est très subtil, très élégant, et ça tourne autour de plein de thèmes qui m'ont toujours fasciné, comme la construction d'un mythe, l'appropriation et la rétroaction des archétypes. Dit comme ça, ça a l'air sec, mais en fait c'est brillamment mis en scène.

Je suis en plein dans La fille automate de Paolo Bacigalupi, qui a eu des prix Hugo et Nebula en pagaille et qui m'avait été vivement conseillé à la bibliothèque. C'est presque du cyberpunk dans le traitement, mais du cyberpunk passé à la moulinette des préoccupations environnementales. On a les mêmes concepts de dissolution nationale (avec ici un petit pays qui résiste) et de pouvoir aux grandes entreprises. Sauf qu'ici, après un désastre écologique lié aux OGM et après la montée des océans, l'enjeu ce n'est plus le contrôle des réseaux, mais celui des souches génétiques. C'est blindé de superbes idées, et c'est très actuel dans les préoccupations. Je ne connaissais pas cet auteur, mais je vais regarder de plus près ce qu'il fait.

Bon, voilà voilà. Joyeux foie gras à tous (ou tout autre poison de votre choix, le saumon est également de mise en cette saison, bien sûr).

Commentaires

artemus dada a dit…
Les "Mythagos", c'est très fort, le premier roman (et la nouvelle qui avait été écrite avant) m'a mis une belle claque.
La suite est du même tonneau.

Et joyeux foie gras de morue à toi aussi.
Odrade a dit…
AaahhOUI ! Les Mythagos, c'est magnifique. Je dirais MA deuxième série adorée (dans le sens anglais), après Dune.
Riche de chez riche.
Tapluka lire la Déesse Blanche ¦oD

biz de Fêtes à toizossi.
O.
CathyBenod a dit…
Contente que La fille automate te plaise. Bacigalupi a fait plusieurs autres livres, dont un recueil de nouvelles qui s'appelle La fille flûte, qu'on a à la bib et qui avait de bonnes critiques. Il a fait aussi pas mal de trucs en jeunesse/ado, mais qui ont moins l'air d'enthousiasmer les foules.
Ça a l'air chouette La forêt des myhtagos. Je rajoute ça à la longue liste des livres que j'aimerais bien lire un jour quand j'aurai le temps.
Alex Nikolavitch a dit…
PS : j'avais détesté les FF de Kirkman au départ, et je me suis aperçu qu'avec les crossovers et mini séries dédiées, j'avais pris le truc en route et qu'il me manquait de sacrées billes.

Sur le conseil d'un pote, j'ai tout relu dans l'ordre et ça tient en effet bien mieux que ce que j'avais pensé au départ.

Posts les plus consultés de ce blog

Back to back

 Et je sors d'une nouvelle panne de réseau, plus de 15 jours cette fois-ci. Il y a un moment où ça finit par torpiller le travail, l'écriture d'articles demandant à vérifier des référence, certaines traductions où il faut vérifier des citations, etc. Dans ce cas, plutôt que de glander, j'en profite pour avancer sur des projets moins dépendants de ma connexion, comme Mitan n°3, pour écrire une nouvelle à la volée, ou pour mettre de l'ordre dans de vieux trucs. Là, par exemple, j'ai ressorti tout plein de vieux scénarios de BD inédits. Certains demandaient à être complétés, c'est comme ça que j'ai fait un choix radical et terminé un script sur François Villon que je me traîne depuis des années parce que je ne parvenais pas à débusquer un élément précis dans la documentation, et du coup je l'ai bouclé en quelques jours. D'autres demandaient un coup de dépoussiérage, mais sont terminés depuis un bail et n'ont jamais trouvé de dessinateur ou d

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

 Retravailler un essai vieux de dix ans, c'est un exercice pas simple. Ça m'était déjà arrivé pour la réédition de Mythe & super-héros , et là c'est reparti pour un tour, sur un autre bouquin. Alors, ça fait toujours plaisir d'être réédité, mais ça implique aussi d'éplucher sa propre prose et avec le recul, ben... Bon, c'est l'occasion de juger des progrès qu'on a fait dans certains domaines. Bref, j'ai fait une repasse de réécriture de pas mal de passages. Ça, c'est pas si compliqué, c'est grosso modo ce que je fais une fois que j'ai bouclé un premier jet. J'ai aussi viré des trucs qui ne me semblaient plus aussi pertinents qu'à l'époque. Après, le sujet a pas mal évolué en dix ans. Solution simple : rajouter un chapitre correspondant à la période. En plus, elle se prête à pas mal d'analyses nouvelles. C'est toujours intéressant. La moitié du chapitre a été simple à écrire, l'autre a pris plus de temps parce q

