Accéder au contenu principal

Le monde comme il va

Aujourd'hui, parce que c'est dimanche, la War Zone va, sous vos applaudissements nourris vous révéler deux documents étonnants qui éclairent d'un jour étrange la marche de monde sur lequel on a généralement les pieds dessus, sauf quand on prend l'avion.

Photobucket

Celui-ci nous vient du Mexique, une manifestation de soutient à Julian "Couilles de Tonnerre" Assange, l'homme par qui Wikileaks arrive, devant l'ambassade Britannique à Mexico. Vous noterez qu'avec un mois et six jours (le document date d'hier) de retard, les manifestants portent un masque de Guy Fawkes, le catholique qui avait tenté de faire sauter le Parlement à Londres. C'est aussi, et surtout, une référence à V pour vendetta, chef d'œuvre bédéistique dont l'excellente traduction est disponible dans toutes les bonnes librairies. Là où c'est vertigineux, c'est que la manifestation géante de gens portant le masque de V/Guy Fawkes n'existe pas dans la BD, mais uniquement dans le film qui en a été tiré, et qui est à la limite (et encore, je ne dis pas de quel côté de la limite) du contresens. Je comprends le soutien qu'apportent ces gens à Couilles de Tonnerre, j'apprécie qu'ils fassent référence à V pour ce faire (le retournement contre elle-même de la surveillance panoptique est un des thèmes de V), mais c'est dommage que cette référence se fasse par le biais de l'adaptation filmique. Ça gâche un peu.

Le document suivant :

Photobucket

…Je l'ai récupéré sur le blog de Warren Ellis. Là, on est dans un truc qui interpèle aussi à plein de points de vue. "Whisky japonais", déjà, sur le principe, ça inquiète. Mais "Yamakazi", en plus ? Là, ça terrorise. Je trouve assez épatante la capacité des adeptes du Parkour (qu'en France, par la grâce d'un Besson, pas Eric, l'autre, on appelle Yamakazis) à sauter tous les obstactes de façon à la fois spectaculaire, efficace et élégante. Mais l'ajout de whisky dans l'équation, c'est juste mal. Non que je me place dans le camp des ligues de vertus à la solde de l'idéologie bienétriste qui me donnent envie de sortir mon révolver dès qu'on me parle de jogging (calibre 44 magnum, le révolver, pour faire bonne mesure, punk), mais acrobaties + alcool, ça me semble un mauvais combo.

C'est pour ça que je ne fais jamais d'acrobaties.

Et faut que j'arrête de boire, c'est Yamaza... Zu... Merde. C'est pas exactement Yamakazi. Bref.

Commentaires

Po(p)litiques a dit…
Tant qu'on ne nous inflige pas de Yamakazis bourrés au whisky manifestant comme dans le film V pour Vendetta, on devrait arriver à s'en sortir.

Concernant V, je serais quand même curieux de savoir quelle quantité infinitésimale de gens sont allés lire la Bd après avoir vu le film. Et combien parmi eux se sont dits que l'adaptation en bd trahit complètement ce fabuleux film.

:(
Anonyme a dit…
Avant-hier, en faisant des recherches sur le nom d'une série TV, j'ai interrogé Akinator (une appli Facebook qui devine à qui tu penses). Je recherchais un mix entre Jack O'Lantern et Dick Turpin et devinez qui il m'a proposé...

Guy Fawkes !!
soyouz a dit…
J'ai eu l'occasion de goûter cette année à du Whisky japonais (plus la marque en tête) et je peux te dire que c'était vraiment très bon.
Alex Nikolavitch a dit…
Justement, c'est pire ! Si même les Japonais font du bon à notre place, que va-t-il nous rester ?

(et je suis à chaque fois agréablement surpris par les vins chinois, par exemple)(ce qui fait beaucoup rire le traiteur chinois, dans ma rue, qui me dit que là-bas, les gens sont prêts à mettre des fortunes dans d'authentiques vins français, même quelconques)
Zaïtchick a dit…
Ah, ben crotte, moi, pour V, j'ai la trado de Delcourt.
Po(p)litiques a dit…
Suntory = Bill Murray. Et rien que pour ça, je dis oui.
artemus dada a dit…
Peut-être une petite information supplémentaire, les Yamakasi est un groupe de pratiquants de Parkour qui existait bien avant que le film ne les révèle au grand public.

Nasdrovia !
Anonyme a dit…
Alors, bon, tout d'abord, le whisky japonais, c'est assez criminel, je suis bien d'accord, mais c'est quand même de l'histoire ancienne. Les spots publicitaires où apparaissent — bien avant Bill Murray — Akira Kurosawa et Orson Welles (qu'est-ce qu'il a pu cautionner comme vile piquette, Welles sur la fin de sa vie!) sont entrés dans l'histoire de la pub.

