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Affichage des articles du août, 2013

un peu de rigueur !

Dans mon rêve de cette nuit, j'allais faire un tour au sauna. C'était un endroit assez moderne, avec piscine, bains à bulles, centre de remise en forme, bains de vapeur et buvette. C'était propre, familial, sympa. Seule particularité notable, le service était assuré par des zombies. D'authentique morts-vivants plus ou moins esquintés. Très courtois et professionnels, hein, tendant la serviette ou la savonnette sans qu'on leur demande et tout. Mais zombies néanmoins. L'un d'entre eux avait mis mes affaires au casier et rapporté une clé. Après une douche et un bain de vapeur, j'étais revenu chercher un truc resté dans ma poche (je ne me souviens plus de ce que c'était, juste que c'était légèrement absurde à avoir avec soi au bain de vapeur, genre bouquin, ordinateur, cornet de glace, sandwich thon mayonnaise ou que sais-je encore). Manque de chance, le préposé zombie n'était pas présent (moi qui croyait que ces gens-là n'avaient pas besoi

Hoc signo vinces

Il peut arriver parfois que, sous l'influence par exemple de lectures édifiantes, je puisse être tenté de raccrocher les éperons de mon agnosticisme viscéral à la patère d'un regard plus théiste sur les choses, que je puisse avoir des envies de grâce divine, de retour à la croyance et à la foi, une sorte de besoin impérieux d'élévation vers le sacré comme d'autres ont des pulsions les conduisant à se flinguer un pot de Nutella à la cuiller à soupe. Là, par exemple, ayant finit sur un banc public délicieusement ombragé la lecture (la relecture, d'ailleurs) de  L'Anneau du pêcheur * , très beau roman de Jean Raspail j'étais, en repartant, frappé d'une sorte de pulsion franciscaine d'amour du très haut et du prochain, et j'avançais sur un nuage et dans la rue vers un rendez-vous de boulot. (J'avais un peu d'avance du fait des horaires d'été du RER, c'est pour ça que j'avais profité d'un instant pour aller me poser sur un ba

C'est un dur labeur que celui du traducteur

Après quelques jours de repos plus que mérité, j'ai remis l'ouvrage sur le métier. Au menu, de la vieillerie, et par coïncidence, deux vieilleries que j'avais lues en mon jeune temps, quand j'étais plus petit, avec plus de cheveux et moins de poil. Et donc, deux histoires qu'on me demande de retraduire à présent. La première, c'est Mickey et l'Atombrella , un classique avec Iga Biva et un chapeau aussi ridicule qu'antinucléaire, dont je garde un excellent souvenir d'une lecture par épisodes, un été lointain sur les bords de la Loire, dans le Journal de Mickey. Le méchant qui tente de s'emparer du chapeau est le Rhyming Man, un espion qui parle en rimes*. En VF d'époque, il s'appelait Alex Handrin. Dès lors, ma conscience professionnelle me confronte à un délicat problème : si j'ai l'habitude de traduire des personnages rimeurs (je me suis frotté par exemple à plusieurs reprises à la versification d'Etrigan le Démon), je me d

In ze méleboxe

Tiens, je viens de recevoir le numéro 17 de la revue Fiction , deuxième représentant de la nouvelle formule, plus compact (et légèrement plus austère dans sa maquette). Bel objet (j'apprécie particulièrement la texture de la couverture, on sent qu'on s'amuse beaucoup avec ce genre de choses, chez les Moutons, voir la très dérangeante sensation que couverture de la réimpression de Zombies , qui colle parfaitement au thème, pour le coup. Pour la petite histoire, la revue comprend un petit texte signé de ma pomme expliquant ma perception et mon interprétation de la SF, et de sa pertinence en tant que genre. C'est pas forcément très original, mais pour un numéro fêtant les 60 ans de la revue, c'était le genre de truc qui faisait sens (et c'est là que je m'aperçois avec horreur que ma précédente participation à Fiction remonte à 2005, ce qui ne rajeunit personne). C'est le numéro d'automne, alors je ne sais pas exactement quand il sera mis en vente. S

Power of the Potemkine !

Le fiston matait la cérémonie d'ouverture, ou de clôture, ou de milieu, ou de je ne sais quoi d'un quelconque raout athlétistique qui avait lieu en Russie ces temps-ci. Et comme souvent dans ces cas-là, les organisateurs essayaient de convoquer de grands classiques de la culture locale. D'où extraits du Cuirassé Potemkine, le célébrissime film d'Eisenstein (si vous ne l'avez jamais vu, c'est libre de droits et dispo sur Youtube et Internet Archive) sur une musique de Prokofiev. Rien de bien surprenant. Et il y avait aussi des chorégraphies. Et là, j'ignore si les organisateurs de ce genre de cérémonies ont le sens de l'ironie, surtout en Russie. Je vais donc supposer que l'ironie profonde de ce que j'ai vu était parfaitement involontaire. Parce que nos braves danseurs ont pénétré sur le stade en portant sur leurs épaules un énorme cuirassé Potemkine gonflable. Un Potemkine bidon. Un Potemkine Potemkine, un Potemkine au carré, en quelque sorte.

Alimentaire, mon cher Watson

Parfois, pour raconter une histoire à la petite, le soir, quand on n'est pas inspiré, on tape dans les vieux cartons de bouquins et on y ramasse un vieux recueil d'historiettes estampillées Disney datant de pfou... Genre du temps où c'était nous, le petit. Et on pioche une histoire au pif, genre Mickey et Dingo cow-boys, et on commence à la lire en faisant des bruitages, des effets de voix et tout ce qui rend le truc rigolo. Et puis pouf, le traducteur se réveille et cale sur un machin idiot. Il finit certes de lire le récit de quelques pages, mais sur un ton un peu plus monocorde, tant la lecture est renvoyée en tache de fond pendant que le reste du cerveau est monopolisé par l'analyse du phénomène. Car dans l'histoire, Mickey et Dingo ont mis la main sur une cargaison de "blé turc". Et ils se débarrassent de bandits en jetant au feu un sac de la céréale en question, parce que du coup ça crépite au point de faire un bruit de fusillade. Le bouquin en