Accéder au contenu principal

It's not over until the fat lady sings

Bon, c'est l'intifada en Egypte. Certains parlent même d'un genre de chute du mur de Berlin à la mode arabe (sauf que dans ce cas, les Soviétiques, ce serait nous, puisque ce sont des régimes amis qui sont secoués, et la victoire de la liberté, dans le cas présent, ça risque d'être la victoire de l'islamisme, et là ça risque d'être plus du tout rock n'roll, cette histoire). Le fait est, ça a un côté presque inédit, ces manifestations monstres dans des pays qui étaient jusqu'alors ultra verrouillés. Rappelons que la gestion de l'Internet en Tunisie et en Egypte feraient mouiller leur slip, et avec des couinements d'extase assez obscènes encore, aux gens de l'Hadopi.

Bref. Il est plus que temps que la France prenne position. Alors le fait est, la dernière fois qu'elle a soutenu un régime de ce genre, il s'est écroulé dans les heures qui ont suivi. Du coup, madame Alliot-Marie fait profil bas, vu que c'était elle qui avait donné à côté de la plaque dans les grandes largeurs (tirer encore plus à côté, c'était faire des morts dans la galaxie d'Andromède, pour situer) et personne n'ose être le suivant sur la liste de ceux qui regrettent d'avoir ouvert leur gueule deux heures après avoir pris position.

Mais... Mais il y a un mais. Le gouvernement français a en son sein une personne parfaitement qualifiée pour tenir ce rôle, une personne qu'on peut envoyer sans sourciller proférer les pires conneries avec un aplomb que même un agent immobilier lui envierait, une personne qui peut mettre fin à tout ça en une phrase qui électrisera le monde. Je veux bien entendu parler de notre formidable ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, qui serait là parfaitement à son affaire.

Madame Bachelot, apportez votre soutien plein et entier au président Moubarak. Vous finirez peut-être d'achever ce qu'il restait d'aura à la France au niveau mondial, mais si ça fait comme pour votre collègue, demain l'Egypte se réveillera avec un gouvernement nouveau et des espoirs fabuleux.

C'est tout un peuple qui vous attend. Tout un peuple qui a besoin que vous profériez une énorme connerie. Ça pourrait être le couronnement de votre carrière politique.

S'il vous plaît, madame Bachelot, ne nous décevez pas, sur ce coup-là.

Commentaires

El a dit…
Et pendant ce temps, dans le discours sur l'état de l'Union, Barack Obama exprime pleinement son soutien au peuple tunisien...

Les Etats-Unis donnent des leçons de diplomatie à la France, maintenant. Qui l'eut cru, hein ?
Zaïtchick a dit…
Devant les manifestations, le Raïs est resté bouche Bey.
Po(p)litiques a dit…
Pour les US, si les armées locales ne fonctionnaient pas uniquement grâce à l'argent américain, ce serait quand même un poil plus propre.

Sinon, moi je suis un peu déçu qu'on entende pas frédéric lefebvre depuis quelques temps. Je suis sûr qu'il aurait plein de choses très intéressantes à dire.
Zaïtchick a dit…
Les frères musulmans que l'on présente comme une force organisée politiquement de 5 millions d'adhérents, c'est une vue de l'occident, d'après le témoignage d'un des acteurs de la lutte politique en Égypte, interviewé sur France Inter. Ils sont minoritaires dans les manifestations.
C'est comme au temps de la Guerre froide, pour faire peur, on annonçait que les démocrates préparaient le terrain au communisme.
Anonyme a dit…
Moi, je dis: envoyons Eric Besson soutenir Moubarak. Il a l'habitude de s'adapter, si l'honni Hosni se tire en pleine nuit avec qqs tonnes d'or. Il saura expliquer son revirement avec un aplomb sans pareil. Et il pourra même accompagner Moumou à l'aéroport. Longue expérience de ce genre d'excursion...