Et pour avoir participé à un atelier de comparaison des différents whiskies mondiaux à la Convention mondiale de SF de Glasgow, en 2005, où étaient comparés un whisky écossais, un whiskey irlandais, un bourbon du Kentucky et un whisky japonais (du Suntori, justement), le japonais sort pas avec les honneurs. Si on aime le vernis à ongles, il est pas mal...

Et puis ensuite, bande de dyslexiques graves, c'est Yamazaki, pas yamakasi! Avec un s, en plus.
Odrade a dit…
Euh Manticore, le Niko s'est rendu compte de son impardonnable erreur. Faut lire ses posts jusqu'au bout.

Au sujet du vin chinois.
J'ai goûté du vin chinois, un jour.
J'ai eu l'impression qu'ils avaient ajouté du shoyu dedans (de la sauce soya, quoi). J'ai un peu peur de retenter l'expérience.

Et en parlant alcool... ya une spécialité à goûter, cette année, à Angougou ?


O.
Anonyme a dit…
Oui, mais la présentation de ce blog est mal foutue, les lignes collées aux rubriques et aux mots-clés et au lien vers les réponses sont pas faciles à voir.

Et puis elles arrivent au bout d'un looooong discours sur Yamakazi. Alors, tant pis. Trop loin, trop tard, il fallait que j'évacue ma bile.

J'ai goûté le vin de roses chinois. Jamais plus. Pouah. Du parfum pour cocotte dilué dans l'alcool médicinal... Pas même garanti d'être un bon désinfectant.
Odrade a dit…
Le vin de roses ?
Jamais essayé. Par contre l'alcool de roses Shao Chin Tsiou (je ne garantis pas l'ortograf), c'est hum costaud et pas mal, je trouve. A petites doses.


O.

Posts les plus consultés de ce blog

Défense d'afficher

 J'ai jamais été tellement lecteur des Defenders de Marvel. Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs. J'aime bien une partie des personnages, au premier chef Hulk, dont je cause souvent ici, ou Doctor Strange, mais... mais ça s'est pas trouvé comme ça. On peut pas tout lire non plus. Et puis le concept, plus jeune, m'avait semblé assez fumeux. De fait, j'ai toujours plus apprécié les Fantastic Four ou les X-Men, la réunion des personnages ayant quelque chose de moins artificiel que des groupes fourre-tout comme les Avengers, la JLA ou surtout les Defenders.   Pourtant, divers potes lecteurs de comics m'avaient dit aimer le côté foutraque du titre, à sa grande époque.   Pourtant, ces derniers temps, je me suis aperçu que j'avais quelques trucs dans mes étagères, et puis j'ai pris un album plus récent, et je m'aperçois que tout ça se lit ou se relit sans déplaisir, que c'est quand même assez sympa et bourré d'idées.   Last Defenders , de J

Nettoyage de printemps

 Il y a plein de moyens de buter sur un obstacle lorsqu'on écrit. Parfois, on ne sait pas comment continuer, on a l'impression de s'être foutu dans une impasse. C'est à cause de problèmes du genre qu'il m'arrive d'écrire dans le désordre : si je cale à un endroit, je reprends le récit plus tard, sur un événement dont je sais qu'il doit arriver, ce qui me permet de solidifier la suite, puis de revenir en arrière et de corriger les passages problématiques jusqu'à créer le pont manquant.  D'autres tiennent à des mauvais choix antérieurs. Là, il faut aussi repartir en arrière, virer ce qui cloche, replâtrer puis repartir de l'avant. Souvent, ça ne tient qu'à quelques paragraphes. Il s'agit de supprimer l'élément litigieux et de trouver par quoi le remplacer qui ne représente pas une contrainte pour le reste du récit. Pas praticable tout le temps, ceci dit : j'en parlais dernièrement, mais dès lors qu'on est dans le cadre d'

Perceval sort du bois

 C'est fin mai que sortira Le garçon avait grandi en un gast pays , mon prochain roman aux Moutons électriques . Les plus attentifs d'entre vous, en voyant ce titre alittérant et à rallonge, se doutent qu'il fait suite à Trois coracles cinglaient vers le couchant et à L'ancelot avançait en armes . Le premier tome était sorti il y a cinq ans, quand même, ça ne nous rajeunit pas. Cette sortie ira de pair avec une réimpression des deux autres. L'ancelot bénéficiera d'une nouvelle couverture, toujours par l'excellent Melchior Ascaride, qui s'y entend à emballer mes bouquins comme ceux des collègues. Comme vous vous en doutez aussi, je termine avec Perceval, personnage fascinant (je lui avais déjà consacré un petit récit dans un pocket de chez Semic, y a plus de vingt ans) mais sans doute le plus difficile à manier de tout le bestiaire arthurien. Le résumé : Élevé à l’abri des tourments et d’un monde violent, le jeune Perceval tient pourtant à le découvr

