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Articles

Affichage des articles du septembre, 2015

Kirby's here !!!!

Jacob Kurtzberg (1917-1993), dit Jack Kirby est l’un des créateurs les plus importants dans le domaine des comic books américains. Il est à l’origine d’une grande partie des personnages qui alimentent la vague de films consacrés aux super-héros : il a créé, avec Joe Simon, puis Stan Lee, les Avengers, les X-Men, les Quatre Fantastiques, Captain America, Hulk, Ant Man, Thor, le Surfer d’Argent... Et il insuffla à ces personnages une énergie qui lui était propre en faisant éclater le cadre de la bande dessinée américaine, en assumant totalement la part de démesure épique du genre. Géants stellaires, dieux cosmiques et puissances de l’espace sont des motifs récurrents et structurant de son œuvre. En une vertigineuse échelle de Jacob allant de l’humain trop humain jusqu’au dieux créateurs d’univers, Alex Nikolavitch révèle dans cet essai de mythologie comparée les grandes lignes de forces et les systèmes présents dans l’oeuvre de Kirby. Il démontre que Jack Kirby est le créateur d’un

Chez Paulo, c'est trop beau

Un petit déplacement éclair à Paris m'a conduit à prendre le RER. C'est une information qui n'a en soi, je suis le premier à le reconnaître, aucune espèce d'intérêt. D'autant qu'on n'est ni sur fèces-bouc, ni sur Imstramgram. Ce qui est intéressant (en fait non, mais je fais un effet purement rhétorique, là) (genre une espèce de buildup  tout pourri qui ne trompe personne, et pas même moi), c'est de regarder les gens. Genre par exemple ce que lisent les gens. La jeune fille bien sous tout rapport plongée dans un Harlequin. Ou un Barbara Cartland. Ou un Danielle Steel. Vous voyez le truc, quoi, un de ces bouquins de poche à la couverture blanche et rose saumoné juste ce qu'il faut pour avoir l'air romantique et faire rêver (en tout cas faire rêver les gens que le rose saumoné fait rêver) (moi il me fait rêver dans l'assiette, pas en couverture). Elle était complètement absorbée par le machin. Et puis son téléphone portable a sonné et elle

Chorizo c'est beau la vie, pour les grands et les petits

De temps en temps, il faut ravitailler. C'est à dire aller un peu plus loin que le marché des quais ou que la supérette du coin. Et donc aller dans un de ces temples de l'hyperconsommation que sont les magasins Michel-Edouard, Cercle-de-jeu, Croisement ou Aupré. Et donc, ayant reçu dans ma boîte aux lettres un prospectus détaillant quelques promotions alléchantes chez l'un de ces grandistributeurs-qu'ils-sont-méchants-ils-oppriment-les-paysans, et constatant que que les placards se vidaient (et qu'il me fallait du pécul, de la lessive et autres denrées de première nécessité), j'ai couvert la distance qui me séparait de ce lieu de perdition. Lots de yaourts, paquets de café et tranches de lard font partie de l'ordinaire de ce genre d'expédition. Tout comme les tablettes de chocolat. Non, je n'arbore pas un ventre d'Apollon (le mien est plutôt modèle Dionysos, pour situer), mais il y a des filles de tous les âges à la maison, et si je n'ai

Enter the professor

Bon, ayé, j'ai donné hier mon premier cours de bande dessinée. Entendons-nous bien : des ateliers BD, j'en ai donné quelques uns dans diverses écoles et collèges de la région, mais là, la MJC de ma ville m'a embauché pour donner un cours hebdomadaire sur les principes de la BD, et c'est pas du tout le même sport, du coup. Le truc s'est décidé au printemps dernier, on a mis en place avec la structure les conditions de l'opération, et depuis hier, c'est parti. Toutes les semaines, je vais inculquer des notions de narration, de découpage et de construction du récit à des élèves de 7 à 77 ans ou presque (en fait, l'amplitude totale est plutôt d'une quarantaine d'année, ce qui est déjà pas mal et m'oblige à un grand écart permanent sur les notions abordées). En arrivant hier, je me chiais positivement dessus de trac. Et en fait y avait que des élèves sympas, attentifs, et même studieux. Du coup c'est passé d'une traite, on a abordé p

Passez en bande son The Wall à fond les ballons

Okay, j'ai compris, c'est terminé, j'arrête. J'en fais le serment solennel, je ne foutrai plus les pieds dans les réunions d'information de début d'année dans les écoles. En général, elles sont passées à énoncer les mêmes platitudes ("c'est l'année la plus déterminante" -les dix qui avaient précédées l'étaient déjà, dans les bouche des proviseurs- ou "là, ils faut qu'ils se mettent à vraiment travailler, ils ne peuvent plus fonctionner sur des acquis" -répété en CM2, 6ème, 4ème, 3ème, seconde et maintenant première-). Ça, encore, pourquoi pas, c'est la nature de l'exercice, et la langue de bois scolaire (sur le même rang du "je n'ai jamais vu une classe aussi dissipée de toute ma carrière", répété par tous les profs à 80% ou 90% des classes, ce qui pose un intéressant problème statistique). Passons sur le fait qu'un lycée se piquant d'enseigner l'art et le design ne devrait pas faire ses