Posts les plus consultés de ce blog

Back to back

 Et je sors d'une nouvelle panne de réseau, plus de 15 jours cette fois-ci. Il y a un moment où ça finit par torpiller le travail, l'écriture d'articles demandant à vérifier des référence, certaines traductions où il faut vérifier des citations, etc. Dans ce cas, plutôt que de glander, j'en profite pour avancer sur des projets moins dépendants de ma connexion, comme Mitan n°3, pour écrire une nouvelle à la volée, ou pour mettre de l'ordre dans de vieux trucs. Là, par exemple, j'ai ressorti tout plein de vieux scénarios de BD inédits. Certains demandaient à être complétés, c'est comme ça que j'ai fait un choix radical et terminé un script sur François Villon que je me traîne depuis des années parce que je ne parvenais pas à débusquer un élément précis dans la documentation, et du coup je l'ai bouclé en quelques jours. D'autres demandaient un coup de dépoussiérage, mais sont terminés depuis un bail et n'ont jamais trouvé de dessinateur ou d

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Le dessus des cartes

 Un exercice que je pratique à l'occasion, en cours de scénario, c'est la production aléatoire. Il s'agit d'un outil visant à développer l'imagination des élèves, à exorciser le spectre de la page blanche, en somme à leur montrer que pour trouver un sujet d'histoire, il faut faire feu de tout bois. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Les canaux du Mitan est né d'un rêve, qu'il m'a fallu quelques années pour exploiter. Trois Coracles , c'est venu d'une lecture chaotique conduisant au télescopage de deux paragraphes sans lien. Tout peut servir à se lancer. Outre les Storycubes dont on a déjà causé dans le coin, il m'arrive d'employer un jeu de tarot de Marseille. Si les Storycubes sont parfaits pour trouver une amorce de récit, le tarot permet de produite quelque chose de plus ambitieux : toute l'architecture d'une histoire, du début à la fin. Le tirage que j'emploie est un système à sept cartes. On prend dans

Le super-saiyan irlandais

Il y a déjà eu, je crois, des commentateurs pour rapprocher le début de la saga Dragonball d'un célèbre roman chinois, le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) source principale de la légende du roi des singes (ou du singe de pierre) (faudrait que les traducteurs du chinois se mettent d'accord, un de ces quatre). D'ailleurs, le héros des premiers Dragonball , Son Goku, tire son nom du singe présent dans le roman (en Jap, bien sûr, sinon c'est Sun Wu Kong) (et là, y aurait un parallèle à faire avec le « Roi Kong », mais c'est pas le propos du jour), et Toriyama, l'auteur du manga, ne s'est jamais caché de la référence (qu'il avait peut-être été piocher chez Tezuka, auteur en son temps d'une Légende de Songoku ).    Le roi des singes, encore en toute innocence. Mais l'histoire est connue : rapidement, le côté initiatique des aventures du jeune Son Goku disparaît, après l'apparition du premier dr

Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

 Retravailler un essai vieux de dix ans, c'est un exercice pas simple. Ça m'était déjà arrivé pour la réédition de Mythe & super-héros , et là c'est reparti pour un tour, sur un autre bouquin. Alors, ça fait toujours plaisir d'être réédité, mais ça implique aussi d'éplucher sa propre prose et avec le recul, ben... Bon, c'est l'occasion de juger des progrès qu'on a fait dans certains domaines. Bref, j'ai fait une repasse de réécriture de pas mal de passages. Ça, c'est pas si compliqué, c'est grosso modo ce que je fais une fois que j'ai bouclé un premier jet. J'ai aussi viré des trucs qui ne me semblaient plus aussi pertinents qu'à l'époque. Après, le sujet a pas mal évolué en dix ans. Solution simple : rajouter un chapitre correspondant à la période. En plus, elle se prête à pas mal d'analyses nouvelles. C'est toujours intéressant. La moitié du chapitre a été simple à écrire, l'autre a pris plus de temps parce q