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Pourri Road

Un peu hypé par le prequel à venir de Mad Max : Fury Road, consacré à la jeunesse de Furiosa. Après avoir fait de son héros un spectateur des choses, presque un spectre de choeur grec, Miller poursuit la déconstruction de Max au point de le faire carrément disparaître de sa propre saga. C'est gonflé, mais pas complètement surprenant de sa part, quand on y réfléchit. Mad Max, à l'époque des débuts de la série, c'était un avenir crédible. Une société en décomposition qui finit par imploser, et un retour à la barbarie, celui que nous prédisait Robert E. Howard il y a un poil moins d'un siècle. Max, c'est un peu un Conan post-moderne, ou un Solomon Kane qui aurait fini par baisser les bras et sombrer dans la désillusion. Les années 70 étaient passé par là, et la trilogie initiale consacrée à Max le fou est devenue un élément culturel fort des années 80, à l'influence importante. Les tensions qu'on devinait étaient appelées à se résoudre. Le Dôme du Tonnerre, pui

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H

Serial writer

Parmi les râleries qui agitent parfois le petit (micro) milieu de l'imaginaire littéraire français, y a un truc dont je me suis pas mêlé, parce qu'une fois encore, je trouve le débat mal posé. Je suis capable d'être très casse-burette sur la manière de poser les débats. Mal poser un débat, c'est ravaler l'homme bien plus bas que la bête, au niveau d'un intervenant Céniouze. On n'en était certes pas là, et de loin, mais les esprits s'enflamment si vite, de nos jours.   Du coup, c'est ici que je vais développer mon point de vue. Déjà parce que c'est plus cosy, y a plus la place, déjà, que sur des posts de réseaux sociaux, je peux prendre le temps de peser le moindre bout de virgule, et puis peut-être aussi (c'est même la raison principale, en vrai) je suis d'une parfaite lâcheté et le potentiel de bagarre est moindre. Bref. Le sujet de fâcherie qui ressurgit avec régularité c'est (je synthétise, paraphrase et amalgame à donf) : "Po

Archie

 Retour à des rêves architecturaux, ces derniers temps. Universités monstrueuses au modernisme écrasant (une réminiscence, peut-être, de ma visite de celle de Bielefeld, il y a très longtemps et qui a l'air d'avoir pas mal changé depuis, si j'en crois les photos que j'ai été consulter pour vérifier si ça correspondait, peut-être était-ce le temps gris de ce jour-là mais cela m'avait semblé bien plus étouffants que ça ne l'est), centres commerciaux tentaculaires, aux escalators démesurés, arrière-lieux labyrinthiques, que ce soient caves, couloirs de service, galeries parcourues de tuyauteries et de câblages qu'on diraient conçues par un Ron Cobb sous amphétamines. J'erre là-dedans, en cherchant Dieu seul sait quoi. Ça m'a l'air important sur le moment, mais cet objectif de quête se dissipe avant même mon réveil. J'y croise des gens que je connais en vrai, d'autres que je ne connais qu'en rêve et qui me semblent des synthèses chimériqu

Nietzsche et les surhommes de papier

« Il y aura toujours des monstres. Mais je n'ai pas besoin d'en devenir un pour les combattre. » (Batman) Le premier des super-héros est, et reste, Superman. La coïncidence (intentionnelle ou non, c'est un autre débat) de nom en a fait dans l'esprit de beaucoup un avatar du Surhomme décrit par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra . C'est devenu un lieu commun de faire de Superman l'incarnation de l' Übermensch , et c'est par là même un moyen facile de dénigrer le super-héros, de le renvoyer à une forme de l'imaginaire maladive et entachée par la mystique des Nazis, quand bien même Goebbels y voyait un Juif dont le S sur la poitrine signifiait le Dollar. Le super-héros devient, dans cette logique, un genre de fasciste en collants, un fantasme, une incarnation de la « volonté de puissance ».   Le surhomme comme héritier de l'Hercule de foire.   Ce n'est pas forcément toujours faux, mais c'est tout à fait réducteu

Le super-saiyan irlandais

Il y a déjà eu, je crois, des commentateurs pour rapprocher le début de la saga Dragonball d'un célèbre roman chinois, le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) source principale de la légende du roi des singes (ou du singe de pierre) (faudrait que les traducteurs du chinois se mettent d'accord, un de ces quatre). D'ailleurs, le héros des premiers Dragonball , Son Goku, tire son nom du singe présent dans le roman (en Jap, bien sûr, sinon c'est Sun Wu Kong) (et là, y aurait un parallèle à faire avec le « Roi Kong », mais c'est pas le propos du jour), et Toriyama, l'auteur du manga, ne s'est jamais caché de la référence (qu'il avait peut-être été piocher chez Tezuka, auteur en son temps d'une Légende de Songoku ).    Le roi des singes, encore en toute innocence. Mais l'histoire est connue : rapidement, le côté initiatique des aventures du jeune Son Goku disparaît, après l'apparition du premier dr