Accéder au contenu principal

L'univers impitoyaaaaaaa-ha-bleu !

J'étais en train de vérifier deux trois infos sur la bibliographie d'A.E. Van Vogt, pour des raisons assez obscures que j'ai déjà oubliés, quand j'ai été interrompu par un mail m'annonçant une fracassante nouvelle. Non, pas l'éviction de Frigide Barjot de son appart (je déteste cette bonne femme : elle n'a aucun sens de l'orthographe, elle ne sait même pas comment s'écrit son propre nom, c'est désobligeant. Ça s'écrit Bargeot, chez moi, parce que ça permet de construire dessus le substantif "bargeotage", un élément clé de mon vocabulaire), qui est pourtant une nouvelle intéressante, parce que personne encore n'a réussi à m'expliquer comment elle paye 34.000 euros de loyer en déclarant 36.000 euros de revenus. Et en arguant de "faibles revenus" en prime. Y a des trucs qui m'échappent. Ou alors ils mangent des nouilles sans beurre matin, midi et soir.

Non, le mail de mon confrère parlait du retour de Dallas*. Et non seulement la famille Ewing revient, mais en plus, ils ont ajouté Lee Majors au casting.

Et là, forcément, vous me connaissez, ça ne peut que faire chboum dans ma tête. Parce que Lee Majors, c'est quand même le colonel Steve Austin. Et là, forcément, on s'aperçoit que tout se recoupe.

Parce que rappelez-vous : le patron de Steve Austin, c'était Oscar Goldman. Et Oscar Goldman, tout le monde le sait, c'était une caricature de George Bush Père à l'époque où il était patron à la CIA. Et les Bush, c'est le Texas, comme les Ewing. Et le Texas, c'est une mafia, mais avec des Stetson à la place des Borsalino.

Et si les Bush/Goldman étaient acoquinés avec les intérêts pétroliers texans, cela veut-il dire que les trois milliards de l'homme qui les valait auraient été avancés par les Ewing ?

Et là, d'un coup, ça explique de façon rationnelle un coup de théâtre de Dallas qui avait pas mal fait causer en son temps.

Attention, Spoilers ahead, comme on dit.

Après la tentative d'assassinat contre JR Ewing, on décide de renforcer la sécurité au ranch. Les Ewing empruntent son meilleur agent à Bush/Goldman. Steve Austin se mêle donc à la famille.

Mais Sue Ellen décide de le faire boire. Et là, c'est le drame.

Fin cuit, Austin termine termine dans la piscine avec Bobby Ewing, qui lui montre son beau slip jaune tout neuf. Et pour ne pas demeurer en reste, Austin lui montre son slip orange assorti à sa combinaison de travail. Et alors là, ils se tapent dans la main en disant "copain", mais hélas, Steve Austin disjoncte à cause de l'eau de la piscine qui s'infiltre dans ses circuits électroniques. Et forcément ça électrocute Bobby, qui devient amnésique, s'enfuit** et est retrouvé par les mecs du sous-marin Cetacean, qui croient qu'il vient de l'Atlantide, alors qu'en fait il est Texan***. Et pendant ce temps-là, au Texas, Bobby passe pour mort. Mais c'est justement pour ça qu'il revient par la douche : il est remonté par les tuyaux d'évacuation après avoir retrouvé la mémoire, et plutôt que d'expliquer ce qu'il fricotait en slip jaune avec le docteur Elizabeth Merrill, il réussit à faire croire à sa femme que tout cela n'était qu'un rêve. Et tarés comme le sont les Ewing, elle y croit.

Voilà. Maintenant vous savez tout sur ce qui s'est vraiment passé dans Dallas.

Mais le retour de Steve Austin dans la série, sous le nom de Ken Richards, signifie-t-il qu'il infiltre la famille Ewing pour faire éclater la vérité ? Est-il resté espion, alors qu'Oscar Goldman devenait président des Etats-Unis ?

Ce suspense est insoutenable. Je ne sais pas si je regarderai la série ce soir, du coup, mon petit cœur n'y résisterait probablement pas.


* Et s'inquiétait accessoirement du fait que la nouvelle série ne semblait pas prendre en compte les évènements décrits dans les deux téléfilms de Dallas des années 90. J'ai des potes encore plus barjots bargeots que moi.
** Il est renversé par une bagnole au passage, d'ailleurs, ce qui accrédita à l'époque la thèse de l'accident.
** mais il est intéressant de noter que la mythique Aztlan des Aztèques, qui est l'Atlantide des Mexicains, comme son nom l'indique, était située d'après la légende au nord du mexique, donc aux alentours du Texas (tout se recoupe encore, c'est magnifique)



Commentaires

JayWicky a dit…
Ah, très bon, le coup de la douche !

