Accéder au contenu principal

E-book-book-bouh !

J'ai déjà dû en parler, je suis un habitué d'archive.org, un site d'archivage, comme son nom l'indique, dans lequel on peut trouver de pures pépites. Il recense toutes sortes de matériaux libres de droits, vieux films (et moins vieux), archives sonores, bandes d'actualités, vieux dessins animés (dont pas mal de trucs des frères Fleischer : du Superman, du Popeye, du Betty Boop) et le tout de façon parfaitement légale. Ça m'a permis par exemple de compléter ma culture en ce qui concerne Harold Lloyd ou Buster Keaton, mais aussi de découvrir Fatty Arbuckle et d'autres choses du genre. C'est un pur bonheur d'aller piocher là-dedans.

Et il y a aussi du texte. On est à l'époque de la numérisation du patrimoine, et c'est très bien, pas mal de vieilles choses deviennent accessibles. Quand on fait des recherches pour des scénars ou des bouquins, c'est incroyablement précieux. Archive.org contient plein de trucs qu'on ne trouve pas sur le site du Projet Gutemberg, pourtant une des références (méritées) dans ce domaine.

Et, fin du fin, cerise sur le gâtal tout comme le Projet Gutemberg, Archive fournit les textes en plusieurs formats. Byzance. Le Pérou. Comme j'ai une petite tablette sous androïd vachement pratique pour lire du fichier numérique, je me télécharge pour pouvoir faire mes recherches pendant mes transports une palanquée de vieux essais et autres monographies publiés il y a un siècle et demi, à la rechercher d'infos parfois un peu ésotériques (dernièrement, j'ai passé plusieurs jours à essayer de piger ce qu'était une mornifle, aux cartes) (les trois personnes de mon entourage qui employaient encore ce mot désuet l'utilisaient dans son sens "baffe dans la tronche, de préférence du revers de la main", mais le terme date du moyen-âge et désignait à l'origine une combinaison de cartes) (après moult recherches, j'ai trouvé en passant par l'Anglais "mournival" qu'il s'agissait d'un carré, généralement d'as ou de rois. et que le sens "baffe" vient du fait qu'un revers s'inflige à quatre doigts, sans le pouce) (c'est pour un scénar, et je ne sais absolument pas si la scène pour laquelle j'ai fait cette recherche sera dans le final cut) (oui, je sais, je suis un grand malade, on me l'a déjà signalé à diverses reprises). Tous ces texte sont en effets disponibles au format e-book.

Et là, c'est le drame. Autant, les e-book du Projet Gutemberg sont moins nombreux, mais on sent qu'ils sont relus et, au besoin, amendés en tenant compte du pdf initial. Sur Archive, non. Les e-books sont bruts de conversion par le logiciel de reconnaissance de caractère. Les coquilles abondent, et plus grave, les paginations avec rappel du titre en haut de pages et notes en bas sont pas bien gérées. à la décharge du site, ces fichiers sont souvent fournis par des universités ayant mené des campagnes massives de numérisation de leurs bibliothèques, et on peut concevoir que les facs américaines manquent de bras pour relire et corriger des bouquins en Français, voire en Moyen-Français.

Du coup, toute cette masse de doc est difficilement exploitable. Pas inexploitable, hein, mais touffue, rugueuse, difficile d'accès. Du coup, j'ai voulu me reporter aux pdfs initiaux, qui sont des scans des pages. Et là, seconde surprise. Pour partie, ces scans proviennent de la grande (et controversée) campagne de numérisation des bibliothèques publiques par Google, il y a quelques années. Le lien Archive.org renvoie directement au site de Googlebooks, vraiment peu pratique. On peut contourner l'obstacle en accédant directement au répertoire du site Archive.org, vu que les pdfs y sont stockés pour permettre l'affichage direct. C'est malcommode, mais ça marche.

Le gros problème, c'est quand on poursuit les recherches, mais que les bouquins ne sont listés que chez Googlebooks, comme celui-ci. Le bouquin a été visiblement scanné : il est répertorié avec son sommaire, mais il n'est pas dispo, ni chez Google, ni chez aucun des vendeurs associés, à aucun format, à aucun prix. Pourquoi ? Aucune explication, mystère. En fouinant sur le site, on découvre que deux copies papier existent en bibliothèque à Paris, et qu'on peut en commander une copie numérique. à quarante-cinq euros, disponible sous trois semaines, et que ça coûte un poil moins cher de faire tout bêtement photocopier. Et pour en arriver à cette info, il a fallu éplucher plusieurs pages successives, cliquer, recommencer la recherche sur le nouveau site et ainsi de suite.

L'accessibilité de la culture, c'est pas encore ça. Internet facilite drôlement les recherches, mais dès qu'on veut faire dans le pointu, y a encore du travail.