Franc du collier

Une fois n'est pas coutume, je vais peut-être donner raison à Marine Le Pen, qui vient de rouvrir un dossier très douloureux. Elle a en effet comparé la situation actuelle avec les "migrants" (je trouve gênant ce terme, et je ne suis pas le seul : il dédramatise délibérément la situation de ceux qui sont avant tout des réfugiés) à ce qui s'était passé sous nos latitudes au cinquième siècle de notre ère, à l'époque de ce qu'on a appelé les "invasions barbares" et que nos voisins Allemands, qui ont l'air de s'y connaître appellent Völkerwanderung , ce qui signifie "migration des peuples". Parce que rappelons-nous exactement ce qui s'était passé et revoyons l'action au ralenti : un peuple avait débarqué sous prétexte de bosser (les chefs de tribus prenaient aux gallo-romains les boulots dont ils ne voulaient plus parce qu'ils les trouvaient sales et mal payés, genre à l'époque gouverneur de cité ou général de légion)

Le faux crossover, c'est le mashup de la BD

Tiens, en mettant de l'ordre, j'ai retrouvé un truc bien idiot, une planche réalisé pour un premier avril où nous avions réussi pendant deux ou trois heures à faire croire au monde qu'il y aurait un crossover entre Star Trek Next Gé et Predator . L'objet du délit

Tradition du traducteur

Longtemps que je n'avais pas fait un point sur mes traductions qui sortent. Autant le faire maintenant : Fantastique Jobs ! est une bio illustrée du fondateur d'Apple. Un peu hagiographique, mais sans nier pour autant les travers du bonhomme, et plutôt bien foutu et pas mal contextualisé. Et c'est chez Fayard. Chez Glénat, Lazarus - Tome 02  nous raconte la suite des déboires de Forever Carlyle, bras armé de sa famille, dans un futur trop crédible pour ne pas être dérangeant. Urban sort le mois prochain Trees, Tome 1 . C'est du Warren Ellis, donc c'est bien. C'est du Warren Ellis sur un sujet de SF, donc c'est intelligent. On ne sait pas encore où il va avec tout ça, mais ça donne bien envie de le suivre. Toujours chez Urban,  BATMAN et ROBIN tome 3 est sorti le mois dernier, tout comme le Flash Tome 3 , et c'est du bon super-slip bien distrayant. à propos de super-slips, Panini réédite THE BOYS T01  et c'est l'occasion de vous y mett

Dépité de devoir débiter

Je parlais l'autre jour d'un média participatif débitant la communication en tranches de 140 caractères, et j'ai découvert depuis la joie sans mélange des contorsions typographiques qu'implique cette limite dès lors qu'on veut faire une phrase. C'est l'occasion, je crois, de vous causer ici-même et non pas là-bas de mon roman, sur lequel je bosse depuis plus d'un an maintenant. Si je devais le débiter en touites, il m'en faudrait 2858 pour le balancer sur le réseau. Mais je vous rassure, on n'en est pas encore là. Parce que quand il sera fini, il en faudra entre 3500 et 3600, rien que ça. Bon, comme vous êtes gentils, je vous en mets pour 14 touites : Les venelles étaient tortueuses et en pente, et Wangen trébuchait plus qu'à son tour, rattrapé à chaque fois par un gantelet de métal lui broyant l'épaule pour le remettre debout. Ils traversèrent une rue plus large, tout en bas, dont le caniveau central recueillait toutes les eaux d

Power of the 140

Bon, ben voilà, j'ai sauté le pas : me voilà titulaire du compte  @ Nikolavitch  sur Touitaire. J'ai à peu près aucune idée de comment ça marche (mais bon, si Nadine Morano et Nabila y arrivent, c'est que ça doit pas être d'une complexité démentielle). Par ailleurs, j'avais même pas fini de m'inscrire que le bazar me réclamait mon numéro de téléphone et l'accès à mon carnet d'adresse. J'ai failli l'envoyer se faire foutre, parce que je trouve ça quand même outrecuidant (marrant qu'outrecuidant soit la dernière survivance du verbe cuider, qui est complètement sorti du lexique en moins de cinq siècles). Et puis j'ai vu qu'on pouvait zapper cette phase. Sinon, ma grande aventure touitairesque se serait arrêtée là. J'ai mis en suivi deux ou trois comptes de potes et d'auteurs dont je savais qu'ils touitaient, et à partir de là, vogue la galère. Et donc, si vous voulez suivre mes vaticinations en 140 caractères, vous savez

La citation du jeudi

Jon Stewart (celui de la télé qui a été remplacé par un noir*, pas le noir de la BD qui remplaçait Hal Jordan) explique pourquoi il arrête le journalisme satirique politique : “ Watching these channels all day is incredibly depressing. I live in a constant state of depression. I think of us as turd miners. I put on my helmet, I go and mine turds, hopefully I don’t get turd lung disease. ” Ce qui traduit veut dire approximativement : " Regarder ces chaînes toutes la journée est incroyablement déprimant. Je vis dans un état de dépression perpétuelle : je nous vois comme des mineurs de merde. Je mets mon casque, je descends dans la mine pour aller y chercher de la merde, et j'espère que je choperai pas une merdicose du poumon. " Si vous ne savez pas qui est Jon Stewart, c'est trop tard. *Accessoirement, j'aime beaucoup l'humour de Trevor Noah, le remplaçant en question. Ses sketches sont à hurler de rire, et essayez de choper l