Et en plus, c'est un début d'explication à l'autre couillonade de continuité cosmique de l'univers Dallas : dans "Côte Ouest", Bobby est resté mort, parce que les gars qui écrivaient la série n'avaient pas du tout envie de participer au Crisis local. Un peu comme Batman et Green Lantern chez DC en ce moment.
Alex Nikolavitch a dit…
Et il faut savoir qu'Oscar Goldman apparaissait dans Dynasty (sous un autre nom).


et là, c'est vertigineux.
Zaitchick a dit…
Bon, mais alors, Austin, c'est à cause du court-circuit dans la piscine qu'il est devenu l'Homme qui coule à pic ?
Alex Nikolavitch a dit…
C'est parce que si jamais il prend des risques ce n'est jamais jamais en vain.
midnighter a dit…
j' allait couper le pc mais là ça ouvre des perspectives ..................effayantes !!!!
Anonyme a dit…
Ouais, mais "barjotage", c'est pas pour défendre cette ignoble harpie, ça marche tout autant. Ton argument est du grand n'importe quoi, du coup.
MUNARO! a dit…
Oulolo...

Mais vous êtes tous Bardots!
Alex Nikolavitch a dit…
Barjotage, je trouve ça laid, orthographiquement.
Anonyme a dit…
C'est un autre problème: le monde est laid, il faut commencer à t'habituer à cette idée. Et il y a bien des lunes est paru le "Confessions d'un barjot" de PKD, ce qui cimente plus ou moins la légitimité du truc. Condoléances. :-p
Alex Nikolavitch a dit…
sauf que le Dick, c'est "Barjo", ce qui est encore une variante.

Posts les plus consultés de ce blog

Back to back

 Et je sors d'une nouvelle panne de réseau, plus de 15 jours cette fois-ci. Il y a un moment où ça finit par torpiller le travail, l'écriture d'articles demandant à vérifier des référence, certaines traductions où il faut vérifier des citations, etc. Dans ce cas, plutôt que de glander, j'en profite pour avancer sur des projets moins dépendants de ma connexion, comme Mitan n°3, pour écrire une nouvelle à la volée, ou pour mettre de l'ordre dans de vieux trucs. Là, par exemple, j'ai ressorti tout plein de vieux scénarios de BD inédits. Certains demandaient à être complétés, c'est comme ça que j'ai fait un choix radical et terminé un script sur François Villon que je me traîne depuis des années parce que je ne parvenais pas à débusquer un élément précis dans la documentation, et du coup je l'ai bouclé en quelques jours. D'autres demandaient un coup de dépoussiérage, mais sont terminés depuis un bail et n'ont jamais trouvé de dessinateur ou d

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

 Retravailler un essai vieux de dix ans, c'est un exercice pas simple. Ça m'était déjà arrivé pour la réédition de Mythe & super-héros , et là c'est reparti pour un tour, sur un autre bouquin. Alors, ça fait toujours plaisir d'être réédité, mais ça implique aussi d'éplucher sa propre prose et avec le recul, ben... Bon, c'est l'occasion de juger des progrès qu'on a fait dans certains domaines. Bref, j'ai fait une repasse de réécriture de pas mal de passages. Ça, c'est pas si compliqué, c'est grosso modo ce que je fais une fois que j'ai bouclé un premier jet. J'ai aussi viré des trucs qui ne me semblaient plus aussi pertinents qu'à l'époque. Après, le sujet a pas mal évolué en dix ans. Solution simple : rajouter un chapitre correspondant à la période. En plus, elle se prête à pas mal d'analyses nouvelles. C'est toujours intéressant. La moitié du chapitre a été simple à écrire, l'autre a pris plus de temps parce q

Le dessus des cartes

 Un exercice que je pratique à l'occasion, en cours de scénario, c'est la production aléatoire. Il s'agit d'un outil visant à développer l'imagination des élèves, à exorciser le spectre de la page blanche, en somme à leur montrer que pour trouver un sujet d'histoire, il faut faire feu de tout bois. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Les canaux du Mitan est né d'un rêve, qu'il m'a fallu quelques années pour exploiter. Trois Coracles , c'est venu d'une lecture chaotique conduisant au télescopage de deux paragraphes sans lien. Tout peut servir à se lancer. Outre les Storycubes dont on a déjà causé dans le coin, il m'arrive d'employer un jeu de tarot de Marseille. Si les Storycubes sont parfaits pour trouver une amorce de récit, le tarot permet de produite quelque chose de plus ambitieux : toute l'architecture d'une histoire, du début à la fin. Le tirage que j'emploie est un système à sept cartes. On prend dans