Vlad Tepes, dit Dracula

" Vous allez vous manger entre vous. Ou bien partir lutter contre les Turcs. " (Dracula, 1430 -1476) Dracula... Le surnom du prince des Valaques est devenu au fil du temps synonyme d'horreur et de canines pointues, principalement sous l'impulsion d'un écrivain irlandais, Bram Stoker, qui le dégrada d'ailleurs au point de le faire passer pour un comte, un bien triste destin pour un voïévode qui fit trembler l'empire qui faisait trembler l'Europe chrétienne. Tout se serait pourtant bien passé s'il n'avait pas été élevé à la cour du Sultan, comme cela se pratiquait à l'époque. En effet, il fut avec son demi-frère Radu otage des Turcs, afin de garantir la coopération de la famille, son père Vlad Dracul étant devenu par la force des choses le fantoche de l'envahisseur (le père se révolta pourtant et y laissa la vie. Mircea, le grand-frère, tenta le coup à son tour avec le même résultat. il est intéressant de noter que les otages

Dune saga l'autre

Encore une rediff du vieux Superpouvoir. Cette fois-ci : Dune, premier article d'une série qui s'est poursuivie quelques temps. Il est à noter que, lors de la rédaction de cet article-ci, il y avait longtemps que je n'avais pas relu les romans d'origine. J'ai du coup corrigé certaines petites imprécisions présentes dans l'article initial. Décidément, je l'aime pas, Kevin J. Anderson. Son boulot sur Star Wars, roman et comics, m'avait emmerdé chaque fois que j'avais mis le nez dedans. Ou tenté de le mettre, d'ailleurs, je ne m'accrochais jamais très longtemps. J'avais essayé un de ses préquelles à Dune, et ça avait été pire : j'avais dû tenir à peine deux chapitres tellement j'avais trouvé ça hors sujet dans l'écriture comme dans ce qu'elle racontait. C'était il y a longtemps. Et puis j'étais passé à autre chose, parce que j'ai passé l'âge de beugler comme un fanboy qui se sent trahi. M

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Airport 2020, y a-t-il un Niko dans l'avion ?

Dans mon rêve de cette nuit, je faisais un voyage en avion vers New York, dans un truc genre "super Concorde", et il y avait avec moi un parterre de vedettes, genre Annie Cordy et Bernie Bonvoisin (oui, je me dis que même en rêve, je rencontre les vedettes que je mérite). Il y avait une espèce de banquet à bord, sur une longue table, tout le monde parlait avec tout le monde en faisant tourner la bouteille de pinard. Bien évidemment, nous nous sommes crashés au large de New York avant que la bouteille n'arrive jusqu'à moi. Les secours tardant à arriver, nous avons réinstallé la table sur une des ailes et attendu. En récupérant ce qui était récupérable de la boustifaille. Une espèce de bourgeoise évaporée s'extasiait sur la nourriture que nous avions sauvée, avec des sorties du genre "aaaaah, mais mon cheeeeer, c'est tellement… gingival…" De mon côté, j'avais réussi à récupérer une des bouteilles de pinard et je cherchais un verre à pied en me disa

L'Empereur-Dieu de Dune saga l'autre

Hop, suite et fin des redifs à propos de Dune. Si jamais je me fends d'un "les hérétiques", ce sera de l'inédit. Le précédent épisode de notre grande série sur la série de Frank Herbert avait évoqué l'aspect manipulatoire de la narration dans  Dune , cette façon d'arriver à créer dans l'esprit du lecteur des motifs qui ne sont pas dans le texte initial. La manipulation est patente dans le domaine du mysticisme. Demandez à dix lecteurs de  Dune  si  Dune  est une série mystique, au moins neuf vous répondront "oui" sans ambage, considérant que ça va de soi. Il y a même des bonnes sœurs. C'est à s'y tromper, forcément. Et, un fois encore, le vieil Herbert (on oubliera charitablement le jeune Herbert et son sbire Kevin J. en personne) les aura roulés dans la farine. Dune  est une série dont l'aspect mystique est une illusion habile, un savant effet de manche. Certains personnages de la série sont mystiques. Certaines