Commentaires

Tonton Rag a dit…
Thibaut d'Aussigny, n'est-ce pas lui qui a fait emprisonner Charly D'Orléan?
Alex Nikolavitch a dit…
Villon, tout un été.
Tonton Rag a dit…
Erreur d'aiguillage synaptique. Je commence par penser Villon et j'écris Charly... Où sont passés les neurones d'entant?
Tonton Rag a dit…
Histoire de cultiver tes lecteurs :
I.



En l’an trentiesme de mon eage,
Que toutes mes hontes j’eu beues,
Ne du tout fol, ne du tout sage.
Nonobstant maintes peines eues,
Lesquelles j’ay toutes receues
Soubz la main Thibault d’Aussigny.
S’evesque il est, seignant les rues,
Qu’il soit le mien je le regny !



II.


Mon seigneur n’est, ne mon evesque ;
Soubz luy ne tiens, s’il n’est en friche ;
Foy ne luy doy, ne hommage avecque ;
Je ne suis son serf ne sa biche.
Peu m’a d’une petite miche
Et de froide eau, tout ung esté.


Large ou estroit, moult me fut chiche.
Tel luy soit Dieu qu’il m’a esté.



III.


Et, s’aucun me vouloit reprendre
Et dire que je le mauldys,
Non fais, si bien me sçait comprendre,
Et rien de luy je ne mesdys.
Voycy tout le mal que j’en dys :
S’il m’a esté misericors,
Jésus, le roy de paradis,
Tel luy soit à l’ame et au corps !

Etc...

Posts les plus consultés de ce blog

Back to back

 Et je sors d'une nouvelle panne de réseau, plus de 15 jours cette fois-ci. Il y a un moment où ça finit par torpiller le travail, l'écriture d'articles demandant à vérifier des référence, certaines traductions où il faut vérifier des citations, etc. Dans ce cas, plutôt que de glander, j'en profite pour avancer sur des projets moins dépendants de ma connexion, comme Mitan n°3, pour écrire une nouvelle à la volée, ou pour mettre de l'ordre dans de vieux trucs. Là, par exemple, j'ai ressorti tout plein de vieux scénarios de BD inédits. Certains demandaient à être complétés, c'est comme ça que j'ai fait un choix radical et terminé un script sur François Villon que je me traîne depuis des années parce que je ne parvenais pas à débusquer un élément précis dans la documentation, et du coup je l'ai bouclé en quelques jours. D'autres demandaient un coup de dépoussiérage, mais sont terminés depuis un bail et n'ont jamais trouvé de dessinateur ou d

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Le dessus des cartes

 Un exercice que je pratique à l'occasion, en cours de scénario, c'est la production aléatoire. Il s'agit d'un outil visant à développer l'imagination des élèves, à exorciser le spectre de la page blanche, en somme à leur montrer que pour trouver un sujet d'histoire, il faut faire feu de tout bois. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Les canaux du Mitan est né d'un rêve, qu'il m'a fallu quelques années pour exploiter. Trois Coracles , c'est venu d'une lecture chaotique conduisant au télescopage de deux paragraphes sans lien. Tout peut servir à se lancer. Outre les Storycubes dont on a déjà causé dans le coin, il m'arrive d'employer un jeu de tarot de Marseille. Si les Storycubes sont parfaits pour trouver une amorce de récit, le tarot permet de produite quelque chose de plus ambitieux : toute l'architecture d'une histoire, du début à la fin. Le tirage que j'emploie est un système à sept cartes. On prend dans

Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

 Retravailler un essai vieux de dix ans, c'est un exercice pas simple. Ça m'était déjà arrivé pour la réédition de Mythe & super-héros , et là c'est reparti pour un tour, sur un autre bouquin. Alors, ça fait toujours plaisir d'être réédité, mais ça implique aussi d'éplucher sa propre prose et avec le recul, ben... Bon, c'est l'occasion de juger des progrès qu'on a fait dans certains domaines. Bref, j'ai fait une repasse de réécriture de pas mal de passages. Ça, c'est pas si compliqué, c'est grosso modo ce que je fais une fois que j'ai bouclé un premier jet. J'ai aussi viré des trucs qui ne me semblaient plus aussi pertinents qu'à l'époque. Après, le sujet a pas mal évolué en dix ans. Solution simple : rajouter un chapitre correspondant à la période. En plus, elle se prête à pas mal d'analyses nouvelles. C'est toujours intéressant. La moitié du chapitre a été simple à écrire, l'autre a pris plus de temps parce q