Le dessus des cartes

 Un exercice que je pratique à l'occasion, en cours de scénario, c'est la production aléatoire. Il s'agit d'un outil visant à développer l'imagination des élèves, à exorciser le spectre de la page blanche, en somme à leur montrer que pour trouver un sujet d'histoire, il faut faire feu de tout bois. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Les canaux du Mitan est né d'un rêve, qu'il m'a fallu quelques années pour exploiter. Trois Coracles , c'est venu d'une lecture chaotique conduisant au télescopage de deux paragraphes sans lien. Tout peut servir à se lancer. Outre les Storycubes dont on a déjà causé dans le coin, il m'arrive d'employer un jeu de tarot de Marseille. Si les Storycubes sont parfaits pour trouver une amorce de récit, le tarot permet de produite quelque chose de plus ambitieux : toute l'architecture d'une histoire, du début à la fin. Le tirage que j'emploie est un système à sept cartes. On prend dans

Vlad Tepes, dit Dracula

" Vous allez vous manger entre vous. Ou bien partir lutter contre les Turcs. " (Dracula, 1430 -1476) Dracula... Le surnom du prince des Valaques est devenu au fil du temps synonyme d'horreur et de canines pointues, principalement sous l'impulsion d'un écrivain irlandais, Bram Stoker, qui le dégrada d'ailleurs au point de le faire passer pour un comte, un bien triste destin pour un voïévode qui fit trembler l'empire qui faisait trembler l'Europe chrétienne. Tout se serait pourtant bien passé s'il n'avait pas été élevé à la cour du Sultan, comme cela se pratiquait à l'époque. En effet, il fut avec son demi-frère Radu otage des Turcs, afin de garantir la coopération de la famille, son père Vlad Dracul étant devenu par la force des choses le fantoche de l'envahisseur (le père se révolta pourtant et y laissa la vie. Mircea, le grand-frère, tenta le coup à son tour avec le même résultat. il est intéressant de noter que les otages

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Banzaï, comme disent les sioux dans les films de cape et d'épée

Hop, pour bien finir le mois, un petit coup de Crusades, tome 3 (non, on n'a pas encore déterminé le titre de l'épisode à ce stade). C'est toujours écrit par Nikolavitch (moi), Izu (lui) et dessiné par Zhang Xiaoyu (l'autre*). *je dis l'autre, parce qu'il existe aussi une Zhang Xiaoyu qui est un genre de star de l'internet en Chine pour des raisons de photos dévêtues, si j'ai bien tout compris)

Super-traumas de destruction massive

On le sait tous, pour peu qu'on ait un peu mis le nez dans les illustrés racontant les aventures de l'un ou l'autre super-slip combattant au nom de la vérité, de la justice ou de quoi que ce soit du même genre : leur origine est généralement lié à un traumatisme personnel plus qu'à l'obtention des pouvoirs. Pas de Spider-man s'interrogeant sur ses responsabilité sans la mort de l'Oncle Ben. Pas de Batman en croisade, sacrifiant sa vie dorée de milliardaire à une guerre sans fin sans l'agression subie par Thomas et Martha Wayne. Pas de Billy Butcher sans le viol de Rebecca et ses conséquences. (oui, bon, Butcher n'est pas exactement un super-héros, je sais). Pas de Docteur Strange sans la perte de sa dextérité de chirurgien qui l'a conduit à chercher des solutions drastiques et irrationnelles et à se remettre totalement en question sur le plan personnel. Pas de Wolverine en quête de lui-même sans les tripatouillages du projet

Nietzsche et les surhommes de papier

« Il y aura toujours des monstres. Mais je n'ai pas besoin d'en devenir un pour les combattre. » (Batman) Le premier des super-héros est, et reste, Superman. La coïncidence (intentionnelle ou non, c'est un autre débat) de nom en a fait dans l'esprit de beaucoup un avatar du Surhomme décrit par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra . C'est devenu un lieu commun de faire de Superman l'incarnation de l' Übermensch , et c'est par là même un moyen facile de dénigrer le super-héros, de le renvoyer à une forme de l'imaginaire maladive et entachée par la mystique des Nazis, quand bien même Goebbels y voyait un Juif dont le S sur la poitrine signifiait le Dollar. Le super-héros devient, dans cette logique, un genre de fasciste en collants, un fantasme, une incarnation de la « volonté de puissance ».   Le surhomme comme héritier de l'Hercule de foire.   Ce n'est pas forcément toujours faux, mais c'est tout à fait réducteu

Nécrologie ou résurrection

 Hasard du calendrier, voici que ressurgit d'outre-tombe un personnage mort-vivant apparu dans un récit de Spawn, le "Necrocop", créations frankensteinienne de savants fous cherchant à créer un Spawn qu'ils pouvaient contrôler. Ce qui était sans doute illusoire, vu que les créateurs du vrai Spawn n'ont jamais pu contrôler leur propre mort-vivant. Back to the retour (Dans Scorched : L'Escouade Infernale tome 3) Bref. Pourquoi j'en parle ? Parce que derrière les savants-fous, il y avait des auteurs. Les vrais créateurs du personnage, ce sont Jeff Porcherot (alias Arthur Clare) et... moi-même. Et c'était y a pile vingt ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Spawn Simonie , où était apparu le personnage, était un beau projet, une coédition entre Semic, l'éditeur de Spawn en France à l'époque, et Todd McFarlane, créateur et éditeur du personnage, qui nous a prêté son jouet. C'était exactement ça, quelque chose de beaucoup plus détendu que ce à quoi n