Vlad Tepes, dit Dracula

" Vous allez vous manger entre vous. Ou bien partir lutter contre les Turcs. " (Dracula, 1430 -1476) Dracula... Le surnom du prince des Valaques est devenu au fil du temps synonyme d'horreur et de canines pointues, principalement sous l'impulsion d'un écrivain irlandais, Bram Stoker, qui le dégrada d'ailleurs au point de le faire passer pour un comte, un bien triste destin pour un voïévode qui fit trembler l'empire qui faisait trembler l'Europe chrétienne. Tout se serait pourtant bien passé s'il n'avait pas été élevé à la cour du Sultan, comme cela se pratiquait à l'époque. En effet, il fut avec son demi-frère Radu otage des Turcs, afin de garantir la coopération de la famille, son père Vlad Dracul étant devenu par la force des choses le fantoche de l'envahisseur (le père se révolta pourtant et y laissa la vie. Mircea, le grand-frère, tenta le coup à son tour avec le même résultat. il est intéressant de noter que les otages

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Nietzsche et les surhommes de papier

« Il y aura toujours des monstres. Mais je n'ai pas besoin d'en devenir un pour les combattre. » (Batman) Le premier des super-héros est, et reste, Superman. La coïncidence (intentionnelle ou non, c'est un autre débat) de nom en a fait dans l'esprit de beaucoup un avatar du Surhomme décrit par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra . C'est devenu un lieu commun de faire de Superman l'incarnation de l' Übermensch , et c'est par là même un moyen facile de dénigrer le super-héros, de le renvoyer à une forme de l'imaginaire maladive et entachée par la mystique des Nazis, quand bien même Goebbels y voyait un Juif dont le S sur la poitrine signifiait le Dollar. Le super-héros devient, dans cette logique, un genre de fasciste en collants, un fantasme, une incarnation de la « volonté de puissance ».   Le surhomme comme héritier de l'Hercule de foire.   Ce n'est pas forcément toujours faux, mais c'est tout à fait réducteu

Nécrologie ou résurrection

 Hasard du calendrier, voici que ressurgit d'outre-tombe un personnage mort-vivant apparu dans un récit de Spawn, le "Necrocop", créations frankensteinienne de savants fous cherchant à créer un Spawn qu'ils pouvaient contrôler. Ce qui était sans doute illusoire, vu que les créateurs du vrai Spawn n'ont jamais pu contrôler leur propre mort-vivant. Back to the retour (Dans Scorched : L'Escouade Infernale tome 3) Bref. Pourquoi j'en parle ? Parce que derrière les savants-fous, il y avait des auteurs. Les vrais créateurs du personnage, ce sont Jeff Porcherot (alias Arthur Clare) et... moi-même. Et c'était y a pile vingt ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Spawn Simonie , où était apparu le personnage, était un beau projet, une coédition entre Semic, l'éditeur de Spawn en France à l'époque, et Todd McFarlane, créateur et éditeur du personnage, qui nous a prêté son jouet. C'était exactement ça, quelque chose de beaucoup plus détendu que ce à quoi n

Insolite et grandiose

 Un des gros intérêts des catalogues d'expo du Musée d'Angoulème, outre le plaisir des yeux, c'est leur caractère d'outil pédagogique. Comme je donne depuis des années des cours de BD, je ramène ce genre de documents à mes élèves. C'est une chose de leur inculquer les bases du dessin et de la narration, mais il est important de leur donner une perspective historique sur le médium. Qui plus est, les planches y sont présentées dans leur jus, avec le jaunissement du papier, les repentirs, les coups de blanc, les bricolages. Ça permet d'accéder à une partie du processus créatif.   L'île des morts par Druillet Aujourd'hui, du coup, c'était le catalogue de l'expo Druillet de cette année (j'ai un peu galéré pour le choper, il a été très vite épuisé sur le festival). Druillet, les jeunes connaissent pas, et c'est effectivement daté, c'est une SF psychédélique assez caractéristique des années 70. C'est quand même l'occasion de leur en

Dune saga l'autre

Encore une rediff du vieux Superpouvoir. Cette fois-ci : Dune, premier article d'une série qui s'est poursuivie quelques temps. Il est à noter que, lors de la rédaction de cet article-ci, il y avait longtemps que je n'avais pas relu les romans d'origine. J'ai du coup corrigé certaines petites imprécisions présentes dans l'article initial. Décidément, je l'aime pas, Kevin J. Anderson. Son boulot sur Star Wars, roman et comics, m'avait emmerdé chaque fois que j'avais mis le nez dedans. Ou tenté de le mettre, d'ailleurs, je ne m'accrochais jamais très longtemps. J'avais essayé un de ses préquelles à Dune, et ça avait été pire : j'avais dû tenir à peine deux chapitres tellement j'avais trouvé ça hors sujet dans l'écriture comme dans ce qu'elle racontait. C'était il y a longtemps. Et puis j'étais passé à autre chose, parce que j'ai passé l'âge de beugler comme un fanboy qui se sent trahi. M