Le super-saiyan irlandais

Il y a déjà eu, je crois, des commentateurs pour rapprocher le début de la saga Dragonball d'un célèbre roman chinois, le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) source principale de la légende du roi des singes (ou du singe de pierre) (faudrait que les traducteurs du chinois se mettent d'accord, un de ces quatre). D'ailleurs, le héros des premiers Dragonball , Son Goku, tire son nom du singe présent dans le roman (en Jap, bien sûr, sinon c'est Sun Wu Kong) (et là, y aurait un parallèle à faire avec le « Roi Kong », mais c'est pas le propos du jour), et Toriyama, l'auteur du manga, ne s'est jamais caché de la référence (qu'il avait peut-être été piocher chez Tezuka, auteur en son temps d'une Légende de Songoku ).    Le roi des singes, encore en toute innocence. Mais l'histoire est connue : rapidement, le côté initiatique des aventures du jeune Son Goku disparaît, après l'apparition du premier dr

Vlad Tepes, dit Dracula

" Vous allez vous manger entre vous. Ou bien partir lutter contre les Turcs. " (Dracula, 1430 -1476) Dracula... Le surnom du prince des Valaques est devenu au fil du temps synonyme d'horreur et de canines pointues, principalement sous l'impulsion d'un écrivain irlandais, Bram Stoker, qui le dégrada d'ailleurs au point de le faire passer pour un comte, un bien triste destin pour un voïévode qui fit trembler l'empire qui faisait trembler l'Europe chrétienne. Tout se serait pourtant bien passé s'il n'avait pas été élevé à la cour du Sultan, comme cela se pratiquait à l'époque. En effet, il fut avec son demi-frère Radu otage des Turcs, afin de garantir la coopération de la famille, son père Vlad Dracul étant devenu par la force des choses le fantoche de l'envahisseur (le père se révolta pourtant et y laissa la vie. Mircea, le grand-frère, tenta le coup à son tour avec le même résultat. il est intéressant de noter que les otages

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Dune saga l'autre

Encore une rediff du vieux Superpouvoir. Cette fois-ci : Dune, premier article d'une série qui s'est poursuivie quelques temps. Il est à noter que, lors de la rédaction de cet article-ci, il y avait longtemps que je n'avais pas relu les romans d'origine. J'ai du coup corrigé certaines petites imprécisions présentes dans l'article initial. Décidément, je l'aime pas, Kevin J. Anderson. Son boulot sur Star Wars, roman et comics, m'avait emmerdé chaque fois que j'avais mis le nez dedans. Ou tenté de le mettre, d'ailleurs, je ne m'accrochais jamais très longtemps. J'avais essayé un de ses préquelles à Dune, et ça avait été pire : j'avais dû tenir à peine deux chapitres tellement j'avais trouvé ça hors sujet dans l'écriture comme dans ce qu'elle racontait. C'était il y a longtemps. Et puis j'étais passé à autre chose, parce que j'ai passé l'âge de beugler comme un fanboy qui se sent trahi. M

Seul au monde, Kane ?

Puisque c'est samedi, autant poursuivre dans le thème. C'est samedi, alors c'est Robert E. Howard. Au cinéma. Et donc, dans les récentes howarderies, il manquait à mon tableau de chasse le Solomon Kane , dont je n'avais chopé que vingt minutes lors d'un passage télé, vingt minutes qui ne m'avaient pas favorablement impressionné. Et puis là, je me suis dit "soyons fou, après tout j'ai été exhumer Kull avec Kevin Sorbo , donc je suis vacciné". Et donc, j'ai vu Solomon Kane en entier. En terme de rendu, c'est loin d'être honteux Mais resituons un peu. Le personnage emblématique de Robert Howard, c'est Conan. Conan le barbare, le voleur, le pirate, le fêtard, le bon vivant, devenu roi de ses propres mains, celui qui foule de ses sandales les trônes de la terre, un homme aux mélancolies aussi démesurées que ses joies. Un personnage bigger than life, jouisseur, assez amoral, mais tellement sympathique. Conan, quoi. L'autre

Airport 2020, y a-t-il un Niko dans l'avion ?

Dans mon rêve de cette nuit, je faisais un voyage en avion vers New York, dans un truc genre "super Concorde", et il y avait avec moi un parterre de vedettes, genre Annie Cordy et Bernie Bonvoisin (oui, je me dis que même en rêve, je rencontre les vedettes que je mérite). Il y avait une espèce de banquet à bord, sur une longue table, tout le monde parlait avec tout le monde en faisant tourner la bouteille de pinard. Bien évidemment, nous nous sommes crashés au large de New York avant que la bouteille n'arrive jusqu'à moi. Les secours tardant à arriver, nous avons réinstallé la table sur une des ailes et attendu. En récupérant ce qui était récupérable de la boustifaille. Une espèce de bourgeoise évaporée s'extasiait sur la nourriture que nous avions sauvée, avec des sorties du genre "aaaaah, mais mon cheeeeer, c'est tellement… gingival…" De mon côté, j'avais réussi à récupérer une des bouteilles de pinard et je cherchais un verre à pied en me disa